Les 10 pays membres de l'Association des nations du Sud-Est asiatique (ASEAN) intensifient cette année les campagnes de publicité sur "10 nations, une destination". Depuis le début de l'année, plusieurs manifestations importantes sont organisées dans différents pays. Dès janvier, un "Forum du tourisme de l'ASEAN" ayant pour thème "ASEAN, coeur vert, 10 destinations, une perspective de conservation" a eu lieu au Brunei. En mars, cela a été le tour du Vietnam, en tant que pays président de l'ASEAN pour 2010, d'organiser la conférence "Coopérer pour développer le tourisme au sein de l'ASEAN" dans la ville de Dà Nang (Centre). Grâce à ces événements, les administrations nationales du tourisme ont pu partager leurs expériences et prendre des initiatives pour renforcer cette coopération.
Ayant pour objectif d'améliorer la compétitivité comme la rentabilité du tourisme de l'ASEAN dans le monde et de créer un réseau d'agences de voyage de qualité afin que cette région devienne une destination privilégiée, cette coopération permettra également à ses membres de réduire les coûts de développement en en partageant les moyens tels qu'infrastructures, personnels et formation professionnelle..., souligne Dory Widyanasari, du secrétariat de l'ASEAN.
Le tourisme est une des priorités communes à chaque pays aséanien. Au niveau régional, cette association accorde de même une priorité au développement de ce secteur tel que cela figure dans les engagements pris entre dirigeants des pays aséaniens, notamment dans l'accord sur le tourisme de l'ASEAN, la stratégie d'intégration au monde du tourisme de l'ASEAN, ou, plus flagrant encore, "ASEAN, une destination commune".
L'industrie sans fumée de l'ASEAN connaît une croissance stable en dépit des vicissitudes économiques actuelles puisqu'en 2009, soit en pleine crise, la région a accueilli près de 63 millions de touristes, soit une hausse de 0,19% sur l'année précédente, pour un chiffre d'affaires global de 57 milliards de dollars. Et, fait notable, 40% de ces voyageurs sont eux-mêmes citoyens de membres de cette association régionale.
De grands potentiels de développement
Les membres de l'ASEAN disposent déjà des moyens et potentiels pour leur coopération comme infrastructures de communications, conditions climatiques favorables, cultures similaires..., d'après le vice-ministre de la Culture, du Sport et du Tourisme, Trân Chiên Thang. D'ailleurs, l'expansion des compagnies aériennes, notamment celles charter, facilite le déplacement des personnes. Les réseaux routiers et ferroviaires transasiatiques sont en phase d'achèvement et l'allègement des formalités d'entrée et de sortie des pays de la région sont des facteurs supplémentaires de croissance de ce secteur.
Il y a peu, lors du dernier Forum du tourisme de l'ASEAN au Brunei exactement, le ministère du Tourisme de la Malaisie a avancé une initiative relative à la construction d'une ligne ferroviaire traversant le Sud-Est asiatique pour relier directement 7 des membres de l'ASEAN : Singapour, Malaisie, Thaïlande, Cambodge, Vietnam, Laos et Brunei.
Le tourisme maritime est également un point fort des pays de l'ASEAN. La nature a favorisé ceux-ci en les gratifiant de bonnes conditions pour développer les croisières : vaste littoral, belles stations balnéaires, climat enchanteurs, ports maritimes peu éloignés..., fait remarquer le représentant du Département du tourisme de Singapour au Vietnam, Ong In Chwen.
L'avis de ce spécialiste singapourien est partagé par une représentante du secrétariat de l'ASEAN, Dory Widyanasari, qui souligne que le tourisme maritime pourra devenir un nouveau label pour les pays aséaniens. Les pays forts en tourisme maritime et possédant navires de croisière tels Singapour, la Thaïlande et le Vietnam, peuvent coopérer dans les infrastructures portuaires afin d'assurer leurs capacités d'accueil de grands navires et la qualité de leurs services.
Pour intensifier cette coopération, plusieurs avis ont été avancés par les représentants du tourisme de ces pays. Il faudrait concevoir des circuits comprenant plusieurs pays, notamment ceux reliant les patrimoines de l'humanité (Angkor-Cambodge, My Son, Hôi An-Vietnam), les anciennes cités impériales (Luang Prabang-Laos, Huê-Vietnam), les plages et baies magnifiques (Bali-Indonésie, Nha Trang-Vietnam). De tels programmes satisferont les exigences des touristes en leur donnant la possibilité de visiter en un voyage plusieurs sites de différentes nations. Les membres de l'ASEAN doivent aussi coopérer pour lancer des programmes communs de publicité, et envisager d'inciter les compagnies aériennes à développer l'"air-linkage" pour relier les sites des différents pays.
En vue de parvenir effectivement à "ASEAN, une destination commune", il faut, selon de nombreux spécialistes de ce secteur, que les pays concernés prennent des mesures d'"ouverture du ciel", de délivrance d'un visa unique et commun, d'amélioration des infrastructures routière, ferroviaire et touristique...
Les touristes aséaniens sont bienvenus au Vietnam
Au Vietnam, 17% de ses touristes étrangers viennent des pays aséaniens, lesquels "sont parmi les clients les plus importants du pays", déclare Vu Thê Binh, chef du Département des voyages de l'Administration nationale du tourisme (ANT). Actuellement, tous les programmes du secteur du tourisme national se tournent vers ce marché régional. En février et en mars derniers, l'ANT a organisé 3 programmes de présentation du tourisme vietnamien en Thaïlande, à Singapour et en Malaisie. Une campagne a été réalisée avec le concours des ambassades du Vietnam en Thaïlande, à Singapour et en Malaisie, de la Compagnie nationale d'aviation, des administrations du tourisme de ces 3 pays ainsi que d'une vingtaine des premières agences de voyage du Vietnam. Elle a été une bonne occasion pour le tourisme national de continuer de diffuser l'image de ses sites et de ses produits touristiques. Le pays entend également attirer davantage de visiteurs et d'investisseurs de la région.
Hoàng Hoa/CVN