Après un discours énergique, Biden en campagne dans des États-clés

Porté par l'accueil majoritairement positif réservé à son discours sur l'état de l'Union (en anglais "State of the Union address"), Joe Biden a emmené vendredi 8 mars avec lui sur le chemin de la campagne présidentielle son message combatif contre le "dangereux" Donald Trump.

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Joe Biden pendant son discours sur l'état de l'Union à Washington le 7 mars 2024. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président démocrate, qui brigue un second mandat en novembre, a plusieurs États-clés à son agenda. Au moment où son match retour avec son prédécesseur républicain entre dans le vif, il s'est rendu en Pennsylvanie vendredi 8 mars, avant un déplacement en Géorgie samedi 9 mars.

Donald Trump et ses partisans "cherchent à nous priver de nos libertés et ce n'est pas exagéré" de le dire, a fulminé Joe Biden lors de son meeting à Philadelphie. "Eh bien, vous savez quoi ? Nous ne le laisserons pas faire !".

"Donald Trump est dangereux pour les femmes, les familles et notre pays, et nous ne pouvons pas le laisser gagner les élections de novembre", a martelé le démocrate de 81 ans.

Des dizaines de manifestants s'étaient rassemblés à l'extérieur de la salle pour protester contre le soutien de Joe Biden à Israël, qui mène une guerre dévastatrice à Gaza depuis les attaques sur son sol du Hamas palestinien le 7 octobre.

Jeudi soir 7 mars, M. Biden a lancé l'un des discours les plus féroces sur l'état de l'Union jamais prononcés dans l'hémicycle du Congrès, transformant cette grand-messe solennelle en un énergique meeting de campagne.

Il a plusieurs fois attaqué Donald Trump en l'accusant de représenter une menace pour la démocratie américaine. Il s'en est aussi pris aux élus du Parti républicain, jugeant qu'ils courbaient l'échine devant le magnat des affaires.

"Électeurs décisifs"

Le président américain Joe Biden lors d'un meeting de campagne à Philadelphie, aux États-Unis, le 8 mars 2024. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Le but de cette allocution de plus d'une heure était également d'apaiser les inquiétudes autour de l'âge de Joe Biden.

M. Trump, 77 ans, a qualifié vendredi 8 mars son adversaire de "grand malade" et assuré que son discours avait été "éreinté à travers le monde", sans fournir d'exemple.

Le républicain avait dit être prêt à débattre avec M. Biden, mais ce dernier a déclaré à la presse vendredi 8 mars que cela "dépend(rait) de son comportement".

Alors qu'afflue l'argent des donateurs, M. Biden va faire campagne en mars dans chacun des États-clés au cœur de sa victoire en 2020 contre M. Trump, d'après son équipe, pour tenter de faire parvenir son message aux électeurs.

Quant à la vice-présidente Kamala Harris, elle se rend dans l'Arizona et le Nevada avec en ligne de mire les électeurs hispaniques, selon la même source.

"Joe Biden s'est donné pour mission d'aller au contact des électeurs là où ils se trouvent et de combler nos divisions", a déclaré la présidente de l'équipe de campagne, Jen O'Malley Dillon.

"Alors que Donald Trump, aux prises avec un programme perdant et une structure à court d'argent, s'aliène activement des électeurs décisifs", a-t-elle ajouté.

Assailli par les affaires, M. Trump alterne meetings de campagne et comparutions devant les tribunaux - il a déjà passé neuf de ses journées dans une salle d'audience depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP.

Le républicain a notamment été condamné à payer près de 355 millions de dollars d'amendes pour fraudes financières.

"Hyper-partisan"

Le président américain Joe Biden (2e à droite) et la Première dame Jill Biden (à droite) en campagne à Rose Valley, en Pennsylvanie, aux États-Unis, le 8 mars 2024. 
Photo : AFP/VNA/CVN

En Pennsylvanie, de nombreux électeurs de la classe ouvrière avaient abandonné les démocrates pour Donald Trump en 2016, avant que Joe Biden ne les rallie à sa cause en 2020.

Les sondages placent le président démocrate derrière son rival républicain cette fois. Il espère que son discours sur l'état de l'Union lui aura donné une tribune nationale auprès de millions d'électeurs.

Sans jamais mentionner Donald Trump par son nom, mais faisant référence 13 fois à son rival en l'appelant "mon prédécesseur", M. Biden a lancé une attaque frontale contre les républicains sur des sujets allant du droit à l'avortement à l'économie, avertissant que la liberté et la démocratie étaient en danger.

Les démocrates l'ont acclamé en scandant "Quatre ans de plus" tandis que les républicains l'ont fréquemment interrompu ou hué, notamment sur l'immigration.

Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, assis derrière M. Biden comme le veut la tradition, a souvent secoué la tête en signe de désapprobation pendant le discours.

"C'était un discours agressif et hyper-partisan", a-t-il dit.

La semaine prochaine, Joe Biden ira dans le New Hampshire lundi 11 mars, dans le Wisconsin mercredi 14 mars et le Michigan jeudi 15 mars.

AFP/VNA/CVN

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