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Test d’alcoolémie à Ninh Binh (Nord). |
Photo: Doan Tân/ VNA/CVN |
Le 1er mai, vers 0h10, après une réunion très arrosée avec des amis, Lê Trung Hiêu, domicilié dans l’arrondissement de Ba Dinh à Hanoï, conduit dans un état d’ébriété avancé. Dans le tunnel de Kim Liên, il heurte une moto de plein fouet, causant la mort de deux femmes. Au moment de l’accident, son taux d’alcool dans le sang est de 0,751 mg par litre d’air expiré, un niveau trop élevé par rapport au maximum autorisé par la loi. Il a été mis aux arrêts pour les besoins de l’enquête.
Auparavant, dans la nuit du 22 avril, le chauffeur Dô Xuân Tiên, 49 ans, en état d’ivresse, a heurté mortellement Lê Thi Thu Hà, une balayeuse sur la rue Lang avant de percuter plusieurs autres véhicules. Le taux d’alcool retenu par la police était de 1,041 mg par litre d’air expiré. La Police de l’arrondissement de Dông Da l’a appréhendé.
Risques et conséquences
Le vice-président du Comité national de la sécurité routière Khuât Viêt Hùng estime que l’alcool est impliqué dans 40% des accidents de la route. La cause de ces infractions est due à l’habitude, aux us et coutumes concernant l’abus d’alcool. Et si l’on y ajoute des contrôles et des sanctions peu rigoureuses, ainsi que des campagnes d’éducation et de sensibilisation qui laissent à désirer, on obtient toutes les conditions pour que l’alcool au volant soit un véritable fléau social.
Les statistiques du Comité national de la sécurité routière montrent qu’au cours du premier trimestre, le pays enregistrait 4.000 accidents routiers (moins 644 par rapport à l’année passée), provoquant 1.905 décès (moins 244) et 3.141 blessés (moins 486). Pourtant, en analysant la cause de 1.500 accidents, l’alcool au volant représente plus de 270 accidents. Il s’agit d’un état critique. D’après des experts médicaux, un taux d’alcool de 0,05 mg par litre d’air expiré seulement engendre une diminution de 10% à 30% de la capacité de réaction et de réflexes, un faux sentiment de confiance et de contrôle, des difficultés à maintenir une vitesse constante ou de la somnolence…
Des mesures plus énergiques
Marche |
Photo: CTV/VNA/CVN |
Lors d’une récente conférence en ligne sur la sécurité routière du premier trimestre, organisée par le Comité national de la sécurité routière, de nombreux ministères, branches et localités ont demandé de modifier certains règlements de l’arrêté 46/2016 du gouvernement concernant les sanctions administratives dans la circulation routière et ferroviaire. Selon ces propositions, il faut appliquer des mesures plus énergiques telles que le retrait définitif du permis de conduire, une lourde amende, et même l’emprisonnement en cas d’accident sous l’emprise d’alcool et de drogue.
Le vice-Premier ministre permanent Truong Hoà Binh, président du Comité national de la sécurité routière, estime que la consommation abusive d’alcool et de drogues demeure un problème inquiétant alors que les contrôles et les sanctions ne dépendent que des patrouilles de la police de la route. Les examens médicaux obligatoires pour les chauffeurs, menés par les secteurs du transport et de la santé, sont insuffisants. Enfin, la gestion des chauffeurs par les patrons et les entreprises de transports reste négligente…
Pour ces raisons, le vice-Premier ministre Truong Hoà Binh a demandé aux organismes compétents de réviser le couloir juridique pour compléter les mesures répressives. Les violations des chauffeurs dans l’utilisation de l’alcool et de la drogue au volant, ainsi que les entreprises de transports doivent être rigoureusement sanctionnées.
Il est nécessaire d’appliquer une amende plus lourde assortie de travaux d’utilité publique, de la confiscation des moyens de transport ou du retrait du permis de conduire. En outre, les activités de sensibilisation semblent indispensables.
Avis d’experts
Le Dr. Khuât Viêt Hùng,
vice-président du Comité national de la sécurité routière
Après l’accident routier mortel, survenu au tunnel Kim Liên, j’ai écrit un message "L’abus de l’alcool au volant, un bon homme est devenu un tueur" sur le réseau social qui attire l’attention de nombreux internautes. J’ai appelé les utilisateurs de réseaux sociaux à charger l’avatar "Dire non à l’alcool au volant" avec le souhait d’améliorer la prise de conscience des habitants sur la sécurité routière afin d’éviter les accidents mortels.
Le sous-colonel Nguyên Quang Nhât,
Département de la police routière (ministère de la Police)
Au Vietnam, la conscience de nombreux conducteurs sur la sécurité routière reste faible. C’est la cause principale des accidents de la route avec des lourdes conséquences. Au cours de ces quatre premiers mois de l’année, la Police routière a contrôlé près de 50.000 chauffeurs sous l’emprise de l’alcool. Cette situation demande des sanctions plus énergiques. Une campagne de sensibilisation au niveau national sur la lutte contre l’alcool au volant est nécessaire.
Le Pr.-Dr. Nguyên Duc Chinh,
hôpital Viêt Duc
L’hôpital Viêt Duc accueille chaque jour en moyenne plus de 300 victimes d’accidents dont 150 de la route. La plupart des patients, se trouvent dans un état critique avec des troubles crâniens constituant un risque mortel élevé et les autres souffrent de handicaps qui seront un fardeau pour la société et la famille. Afin de limiter les accidents de la route, les contrôles occasionnels d’alcoolémie, comme ils se font sur les chauffeurs en Australie, contribueront sans doute, à empêcher la conduite sous l’emprise de l’alcool.