>>Bleus : Deschamps prolongé, avec le Mondial-2022 pour horizon
>>Euro-2020 : France, Allemagne et Portugal, un groupe F comme Frissons
L'équipe de France célèbre sa victoire à la Coupe du monde le 15 juillet 2018 à Moscou. |
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Sur le toit du monde à Moscou en 2018, l'équipe d'Antoine Griezmann et Kylian Mbappé espère faire briller son étoile dans le ciel londonien le 12 juillet 2020 lors de la finale de l'Euro. Et imiter ainsi la bande à Deschamps, Zinédine Zidane, Marcel Desailly ou Robert Pirès, sacrés au Mondial-1998 puis à l'Euro-2000.
"Il est passé par là et les joueurs respectent énormément ce parcours. Si on veut être champion d'Europe, cela passe par de l'exigence et cela Didier va l'instaurer", a déclaré Pirès dans un entretien.
Attentif au risque de décompression, le technicien de 51 ans a maintenu ses joueurs en éveil depuis le sacre au stade Loujniki. Et en quasiment un an et demi, les champions du monde n'ont connu que deux "trous d'air", pour reprendre son expression : à la mi-novembre 2018 aux Pays-Bas en Ligue des nations, puis en juin 2019 en Turquie lors des qualifications à l'Euro (défaite 2-0).
Pas "d'usure"
Malgré ces défaillances, l'appétit des Français pour les victoires et les titres reste intact, selon l'actuel adjoint de Deschamps, Guy Stéphan.
"À un moment, c'est humain, il y a une usure. Et cette usure, aujourd'hui je ne la sens pas", assure celui qui occupait déjà cette fonction sous Roger Lemerre, lors du sacre à l'Euro-2000 puis pendant le désastre du Mondial-2002.
Didier Deschamps soulève le trophée après la victoire de la France à l'Euro-2000 le 2 juillet 2000 à Rotterdam. |
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"C'est un groupe qui avait gagné en 1998 et en 2000, ce qui était déjà plus qu'exceptionnel. En 2002, le groupe avait moins faim. Et quand on a moins envie au haut niveau, la défaite est à côté", résume le Breton.
Les Bleus auront un challenge difficile à relever lors du prochain Euro (12 juin-12 juillet), où il faudra déjà sortir vivant du "groupe de la mort" composé de l'Allemagne, championne du monde 2014, du Portugal, champion d'Europe en titre, et d'un adversaire restant à déterminer.
La troisième place de groupe peut éventuellement être qualificative pour le second tour mais, "comme d'habitude, il faut toujours finir premier", a lancé Deschamps après ce tirage au sort malchanceux.
Le Basque, prolongé début décembre jusqu'au Mondial-2022, peut pour cela compter sur un groupe complet, selon Pirès : "On a une belle équipe dans tous les compartiments, je ne vois pas trop de défaillances. Les gens critiquent le jeu, la manière dont on joue, mais quand on est sur le terrain, quand on est sportif, le but ultime c'est toujours de gagner."
Savant mélange
Pour l'ancien milieu offensif de Marseille et Arsenal, le défi pour le sélectionneur sera d'incorporer de nouveaux visages sans modifier l'équilibre général.
"C'est son rôle de trouver la bonne sauce entre les joueurs qui ont de l'expérience, les jeunes, et pourquoi pas des nouveaux qui vont intégrer l'équipe. Est-ce qu'il y aura des surprises ? Il n'y a que +Dédé+ qui peut répondre à cette question. Mais dans l'ensemble, il a déjà son équipe, son ossature", développe Pirès.
Depuis août 2018, Deschamps a appelé 44 joueurs, dont une dizaine de nouvelles têtes, comme les défenseurs Léo Dubois et Ferland Mendy, le milieu offensif Jonathan Ikoné et surtout Clément Lenglet, devenu titulaire en charnière centrale aux dépens de Samuel Umtiti.
D'ici mai et la liste pour l'Euro, il n'y a plus qu'une seule fenêtre internationale pour faire ses preuves. Entre des internationaux disparus, tels Alexandre Lacazette ou Anthony Martial, et des jeunes ambitieux comme Marcus Thuram, le fils de Lilian qui flambe avec le leader Mönchengladbach en Allemagne, la concurrence sera rude fin mars.
Et encore renforcée par la détermination des cadres de 2018, selon Stéphan. "Les plus de 30 ans, que ce soit Lloris, Matuidi ou Giroud, ils n'ont pas envie de lâcher, aucun joueur ne l'a envisagé". "C'est ce qui me fait penser qu'on a encore un groupe avec beaucoup de ressources", affirme l'adjoint de Deschamps.
Mais le cocktail du succès repose sur un dernier ingrédient sur lequel les Bleus n'ont pas la main : "La chance", lâche Pirès.
"Il faut de la chance, ce que l'on a eu en 1998 et aussi en 2000, notamment contre l'Espagne en quarts de finale. Si Raul met son penalty (pour égaliser en fin de match), on ne sait pas ce qui peut arriver", rappelle-t-il. "Cela tient à peu de choses, c'est pour ça que j'insiste sur la chance. Si elle est de votre côté, généralement à la fin vous soulevez le trophée."