>>Tir : Hoàng Xuân Vinh à la 2e place mondiale au pistolet à 10 m
>>Hoàng Xuân Vinh, entre modestie et énergie
Park Chung Gun (gauche), l’homme qui se cache derrière la réussite du tireur Hoàng Xuân Vinh. |
Photo : CTV/CVN |
Tout a commencé en 2006, quand la sélection nationale de tir sportif a été envoyée pour la première fois au Centre de tir d’Incheon en République de Corée. Grâce à ses relations, la coach en chef de la sélection et vice-présidente de la Fédération nationale de tir, Nguyên Thi Nhung, a approché des organisations sud-coréennes afin de s’attirer les faveurs et l’expertise précieuse de Park Chung Gun.
"Le tir sportif est une discipline sensible parce qu’elle concerne les armes à feu. Selon les règlements de la République de Corée, toute équipe étrangère y effectuant un stage d’entraînement doit être prise en charge et exercer sous la tutelle d’un entraîneur sud-coréen. En 2006, le vice-président de la Fédération sud-coréenne de tir m’a ainsi présenté Park Chung Gun. Ce dernier est fort sympathique et enthousiaste. Il nous a beaucoup aidés", se souvient Nguyên Thi Nhung.
C’est en 2014 que Park Chung Gun prend la décision la plus importante de sa vie professionnelle, et aussi pour le tir sportif vietnamien ! Il s’envole en effet pour le Vietnam afin d’assister la sélection nationale, laissant ainsi derrière lui une carrière prometteuse avec l’équipe de tir junior en République de Corée.
"Après avoir travaillé pendant plusieurs années avec les tireurs vietnamiens, j’ai vraiment développé un sentiment particulier avec eux, explique-t-il. Quand les responsables de la discipline m’ont invité à venir au Vietnam afin de travailler à long terme, je n’ai pas pu fermer l’œil pendant plusieurs jours. J’ai longuement hésité avant de prendre ma décision car à l’époque, j’étais entraîneur de l’équipe de tir junior de la République de Corée. J’avais donc un travail stable avec un bon revenu. Et puis, c’est sans regret et rempli d’espoir que j’ai décidé de revenir au Vietnam. Je suis parti avec un état d’esprit gagnant, je savais qu’on allait réussir".
Depuis, l’expert Park Chung Gun accompagne régulièrement la sélection nationale vietnamienne lors des grands rendez-vous internationaux. Il a grandement contribué au succès qu’elle rencontre. En 2016, un nouveau cap a été franchi. Aux Jeux olympiques (JO) de Rio de Janeiro, le tireur Hoàng Xuân Vinh a décroché la médaille d’or au pistolet au 10 m hommes, avec à la clé un nouveau record olympique (202,5 points). Il a également fini vice-champion olympique au pistolet au 50 m hommes (191, 3 points).
"I can do it" : message inspirant
Outre l’enseignement des techniques et des compétences pour devenir sportifs professionnel, selon Park Chung Gun, le plus important est de savoir garder la tête froide au moment décisif et d’avoir confiance en soi. "I can do it" (Je peux le faire) est la devise qu’il ne cesse de répéter à Hoàng Xuân Vinh et Trân Quôc Cuong depuis cinq ans. La force de l’esprit est depuis la meilleure arme de la sélection vietnamienne.
Le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc (2e à gauche) a décerné, en 2016, l’Ordre de l’Amitié à Park Chung Gun (1er à gauche). |
Photo : VNA/CVN |
Pour Hoàng Xuân Vinh, il n’y a aucun doute : sans l’expertise de Park Chung Gun, il ne serait pas où il en est aujourd’hui. Le doyen de la sélection nationale exprime, non sans émotions : "L’expert sud-coréen Park Chung Gun demeure un artisan de la coopération entre les deux pays en matière de tir sportif. Grâce à lui, j’ai enregistré des progrès spectaculaires en peu de temps, avec deux médailles aux JO 2016 de Rio de Janeiro".
Aux yeux de ses confrères vietnamiens, Park Chung Gun est un expert sincère, simple, qui voue une affection particulière pour le Vietnam, comme en témoigne la vice-présidente de la Fédération vietnamienne de tir Nguyên Thi Nhung : "Je suis très émue de le voir autant impliqué. Le tir national a beaucoup de chance de l’avoir rencontré".
Après la victoire de Hoàng Xuân Vinh aux JO 2016, Park Chung Gun s’est vu recevoir de nombreuses offres de contrat pour travailler à l’étranger avec des salaires s’envolant jusqu’à 20.000 USD. Cependant, il a toujours refusé ces propositions et continue de s’occuper de la sélection vietnamienne avec une rémunération de 8.000 USD (5.000 USD avant le succès de Hoàng Xuân Vinh aux JO 2016). L’argent et la gloire lui importent peu.
Le Premier ministre vietnamien Nguyên Xuân Phuc ne s’y est pas trompé, et lui a attribué l’Ordre de l’Amitié pour ses contributions au développement du tir sportif national.
Au Vietnam, Park Chung Gun vit dans un appartement au Centre national d’entraînement sportif, à environ 15 km du centre-ville de Hanoï. Il a accueilli le Têt traditionnel à cinq reprises au Vietnam et souhaite obtenir un jour la nationalité vietnamienne. Il ne tarit pas d’éloges sur la beauté du pays : "J’aime voyager pendant mon temps libre. À l’avenir, je souhaite découvrir la grotte de Son Doong, la plus belle du monde. J’aime également beaucoup faire la cuisine et les plats vietnamiens, notamment le +bún chả+ (vermicelles de riz au porc grillé), le +phở+ (nouille de riz à la viande de bœuf ou de poulet) et les +nems+ (rouleau farci). J’ai d’ailleurs l’intention d’ouvrir un restaurant de +bún chả+ à Hanoï !".