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La Française Althéa Laurin championne olympique de taekwondo en +67kg, le 10 août au Grand Palais à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec une victoire en finale par deux manches à zéro en +67kg contre l'Ouzbèke Svetlana Osipova, la jeune femme met fin à la malédiction du taekwondo français aux Jeux olympiques. S'il en était toujours reparti avec une médaille, il n'avait en revanche encore jamais réussi à accéder à l'or olympique.
Cette première place obtenue dans un Grand Palais incandescent, hurlant à gorge déployée pour cet ultime combat du tournoi olympique, offre à la France sa 16e médaille d'or depuis le début des Jeux, nouveau record.
"C'est juste incroyable ce qu'il se passe ce soir, en plus à Paris, devant tout le public français, je crois que je ne pourrais pas faire mieux", a réagi la jeune femme de Seine-Saint-Denis auprès des journalistes, médaille autour du cou.
La Française de 22 ans s'est adjugée le premier round de la finale grâce aux trois points d'un coup de pied à la tête de la championne du monde 2022 des +73kg, marqué au bout de trente secondes.
Avec un score longtemps vierge, le deuxième round s'est dénoué par une attaque presque simultanée des deux combattantes, aboutissant à une égalité de 3-3 dans les ultimes secondes. La manche a été adjugée à la Française, la sacrant de l'or olympique.
"L'Ouzbèke a un peu baissé sa garde à la fin, après avoir mis un coup de pied à la tête et j'ai tapé de manière automatique et ça a réussi", a analysé la nouvelle championne olympique. La dernière minute de combat a été accompagnée d'une ola continue, avant l'explosion de joie.
La Française n'a pas perdu une seule manche de sa journée épique sous la verrière du XIXe siècle, que ce soit en demie contre la Turque Nafia Kus, championne du monde en 2023 dans la catégorie des +73kg, ou l'Allemande Lorena Brandl en quart.
Quant à son infortunée première adversaire de la journée, la Tadjike Munira Abdusalomova, celle-ci n'a pas réussi à marquer un seul point.
L'or olympique, "c'est toujours facile de dire on va le faire, ce n’est pas si facile d'y aller et de le faire", s'est félicité samedi soir 10 août Patrick Rosso, le directeur technique national de la fédération.
Erreur d'aiguillage
C'est une anecdote qu'Althéa Laurin aime à rappeler quand elle est interrogée sur la façon dont elle est arrivée au taekwondo.
Althéa Laurin (gauche) face à l'Ouzbèke Svetlana Osipova en finale de taekwondo en +67kg, le 10 août au Grand Palais à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Petite, elle devait s'inscrire au karaté, comme le lui avait demandé sa mère. Timide, elle ne s'est pas fait comprendre de l'animateur de son école à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), qui l'a envoyée vers le taekwondo.
Une erreur d'aiguillage qui marque le début d'une histoire forte entre Althéa Laurin et le taekwondo, qui lui permet de réaliser son rêve olympique, alors que le karaté n'a fait qu'une très éphémère apparition au programme en 2021 à Tokyo. Elle accroche tout de suite à la discipline et se lance à corps perdu dans une carrière au cours de laquelle seule la médaille d'or olympique l'intéresse.
Son tempérament réservé et timide en dehors des aires de combat, est en complet contraste avec l'envie, l'engagement et la hargne qu'elle met à chaque combat et qui lui ont valu au fil des années le surnom de "fighteuse" de la part de ses concurrentes.
Car c'est sur le Si Hap Jang, le nom de l'aire de combat, que cette gendarme s'exprime le mieux, le taekwondo lui permettant de sortir un peu de sa timidité.
"Je pense qu'elle n'est pas rassasiée. En 2021, elle est médaille olympique, en 22 championne d'Europe, en 23 championne du monde, en 24 les championnes olympique", a estimé Patrick Rosso samedi soir.
Depuis l'apparition de l'art martial d'origine coréenne au programme olympique en 2000 à Sydney, les Français ont toujours ramené au moins une médaille à chaque édition des Jeux, du très médiatique et pionnier Pascal Gentil à Althéa Laurin à Tokyo, en passant par Myriam Baverel, Gwladys Epangue, Marlène Harnois, Anne-Sophie Graffe et Haby Niaré.
Deux jours avant Althéa Laurin, Cyrian Ravet a terminé en bronze chez les -58kg. Mais le plus précieux des métaux leur avait toujours échappé, Baverel en 2004, Graffe en 2012 et Niaré en 2016 s'en étant le plus approchées avec une finale perdue. Jusqu'à une chaude soirée d'août au Grand Palais, au cœur de Paris.
AFP/VNA/CVN