Amazon réinvente son assistant vocal Alexa pour se relancer sur un marché encombré

Amazon a présenté mercredi 26 février une version modernisée de son assistant vocal Alexa, baptisée Alexa+, qui s'appuie sur les avancées majeures effectuées ces dernières années dans l'intelligence artificielle (IA).

>> Amazon annonce la construction d'un nouveau site de distribution en Eure-et-Loir

>> Frais de port sur les livres : Amazon remporte une manche

>> Amazon prend le contrôle créatif des films James Bond

Panos Panay, vice-président d'Amazon, présente le nouvel Alexa à New York.
Photo : AFP/VNA/CVN

La bataille de l'IA se joue en grande partie sur le terrain de son utilisation au quotidien et Amazon peut compter sur un parc de plus de 600 millions d'appareils déjà équipés d'Alexa.

Révolutionnaire, au même tire que son équivalent Apple, Siri (2011), à son lancement, en 2014, Alexa apparaît, dans sa version originelle, limité au regard des derniers développements de l'IA.

Le lancement de ChatGPT en novembre 2022 a ouvert un nouveau champ pour l'utilisation de l'IA dite générative, c'est-à-dire à même de produire des réponses et du contenu sur simple requête en langage courant.

Dans le domaine des assistants vocaux, Microsoft propose désormais une version audio de son Copilot, OpenAI de ChatGPT et Google de son nouveau logiciel d'IA générative Gemini. Avec Alexa+, Amazon veut repositionner son assistant vocal dans ce marché en complet bouleversement.

"Je ne suis pas seulement un assistant", a expliqué Alexa+ lors d'une démonstration à New York, "je suis votre meilleur ami dans le monde numérique. Je peux faire de l'humour, j'ai des connaissances et aussi un vrai désir de rendre votre vie plus facile et plus divertissante."

L'ancien Alexa était surtout utilisé pour des tâches relativement simples, comme jouer un morceau de musique ou régler l'heure d'une alarme. Les capacités d'Alexa+ se rapprochent davantage de celle d'un agent virtuel, capable d'effectuer des actions sur commande.

Il peut notamment réserver un taxi et une table dans votre restaurant préféré ou trouver les concerts susceptibles de vous intéresser à un festival et chercher des billets.

"Être naturel"

Amazon a aussi travaillé sur les interactions entre l'utilisateur et l'assistant, pour les rendre plus fluides, a expliqué Panos Panay, vice-président en charge des appareils et services. "La façon dont vous parlez n'a pas d'importance", a-t-il dit. "C'est fait pour être naturel. Vous n'avez pas à réfléchir. Il n'y a pas de +langage Alexa+."

Alexa+ va être lancé progressivement dans les semaines à venir à 19,99 dollars par mois mais sera gratuit pour les abonnés à Amazon Prime, le service qui offre déjà livraisons gratuites ou accès à la plateforme de streaming Prime Video.

"La tarification est brillante", a réagi Avi Greengart, analyste du cabinet Techsponential. "Ils l'incluent dans Prime, (...) pas besoin d'abonnement supplémentaire, et ils pourront augmenter le prix de Prime plus tard si les gens y trouvent de l'utilité", a-t-il développé.

"Avec l'IA générative et cet Alexa complètement réimaginé, on est en train de passer du monde des chatbots (les robots conversationnels sur internet) à quelque chose d'entièrement nouveau", a insisté Panos Panay.

Un chatbot tel que ChatGPT ou Gemini "est sur des rails", "répond à des questions" mais "ne peut pas faire beaucoup plus", a souligné Daniel Rausch, vice-président en charge d'Alexa.

"C'est aussi intimidant pour beaucoup, qui se demandent si c'est vraiment fait pour eux", a-t-il ajouté.

Bénéficiant des nouvelles fonctionnalités de l'IA générative, Alexa+ peut créer, sur demande d'un enfant, un conte avec les personnages de son choix, ou produire une chanson en hommage à votre animal de compagnie.

La nouvelle interface d'Amazon s'appuie, par ailleurs, sur des partenariats déjà conclus avec plus de 10.000 entreprises tierces, telles Uber ou Samsung.

Daniel Rausch a expliqué que si quelques éléments de l'ancien Alexa avaient été conservés, Alexa+ relevait d'une "construction totalement nouvelle, qui n'a jamais été effectuée à cette échelle", a affirmé le dirigeant.

Numéro un mondial de l'informatique à distance (cloud), Amazon dispose d'infrastructures inégalées pour l'IA, ce qui lui a permis d'avoir accès, pour concevoir Alexa+, à de nombreux modèles développés sur ses plateformes.

Le groupe de Seattle a notamment travaillé avec la start-up Anthropic, en pointe sur l'IA générative avec son interface Claude, concurrent de ChatGPT. Pour Paolo Pescatore, analyste du cabinet PP Foresight, le nouveau Alexa "amène l'IA au plus grand nombre".

"La grande question, c'est de savoir si les consommateurs sont prêts (à utiliser Alexa+), compte tenu des réserves en termes de sécurité et de confiance" quant aux données personnelles, a-t-il ajouté. "Ces facteurs demeurent de vraies barrières à l'adoption élargie" de ces assistants vocaux.

"La confiance est essentielle" pour Amazon, a assuré Daniel Rausch. "Il y a une transparence totale sur vos données, vous avez le contrôle" de leur partage et de leur utilisation, a-t-il assuré.

AFP/VNA/CVN


Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top