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Des réfugiés lors d'un salon pour l'emploi destiné aux migrants, le 16 juin à Berlin |
"Savez-vous combien coûte un réfugié par mois à l'Allemagne ?", demande Georg Pazderski, candidat AfD à Berlin, avant de lâcher : "3.500 euros". "Nous sommes tous des contribuables ici, c'est notre argent !"
Les applaudissements emplissent la salle municipale vieillotte de Zehlendorf (Sud-Ouest de Berlin) accueillant ce meeting de l'AfD en vue de l'élection dimanche 11 septembre du parlement berlinois. Dans l'assistance, beaucoup de déçus de la CDU, qui ne se reconnaissent pas dans la politique migratoire de la chancelière Angela Merkel.
"Pourquoi devrions-nous accepter que des réfugiés qui sont déjà en sécurité en Grèce, en Italie ou en Turquie viennent à Berlin ?", s'insurge Bastian Behrens, chargé de communication de 42 ans, un adhérent de la CDU qui votera dimanche AfD. Pour lui, "des millions (qui) arrivent, beaucoup sont des migrants économiques" et non des réfugiés de guerre.
"Laisser les frontières ouvertes et laisser entrer tout le monde sans savoir qui ils sont, c'est un risque pour notre pays", s'inquiète de son côté Maja Bönisch, éducatrice de 54 ans, elle aussi transfuge de la CDU.
Tous deux expriment de forts doutes quant à la capacité du million de demandeurs d'asile arrivés en 2015 en Allemagne à s'intégrer. Ils en veulent pour preuve la communauté turque présente depuis des décennies et qui forme, selon eux, une "société parallèle". Ils ne sont pas les seuls à se montrer pessimistes : selon un sondage de l'institut Allensbach, seules 21% des personnes interrogées jugent que les possibilités d'intégration des réfugiés sont "très bonnes" ou "bonnes".
Mais quels que soient ces doutes, de nombreux Allemands restent mobilisés pour aider les migrants dans leur quotidien, même si, l'urgence passée, cet engagement est moins visible que lorsque des foules venaient accueillir les réfugiés dans les gares du pays, les bras chargés de fleurs, d'habits et de nourriture.