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La maire de Paris Anne Hidalgo accueille le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, à Paris le 29 juin 2018. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Il y a ici beaucoup de femmes et d’hommes qui t'admirent (...) qui admirent ce que tu as fait", a affirmé Mme Hidalgo lors d'une rencontre dans le jardin municipal de La Nueve, baptisé ainsi en mémoire de la brigade espagnole qui a oeuvré pour la libération de Paris il y a 74 ans.
"Tu as dit +J'accueille l'Aquarius à Valence+. Ici, beaucoup ont applaudi et ont trouvé, comme moi, que tu sauvais l'honneur de l'Europe".
"Ta présence comme président du gouvernement espagnol est aussi une petite lumière pour ceux qui se disent +on peut construire une Europe plus juste+", a ajouté la maire.
M. Sanchez, qui arrivait de Bruxelles où un accord a été conclu dans la nuit de jeudi à vendredi sur la gestion des migrants, a estimé que "ce qu'a fait le gouvernement socialiste espagnol a un lien avec l'histoire de l'Espagne, faite d'exil".
Les Espagnols fuyant la dictature franquiste à l'étranger "ont réussi à s'intégrer grâce à l'accueil qui leur a été fait", a-t-il souligné.
"Alternative claire"
Les deux élus, qui ont rappelé qu'ils se connaissaient bien, eux et leurs familles, se sont ensuite rendus au Cirque d'Hiver (Paris XIe) où la famille sociale-démocrate européenne était réunie pour un meeting sur le thème de l'environnement, et, actualité oblige, des migrants.
Rappelant que les deux questions sont liées et que ce sont "des millions de femmes et d'hommes qui quitteront leur village si nous ne luttons pas efficacement contre le réchauffement de la planète", Olivier Faure a salué le "courage" de Pedro Sanchez. "En accueillant l'Aquarius, au moment où d'autres fermaient leurs ports, tu as réveillé l'esprit européen et permis à la gauche d'affirmer une identité", a-t-il souligné.
Le député de Seine-et-Marne a esquissé au passage les grandes lignes d'une autre politique migratoire: révision du règlement de Dublin, qui "a renvoyé la responsabilité de l'accueil à quelques pays là où tous devraient prendre leur responsabilité"; création d'une "agence européenne de l'asile qui permette de faire correspondre les capacités d'accueil des pays membres aux capacités d'intégration des réfugiés"; ouverture d'une "voie légale aux migrants économiques pour assécher les filières clandestines"; rejet de l'ouverture de "hot spots dans des pays tiers dont les Etats sont trop fragiles pour assurer le respect de l'État de droit", augmentation de l'aide au développement.
Il a aussi plaidé pour faire de "l'investissement écologique" une "priorité", pour "trouver une nouvelle source de croissance et donc d'emplois, retrouver une qualité de vie, lutter contre les inégalités et éviter les grands mouvements migratoires".
M. Faure a une nouvelle fois condamné "la stratégie coupable d'Emmanuel Macron", qui veut "installer un face à face entre souverainistes et pro-européens dont il aurait le monopole".
"La gauche européenne doit apporter une alternative claire (au) système néo-libéral", a-t-il plaidé, à un peu moins d'un an des élections européennes.
M. Sanchez a salué à la tribune Mme Hidalgo et M. Faure, se disant certain qu'elle sera encore maire après les municipales de 2020, et qu'il y aura à nouveau des présidents socialistes français.
L'ancien ministre-président de Wallonie Paul Magnette et le commissaire européen Pierre Moscovici participaient également au meeting.
AFP/VNA/CVN