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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président américain Joe Biden (centre) et le président du Conseil européen, Charles Michel, arrivent au quartier général de l'UE à Bruxelles pour un sommet UE - USA, le 15 juin |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous avions décidé conjointement de résoudre cette dispute. Aujourd'hui on a tenu promesse", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Cette percée a été obtenue durant une visite du président américain Joe Biden à Bruxelles pour un sommet UE/États-Unis, première rencontre de ce type depuis 2017.
"Cet accord ouvre un nouveau chapitre dans notre relation car nous passons d'un contentieux à une coopération sur l'aéronautique, après 17 ans de dispute", s'est réjouie Mme von der Leyen.
Les deux parties ont accepté de suspendre pendant cinq ans les droits de douane punitifs qu'ils s'infligent dans le cadre de ce contentieux, a expliqué le président américain Joe Biden, saluant "une percée majeure".
Washington et Bruxelles s'opposent depuis 2004 devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les aides publiques illégales versées à leurs deux avionneurs. Sous l'administration Trump, Washington avait été autorisé en octobre 2019 à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards d'USD (6,8 milliards d'euros) de biens et services européens importés chaque année, à hauteur de 25% pour les vins et spiritueux, et de 15% pour les avions Airbus.
L'OMC avait aussi permis à Bruxelles d'instaurer 4 milliards d’USD de taxes sur des produits importés des États-Unis.
Emmanuel Macron a vu dans cet accord les "premiers résultats" de la "nouvelle relation" avec l'administration Biden, saluant une "bonne nouvelle" pour les viticulteurs français. L'Allemagne s'est félicitée d'un "signal important pour la coopération transatlantique".
"C'était un des plus anciens et des plus coûteux conflits dans l'histoire de l'OMC, et les deux parties ont montré que même les différends apparemment les plus inextricables peuvent être résolus", a déclaré la directrice générale de l'institution, Ngozi Okonjo-Iweala.
L'accord a été salué par Boeing. Il crée "les conditions d'une concurrence équitable" entre les deux avionneurs, s'est réjoui Airbus.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (gauche) lors d'un sommet UE-USA, le 15 juin à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le ministre espagnol de l'Agriculture, Luis Planas, s'est félicité "de la fin de droits de douane qui taxaient de manière injuste le secteur agroalimentaire espagnol, en particulier l'huile d'olive, le vin, les fromages et les agrumes". Les exportateurs de vins et spiritueux français se sont déclarés "soulagés".
Des contentieux demeurent
Outre le conflit Airbus/Boeing, l'UE et les États-Unis s'opposent encore sur une série d'autres dossiers, notamment celui des exportations d'acier et d'aluminium européens pour lequel l'UE souhaite un règlement d'ici décembre.
Mme von der Leyen a annoncé un groupe de travail sur ce dossier. "Je suis confiante sur le fait que nous trouverons une solution", a-t-elle dit.
Le sommet a été "un moment important avec des premiers actes qui ont été posés au-delà des messages généraux ou généreux. Nous allons continuer dans cet esprit, en étant lucides sur le fait que certains sujets seront bien sûr plus difficiles", a souligné Charles Michel, le président du Conseil européen qui représente les 27 États membres de l'UE.
Le mandat de Donald Trump avait été marqué de fortes tensions avec l'UE que le prédécesseur de Biden considérait comme "un ennemi".
Le nouveau président américain veut "désamorcer les contentieux commerciaux afin de se concentrer sur sa priorité, la Chine", souligne Eric Maurice de la fondation Schuman.
L'UE et les États-Unis resserrent aussi les rangs contre la Russie, qu'ils accusent de tentatives de déstabilisation en Ukraine et en Géorgie, deux pays de son voisinage tentés par un rapprochement avec les Européens.
À la veille d'un sommet avec Vladimir Poutine à Genève, M. Biden a quitté Bruxelles, fort du symbole d'union qu'il était venu chercher. Les pays européens "sont clairement unis dans leur approche vis-à-vis de leur plus grand voisin", a affirmé Mme von der Leyen, en constatant que "la relation UE-Russie est actuellement plutôt dans une spirale négative".
AFP/VNA/CVN