>>Fête des plantes du Vietnam en France
>>Des jardins biologiques en plein cœur de Hô Chi Minh-Ville
À l’aide d’arrosage et d’éclairage automatiques, John Tran peut s’occuper de différents jardins d’intérieur en même temps. |
Photo: TN/CVN |
Né à Hô Chi Minh-Ville, John Tran déménage aux États-Unis en 1977 avec sa famille. Il collectionne, depuis 2000, les retours au Vietnam. Les années passent et son amour pour le pays va grandissant, aussi veut-il "faire quelque chose de significatif" pour ce dernier. Il décide alors de trouver refuge dans la mégapole du Sud avec sa femme et son fils. Le dernier Têt en date marque la première célébration du Nouvel An lunaire que sa famille a passé au Vietnam.
Quand plaisir rime avec tendance
À l’âge de 42 ans, John Tran est propriétaire de plusieurs jardins d’intérieur à Hô Chi Minh-Ville, une nouvelle technique d’horticulture.
Il travaillait dans le secteur de la finance quand il était aux États-Unis et ne pensait jamais qu’un jour il deviendrait cultivateur de légumes. "Avant, je plantais des légumes chez moi pendant mes temps libres. Mais c’était uniquement pour le plaisir, et j’en profitais parfois pour régaler ma famille et mes amis avec des produits frais et bio", fait-il savoir. Avant d’ajouter qu’à l’époque, de nouvelles techniques horticoles ont vu le jour et c’est ainsi qu’il s’est intéressé à la culture hydroponique. "J’ai essayé de faire pousser des plantes dans un conteneur aux États-Unis. Vu que cela marchait bien, j’ai décidé de développer la culture hydroponique d’intérieur au Vietnam avec des jardins équipés de façon plus professionnelle à des fins commerciales", partage-t-il.
Pourquoi a-t-il choisi le Vietnam pour y vivre et créer sa start-up? "Je tiens toujours à apporter des aliments de meilleure qualité et je m’aperçois qu’il existe une grande opportunité de faire de la culture d’intérieur au Vietnam. Je pense pouvoir contribuer au développement agricole de mon pays natal", explique-t-il.
Une méthode novatrice
John Tran (gauche) présente ses produits à sa clientèle. |
Photo: TN/CVN |
Selon John Tran, la culture traditionnelle qui se fait sur terre est bonne pour presque toutes sortes de plantes, mais cela nécessite une grande demande en terre et en eau. De plus, quand on plante en extérieur, il faut protéger les plantes des insectes nuisibles, ainsi de nombreux agriculteurs utilisent des pesticides. "Je ne dis pas que la culture en extérieur est mauvaise, mais je pense que des innovations sont nécessaires", affirme-t-il.
Ainsi, de retour au Vietnam, John Tran met en place des jardins dans des conteneurs à Hô Chi Minh-Ville. Grâce à ce modèle, il sera connu comme l’"agriculteur des temps modernes". Ces fameux hangars sont munis de rafraîchisseurs d’air ainsi que d’un système de contrôle commandé par ordinateur. La température ambiante est toujours à 18ºC et la photosynthèse se fait à l’aide de lampes à diode électroluminescente (LED).
Comment les légumes peuvent-ils se développer sans terre, sans lumière solaire et dans un environnement aussi fermé? Selon John Tran, la culture d’intérieur assure un environnement idéal pour la croissance d’une centaine de sortes de plantes et légumes différentes. Ces dernières reçoivent des éléments nutritifs, calculés au préalable, à l’aide d’un système d’arrosage automatique. Les lampes LED soutiennent la photosynthèse.
"Le fait de contrôler la température des conteneurs permet aux légumes de pousser à l’année. En particulier, on peut choisir n’importe quel type de légumes et la température adéquate pour sa croissance. Jusqu’à présent, je suis arrivé à cultiver une centaine de sortes de légumes et autres plantes avec cette nouvelle méthode. Parmi elles, certaines n’avaient encore jamais été cultivées au Vietnam, se réjouit-il. Chaque légume prend à peu près un mois pour arriver à maturité. Grâce à cette méthode, ils ne sont pas attaqués par les insectes nuisibles".
Concernant la commercialisation, John Trân croit à la fiabilité de ses légumes bio nouvelles générations. "La vente des légumes bio dans le monde a rapporté quatre milliards de dollars en 2017. Selon les prévisions, la recette augmenterait à 25 milliards en 2020, fait savoir l’agriculteur. Les légumes bio sont l’avenir de l’alimentation. Désormais, je fais de mon mieux pour multiplier le rendement afin de répondre à la demande".
Récemment, John Tran a soutenu un établissement scolaire à Hô Chi Minh-Ville pour la création d’un jardin d’intérieur afin de fournir des produits bio à sa cantine, ainsi que de permettre aux élèves de découvrir de nouvelles techniques agricoles. En outre, il a enseigné la méthode à certaines entreprises en Thaïlande, en République de Corée et à Hongkong (Chine), notamment.