Apprentissage de la langue et rayonnement culturel du Vietnam

Avec l’ouverture du Vietnam, de plus en plus d’étrangers décident d’y rester et, de ce fait, d’apprendre le vietnamien pour se faciliter la vie et approfondir leurs connaissances du pays.

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Une des rencontres hebdomadaires des participants au programme High 5.

La demande créant l’offre, diverses structures sont rapidement apparues dans ce domaine, faisant au passage rayonner le Vietnam après de longues années de guerre et de fermeture du pays. Focus sur deux d’entre elles.

High 5 ou l’apprentissage par le dialogue

Créé en mai 2014 par une poignée d’étudiants, High 5 est une association à but non lucratif destinée à intégrer les touristes ou travailleurs étrangers à la culture vietnamienne par la langue. Poursuivant ces objectifs, le club assume trois activités principales: enseigner gratuitement  le vietnamien, donner quelques informations sur la culture, les coutumes, les traditions du pays, la vie de tous les jours et organiser plusieurs rencontres culturelles entre étudiants vietnamiens et étrangers. Pour ces trois activités, vos interlocuteurs seront des étudiants vietnamiens provenant des meilleures universités de la ville et désirant, la plupart du temps, renforcer leur anglais.

Pour ce faire, les organisateurs ont conçu un formulaire d’inscription en ligne permettant de vous mettre en contact avec un étudiant vietnamien près de chez vous. Après avoir payé une somme de 100.000 dôngs correspondant aux frais d’impression du manuel qui servira de support aux classes, vous commencerez les cours, en temps et lieu convenus.

Le programme est relativement simple: apprendre les mots et expressions usuels en vietnamien, s’entrainer à sa prononciation ô combien complexe et discuter des actualités, de la cuisine, des traditions du pays, etc…

De plus, des rencontres sont organisées tous les dimanches et, à plus grande échelle, à l’occasion des fêtes traditionnelles (Têt ou Fête de la mi-automne par exemple) afin de vous mettre à l’aise pour prendre la parole en vietnamien.

À l’heure actuelle, l’équipe de High 5 est constituée de 130 membres animant une cinquantaine de classes, en groupe ou individuellement,  par semaine et les statistiques continuent leur progression avec le temps, aidées en cela par  certains médias renforçant la renommée de l’association. Un succès permettant aux membres fondateurs de nourrir le projet de copier cette structure dans les autres grandes villes du Vietnam, Dà Nang (Centre) et Hô Chi Minh-Ville (Sud) en priorité.

Hanaspeak: le vietnamien académique

Pham Huong, fondatrice et directrice du centre Hanaspeak, remet un certificat de maîtrise du vietnamien à un de ses élèves.

Peur de ne pas progresser assez rapidement ou de perdre du temps en apprenant en dilettante? Le mieux reste de passer à la vitesse supérieure avec le centre Hanaspeak.

Fondé début 2018 par Pham Huong, professeure spécifiquement dédiée à l’enseignement du vietnamien aux étrangers, le centre Hanaspeak se destine à dispenser des cours de langue sanctionnés par un certificat délivré par l’Université de Hanoï à la fin du cycle.

Après une phase "test" visant à déterminer votre niveau, vous sera proposé un niveau d’enseignement selon le cadre européen commun de référence pour les langues (débutant: A1, A2; intermédiaire: B1, B2; confirmé: C1, C2). Les manuels sont "faits maisons" et plutôt de bonne facture en comparaison avec la plupart des manuels de vietnamien classiques destinés aux étrangers. Il est ainsi exigé d’étudier au moins six heures par semaine. Pour ce faire, plusieurs formules existent pour vous permettre de remplir ces obligations: vous pouvez alterner entre classe en groupe, classe individuelle et étude en ligne. Ainsi, vous pouvez bénéficier d’une formule sur mesure dont le prix variera selon sa composition.

À noter d’ailleurs que le centre a développé son propre manuel et son propre site afin de permettre cet apprentissage. Se basant sur le principe de fonctionnement de duolingo, le site internet permet de pratiquer par soi-même la compréhension écrite et orale ainsi que la production écrite et orale, ce qui a pour effet de renforcer l’implication de l’élève.

De la même façon, la directrice a lancé un programme de voyage afin de créer  des liens entre élèves et de les faire parler vietnamien pour les mettre à l’aise. La dernière sortie en date fut par exemple une ferme de thé organique le 13 mai dernier.

Langue vietnamienne et ouverture du pays

Si ces deux exemples peuvent paraître anecdotiques, ils sont en fait les symptômes de la politique de Renouveau (Dôi Moi) inaugurée en 1986. En effet, celle-ci prévoyant  notamment d’ouvrir le pays aux citoyens étrangers, peu à peu le nombre de non-nationaux, touristes ou résidant sur le territoire, s’est accru et avec lui l’intensité des interactions entre le peuple du Vietnam et les étrangers.

Cependant, demeurait la barrière de la langue: la logique des deux blocs durant la guerre froide avait orienté les Vietnamiens vers la pratique du chinois ou du russe. Par conséquent, par un phénomène symétrique, les langues occidentales (l’anglais notamment) connurent un retour en grâce au Vietnam alors que de plus en plus d’étrangers se sont intéressés à l’apprentissage du vietnamien pour des raisons professionnelles ou dans le cadre d’un mariage avec un ou une local.

L’exemple le plus parlant de ce phénomène fut certainement la publication du premier livre en vietnamien né sous la plume d’un citoyen étranger: To Là Dâu du Canadien Joe Ruelle, paru en 2007. Depuis cette tendance s’est pérennisée et continue à gagner en ampleur.

Au final, l’augmentation du nombre de vietnamophones au sein des populations non vietnamiennes témoigne de l’influence croissante de la nation vietnamienne dans le monde.

Texte et photos: Rémy BARAIZE/CVN

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