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Un homme prend de l'essence à Mill Valley en Californie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le gallon d'essence (3,8 litres) pour livraison en septembre échangé sur le marché new-yorkais a pris jeudi 31 août jusqu'à 15% avant de clôturer en hausse de 13,5% à 2,1399 dollars. Il s'est envolé depuis vendredi de près de 30%.
La côte texane abrite près d'un tiers des capacités de raffinage de pétrole des États-Unis, et plusieurs sites ont dû cesser leur activité en raison des inondations et des coupures de courant.
Selon un relevé effectué jeudi matin par le Département américain de l'énergie (DoE), dix raffineries étaient encore fermées. Six autres tentaient de redémarrer mais "cela pourrait prendre plusieurs jours". Deux autres raffineries opéraient partiellement.
Elles représentent au total 24,5% des capacités de raffinage du pays.
La plus importante raffinerie du pays, celle de Motiva Enterprise à Port Arthur, est ainsi à l'arrêt.
"Vu les inondations sans précédent qui ont frappé la ville de Port Arthur, on ne peut pas savoir à quel rythme le niveau des eaux va baisser et nous ne pouvons en conséquence pas donner de calendrier de reprise des opérations actuellement", a indiqué l'entreprise.
Selon des informations de presse, l'évaluation des dégâts et les réparations pourraient prendre jusqu'à deux semaines.
Réserves stratégiques
Faute d'essence pour remplir les tuyaux, deux importants oléoducs partant du Texas ont dû ralentir leur activité : l'oléoduc Explorer qui monte jusqu'au centre-nord du pays, et surtout l'oléoduc Colonial, qui achemine du carburant sur la côté nord-est.
"On va sûrement voir des pénuries à certains endroits dans l'Est des États-Unis, dans des grandes villes alimentées habituellement par l'oléoduc Colonial comme Atlanta, Knoxville ou Nashville", avance John Kilduff d'Again Capital.
Le problème est d'autant plus prégnant qu'on s'approche d'un week-end prolongé, lundi étant férié aux États-Unis, à l'occasion duquel ont habituellement lieu de grands déplacements en voiture.
L'entreprise Colonial estime pouvoir reprendre normalement son activité depuis Houston à partir de dimanche 3 septembre.
Plusieurs facteurs viennent toutefois limiter les difficultés d'approvisionnement.
L'administration américaine a ainsi accepté de livrer à la raffinerie Phillips 66 à Lake Charles en Louisiane un million de barils de ses réserves de pétrole stratégiques afin de lui permettre de fonctionner. Et elle n'écarte pas de fournir d'autres entreprises.
De plus, le niveau des réserves d'essence dans la zone Sud-Est du pays "est actuellement au niveau ou au-dessus de la moyenne des cinq dernières années", assure le DoE.
Des cargos de produits raffinés ont également été envoyés d'Europe. "Il ne parviendront pas à nos côtes avant dix jours et les volumes ne remplaceront pas toute la production perdue", tempère toutefois Phil Flynn de Price Futures Group.
"Tout dépend vraiment du rythme auquel les raffineries vont se remettre en route", souligne-t-il. "Toute annonce sur la reprise d'activité de l'une d'entre elles ou sur l'arrivée d'un cargo en provenance de l'étranger devrait faire baisser les prix."
Tout sera remis en cause en revanche, prévient-il, si l'ouragan Irma, qui évolue actuellement au large des côtes africaines, vient frapper une nouvelle fois celles des États-Unis.