Articulation "théorie-pratique" dans la formation à Phu Tho

Des programmes d’enseignement tentant de mieux articuler théorie et pratique sont actuellement déployés dans la province de Phu Tho (Nord). Les thèmes choisis sont souvent liés à des savoir-faire locaux.

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Des élèves du collège Thanh Dinh découvrent des techniques de culture des pêchers.

Depuis l’année scolaire 2016-2017, sous la direction du Service provincial de l’éducation et de la formation, les écoles de Phu Tho déploient des cours de pratique dans les programmes scolaires. Un an de mise en œuvre, et déjà des résultats probants.

Chacun son thème

Chaque établissement a choisi un thème qui lui est proche. Ainsi, à l’école primaire de Dinh Tiên Hoàng, on a jeté son dévolu sur la conservation du patrimoine immatériel, le culte des rois Hùng et le hat xoan (chant printanier) notamment. En plus d’inviter des chanteurs à venir enseigner aux élèves, l’école a fondé des clubs leur permettant de pratiquer régulièrement. L’enseignement du hat xoan est devenu une activité régulière au sein de l’école, avec bien évidemment des impacts très bénéfiques pour la conservation et la valorisation de cet art vocal classé patrimoine mondial.

"Je soutiens ce nouveau programme. Grâce aux cours, je peux interpréter beaucoup d’airs de +hat xoan+", confie Ta Gia Huy, élève de 5e classe (équivalent au CM2 en France).

"Grâce aux cours de +hat xoan+ à l’école, tous les élèves connaissent l’origine de ce chant et sa signification. On organise en plus des séances d’échange entre clubs et des visites de guildes de chanteurs", précise Nguyên Thi Minh Thinh, directrice de l’école.

Le collège de Thanh Dinh, quant à lui, a choisi la culture du pêcher. La commune de Thanh Dinh abrite en effet le village de métier de Nhà Nit, spécialisé dans la culture des pêchers. "Au collège, on cultive environ 150 pieds de pêcher sur 700 m². Durant les cours de pratique, on présente des techniques de culture", informe Hà Sy Toàn, directeur du collège. Avant d’ajouter que les cours sont souvent donnés par des professionnels. "Je suis très heureux d’enseigner ici la manière de cultiver et d’entretenir un pêcher. Beaucoup d’élèves peuvent désormais reconnaître un bon plant, creuser un trou, une tranchée ou planter un plant", partage Phan Van Kiêu, chef du village de métier de Nhà Nit.

"On apprend des techniques de culture, comment faire pour que le pêcher fleurisse juste à l’occasion du Têt (Nouvel An lunaire). La pratique se fait après l’apprentissage théorique ce qui rend les cours très vivants", se réjouit Lê Thi Minh Hao, élève de 9e classe (équivalent à la 4e en France).

À l’École-internat des ethnies minoritaires de Phu Tho, du fait que la plupart des élèves vivent toute la semaine dans l’établissement, on a opté pour la culture des légumes bio comme thème des cours pratiques. D’après Trân Huu Phuoc, directeur adjoint de l’école, c’est "d’une pierre deux coups": production de légumes pour la cantine et enrichissement des connaissances des élèves sur l’horticulture.

Soutenus et effectifs

Lors d’un cours de pratique du chant "xoan" à l’école primaire Dinh Tiên Hoàng à Phu Tho.

La province de Phu Tho compte actuellement 70 écoles primaires, 52 collèges et cinq lycées qui déploient ce programme. En plus des thèmes mentionnés ci-dessus, il faut aussi ajouter la culture du théier, du pamplemoussier et l’élevage, notamment.

Selon le directeur du collège Thanh Dinh, ce programme est très soutenu par les autorités locales mais aussi les parents d’élèves, ces derniers rendant souvent service aux écoles via la fourniture de plants, de conseils...

Dans certains établissements cependant, ce programme rencontre des difficultés par manque de fonds, de matériel, de terrain, etc. Aussi, afin d’éviter tout gaspillage, les établissements ne disposant de conditions suffisantes le réalisent dans la mesure de leurs moyens. Ainsi, on peut organiser seulement des visites de jardins, de fermes, de villages de métier, de sites historiques, d’ateliers...

Afin que ce programme soit efficace, il faut qu’il soit adapté aux élèves selon leur tranche d’âge. Par exemple, pour la culture des plantes, les écoliers visitent seulement des jardins alors que les collégiens apprennent des noms scientifiques, des notions de biologie, d’économie. Les lycéens vont encore plus loin et apprennent à semer des graines en pépinière, à protéger les plantes ou à s’occuper des produits après la récolte.

"De tels programmes sont aussi déployés dans les provinces de Tuyên Quang, Hoà Binh, Lào Cai, démontrant là aussi leur efficacité. Des notions en biologie, chimie, technologies... apprises en classe trouvent des applications concrètes sur le terrain, au contact de professionnels", informe avec contentement Nguyên Xuân Thành, du ministère de l’Éducation et de la Formation.

Depuis l’année scolaire 2018-2019, sur la base de ces bons résultats, ledit ministère encourage d’autres établissements à travers le pays à appliquer ce programme.

Texte et photos: Mai Quynh - Long Thành/CVN

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