Amour, mariage, famille : proverbes et adages vietnamiens

Huu Ngoc nous offre un choix d’adages et de proverbes qui révèlent un aspect de l’ancienne société vietnamienne, agricole et villageoise, dominée par l’esprit communautaire, la masculinité et le respect des traditions ancestrales.

>>Proverbes japonais

«Il l’aime comme une pluie torrentielle
Elle l’aime comme des gouttes d’eau qui glissent sur les feuilles de patate
».

Différence de degré entre amour masculin et amour féminin.

«Manger du riz froid, coucher hors de la chambre à coucher».

C’était le sort des concubines. Une chanson populaire dit : «L’homme se permet d’avoir cinq concubines de premier rang et sept de deuxième rang». La polygamie était légale.

«Trois mois plus dix jours, temps d’abstinence pour la femme après l’accouchement».

La médecine traditionnelle prescrit une continence de cent jours pour la femme après l’accouchement.

«Cinq épouses principales sept concubines
Il passe pourtant la nuit seul dans l’étable à buffle, la tête sur des baguettes de bambou
».

Allusion à la solitude de l’homme.

Sous le régime féodal au Vietnam, la plupart des filles n’avaient pas le droit de choisir leur mari. C’étaient leurs parents qui s’en chargeaient.
Photo : CTV/CVN

«Trois femmes, neuf bols de potage maigre aux courges».

Allusion à la pauvreté d’un homme polygame.

«Il vend sa femme et engage ses enfants».

Allusion au paysan pauvre obligé de vendre son épouse et de louer ses enfants par payer ses dettes.

«La galette +banh duc+ contenait des os,
La marâtre se mettrait à aimer les enfants des mariages antécédents de son mari
».

Cendrillon figure dans beaucoup de contes populaires de peuples. La marâtre ne peut être qu’une femme méchante. Le banh duc est une galette ronde, confectionnée avec du riz gluant et l’eau de chaux de consistance. Très populaire à la campagne, elle se mange trempée dans la sauce de soja. Une jeune fille à la figure mat banh duc (pleine et ronde comme le banh duc) était considérée comme belle et douce.

Les filles n’ont pas le droit de décider

«En proie à l’ennui, elle n’ouvre plus sa bouche,
Elle ne répond pas quand on l’appelle.
Qu’on parle de mariage,
La voilà éveillée, sifflant comme un merle
».

L’ancienne société ignorait l’amour libre. La plupart des temps, les mariages étaient arrangés par les parents avec le concours des dames intermédiaires (bà môi). La vie de la jeune fille était une longue attente. Une chanson populaire (ca dzao) dit : «Mon sort est celui d’un coupon de soie rose. Qui flotte au milieu du marché, ne sachant dans quelles mains tomber».

Peinture illustrant sur un mariage d’autrefois.

«C’est trop haut pour qu’on l’atteigne, trop bas pour y descendre».

Allusion au choix d’une épouse. En vue d’un mariage assorti, il faut que les conditions sociales et matérielles de la conjointe soient pareilles aux siennes.

«La mort de son père cause moins de soucis que la présence d’une fille mère dans la maison».

La piété filiale est chose sacrée. Quand le père est mort, il faut l’honorer par un enterrement honorable aux yeux de la communauté villageoise. Question de face qui cause beaucoup de soucis. Si grands que soient ces soucis, ils ne valent pas la peur d’avoir la maison une fille sans mari et en état de grossesse. Ce n’est pas un simple scandale mais un péché qui humilie toute la lignée familiale.

«La fille doit s’asseoir là où ses parents la mettent».

La volonté des parents est absolue, les enfants leur doivent une obéissance sans faille. C’est aux parents de choisir un mari pour leur fille et une femme pour leur fils. Malgré cette règle de fer il n’est pas rare que le cœur la viole. Ainsi dans Truyên Kiêu (Histoire de Kiêu), chef-d’œuvre de notre littérature, l’héroïne donne son cœur à un jeune homme à l’insu de ses parents quitte à racheter sa faute en se vendant pour sauver toute sa famille.

«Il vaut mieux mourir jeune que d’épouser un homme comme concubine».
«D’alcool je n’ai pris aucune goutte. Et pourtant, je me sens gris
»

Terrible est l’amour.

(À suivre)
Huu Ngoc/CVN

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