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Le Français d’origine vietnamienne Antoine Hoang a vécu un beau Roland-Garros 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À l’époque où les professionnels du secteur tennis et les médias nationaux s’intéressaient au Vietnamien Nguyên Hoàng Thiên, connu en tant que "tennisman d’un million d’USD", même les plus grands fans de tennis n’avaient jamais entendu parler d’Antoine Hoang.
En avril 2011, à la suite de sa victoire contre Hoàng Thiên au 16e tour du tournoi international Open d’Istres Ouest Provence, les médias ont commencé à parler de lui.
"Mon nom est associé à mon grand-père vietnamien", partage Antoine Hoang, 24 ans. Ce jeune homme a fait une entrée fracassante en se qualifiant pour le 3e tour de Roland-Garros 2019 à Paris, l’un des quatre tournois du Grand Chelem.
Mieux vaut tard que jamais
"C’est une histoire plutôt insolite. Dix jours avant le début du tournoi, j’ai reçu un mail de la Fédération française de tennis qui m’adressait une +wild-card+ (invitation). J’étais très honoré mais je ne m’y attendais pas même si je figurais parmi les candidats potentiels", confie-t-il.
La performance d’Antoine Hoang (146e au classement ATP) a fait grand bruit en France. En effet, son exploit au 1er tour face au Bosnien Damir Dzumhur (52e) ne fut que le début des réjouissances. Au 2e tour, bien que peu de monde misait sur lui avant le match contre Fernando Verdasco (27e), il est parvenu à faire plier l’Espagnol en quatre sets. Il fit les gros titres de la presse sportive française, le qualifiant de symbole de la nouvelle génération et l’avenir du tennis dans l’Hexagone.
Cet originaire de Hyères, dans le Var, s’est pourtant lancé tardivement dans une carrière professionnelle. La raison ? Il a d’abord privilégié ses études. Il a fait une licence STAPS à Toulon. Un choix orienté par son père, Francis Hoang, ancien tennisman amateur, qui souhaitait que son fils ait "un parachute" pour assurer son avenir.
Antoine Hoang, l’un des espoirs du tennis français. |
Photo : ST/CVN |
"Mes parents m’ont poussé à faire des études pour que je puisse avoir un plan B", explique Antoine Hoang à la presse. "J’arrive peut-être sur le circuit plus tard que les autres mais j’ai encore beaucoup de belles années devant moi", poursuit-il.
Pour l’heure, il se consacre entièrement au tennis et s’est fixé pour objectif de rentrer dans le Top 100 d’ici la fin de la saison.
"Je vis tennis, je mange tennis et je dors tennis. Aujourd’hui, c’est bien plus qu’un métier, c’est ma passion", s’amuse-t-il.
Tennisman ambidextre
Antoine Hoang mesure 1m83. Il a la particularité d’être ambidextre. Droitier au revers à deux mains, il a joué à une main de chaque côté durant son adolescence, sur les conseils de son père.
"Je me suis entraîné de la main gauche à l’âge de 12 ans, en raison de problèmes d’épaule. J’ai vite progressé et j’étais assez surpris. J’ai joué comme ça jusqu’à 16-17 ans. Mais à un niveau plus élevé, lorsque j’ai commencé les Futures, c’était dur pour moi, donc j’ai laissé tomber", confie-t-il, en confirmant smasher encore de temps en temps de la main gauche plutôt qu’en revers.
Frapper la balle tôt, prendre son adversaire de vitesse et monter au filet, son style de jeu résolument moderne a surpris les professionnels. Le Français d’origine vietnamienne s’entraîne actuellement à Aix-en-Provence avec un staff composé de son entraîneur Lionel Zimbler et de préparatrices. Il aime répéter ses devises qui sont "attaquer" et "ne pas jeter l’éponge".
Bien que le parcours d’Antoine Hoang se soit terminé au 3e tour, après avoir été éliminé par le Français Gaël Monfils (17e au classement ATP), il a fait vibrer le public en battant deux membres du Top 100 mondial. Un jeune talent à suivre de près et qui promet encore de grands moments de tennis pour la saison à venir.
"Je vais retenir les souvenirs que j’ai eu et je remercie aussi les organisateurs pour leur invitation. Jouer sur un tournoi du Grand Chelem dans son pays, c’est top et il n’y a que des bons souvenirs. Une expérience qui donne envie de revenir dès l’année prochaine et faire encore mieux", sourit-il, des étoiles dans les yeux.