France
Airbus, Nokia, Hop !, Sanofi : manifestations contre les suppressions de postes

Airbus à Toulouse, Hop ! à Morlaix, Nokia et Sanofi à Paris : des milliers de salariés de ces entreprises frappées par des suppressions de postes drastiques, post-COVID, ont manifesté leur colère mercredi 8 juillet en France.

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Manifestation de salariés de Hop!, la filiale à bas coûts de Air France, à Morlaix.

Le ministère du Travail a annoncé le jour même que le nombre de suppressions d'emplois envisagées dans des plans sociaux depuis le 1er mars était deux fois supérieur à celui de la même période de 2019 (27.053 postes contre 13.033).

Airbus

Plusieurs milliers de salariés d'Airbus ont manifesté dans la matinée à la périphérie toulousaine contre le plan de suppression d'emplois annoncé par l'avionneur, qui menace 5.000 postes en France dont plus de 3.500 à Toulouse et des milliers de sous-traitants.

À l'appel des trois principaux syndicats, FO, CFE-CGC et CFTC, les salariés, massés derrière une banderole proclamant "Non aux licenciements" ont longé les pistes de l'aéroport pour gagner le siège de l'avionneur, où une délégation a été reçue par la direction.

Une centaine de personnes, dont des salariés venus de Nantes, se sont aussi rassemblées devant le site du groupe à Saint-Nazaire, à l'appel de la CGT, s'opposant là aussi à tout licenciement contraint. Les salariés de l'avionneur et de sa filiale Stelia Aerospace dans ces deux villes sont aussi dans le collimateur, avec plus d'un millier d'emplois menacés.

Le PDG du groupe européen, Guillaume Faury, a estimé que l'avionneur a "été modéré dans (ses) prévisions de réduction d'emplois" au vu de la gravité de la crise économique liée au COVID-19. Dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, il a toutefois dit espérer sauver jusqu'à 1.500 emplois en France et 2.000 en Allemagne (sur 5.100 suppressions de postes annoncées dans ce pays), grâce aux dispositifs de chômage partiel et de soutien à l'innovation mis en place par Paris et Berlin.

Nokia

"Dégoûtés" car "trahis", plusieurs centaines de salariés du finlandais Nokia (950 selon la police), dont une délégation venue en force de Lannion (Côtes-d'Armor) ont défilé au son des binious à Paris contre la suppression de 1.233 emplois en France, à l'appel de l'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT).

Manifestation de salariés de Nokia à Lannion, en Bretagne, le 4 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'équipementier télécoms prévoit de supprimer 1.233 postes dont 402 postes à Lannion (Côtes-d'Armor) et 831 à Nozay (Essonne) en 2021 dans le cadre d'un plan de départs volontaires et avec "des solutions de reclassement", selon la direction.

Pour le député LREM des Côtes d'Armor, Eric Bothorel, "Nokia se moque du monde", en annonçant son "plan à la limite exacte de l'engagement qu'ils avaient pris il y a quatre ans de ne pas licencier et même d'embaucher dans la recherche, qui expirait en juin".

Hop !

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Morlaix (Finistère) devant le site de la filiale régionale d'Air France, où sont employées 280 personnes, pour protester contre sa fermeture.

Dans cette filiale née en 2013 de la fusion des compagnies Brit Air, Régional et Airlinair, 40% des quelque 2.400 emplois doivent être supprimés. Ses sites de maintenance à Morlaix et Lille, ainsi que sa base de personnel navigant de Toulouse, sont menacés.

Secoué par la crise du COVID-19, le groupe Air France compte supprimer plus de 7.500 postes d'ici à fin 2022 dans le cadre de sa nouvelle stratégie, dont environ 6.500 au sein de la compagnie tricolore et plus de 1.000 au sein de Hop!.

Sanofi

Une centaine de salariés selon la CGT, une soixantaine selon la police, en provenance d'une douzaine de sites Sanofi, se sont rassemblés près de l'Assemblée nationale, à l'appel de ce syndicat pour dénoncer "des licenciements boursiers". Plusieurs députés LFI et PCF sont venus à la rencontre des manifestants, rejoints par ceux de Nokia, et ont pris tour à tour la parole.

Sanofi a annoncé vouloir supprimer jusqu'à 1.700 emplois en Europe, dont un millier des 25.000 collaborateurs en France (sur 100.000 dans le monde), alors même qu'il a vu ses ventes dopées au premier trimestre par la crise sanitaire.

AFP/VNA/CVN

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