>>Les États-Unis menacent d'imposer des droits de douane sur des produits de l'UE
>>Aides à Airbus: Washington menace l'UE de hausses de droits de douane
Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse, |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"C'était constructif, franc, mais difficile et tendu aussi", a expliqué cette source après la réunion entre M. Le Maire, le représentant américain au commerce (USTR), Robert Lighthizer, et le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, en marge des réunions de printemps du FMI.
"Ces entretiens ont toutefois été utiles pour lever certains malentendus", a précisé la source, citant l'exemple de la taxe sur les géants du numérique que l'Assemblée nationale a approuvée cette semaine et qui doit faire de la France un des pays pionniers en la matière, au grand dam des États-Unis qui ont réagi avec force.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a d'ailleurs appelé Paris la semaine dernière à y renoncer.
Malgré ces éclaircissements, les réunions n'ont pas permis d'écarter le risques de nouveaux tarifs douaniers contre l'Union européenne si celle-ci ne met pas fin aux subventions à Airbus. "Ce n'est pas gagné", a ajouté la source, évoquant une "situation compliquée".
De nouveaux tarifs douaniers
M. Le Maire avait auparavant rencontré son homologue américain Steven Mnuchin dans une ambiance plus détendue. En se rendant à Washington, le ministre avait annoncé son intention d'expliquer à l'administration américaine que l'Europe ne se laisserait pas faire sur Airbus.
"Si nous devions à nouveau être touchés par des sanctions américaines injustifiées et injustifiables, l'Europe se tiendrait prête à riposter de manière unie et forte", a affirmé le ministre lors d'une conférence de presse avant ses rencontres avec M. Lighthizer et M. Kudlow.
Le président américain Donald Trump avait haussé le ton cette semaine en menaçant l'Union européenne de nouveaux tarifs douaniers à hauteur de 11 milliards de dollars (9,7 milliards d'euros) si elle ne mettait pas fin aux subventions à Airbus, au risque de raviver une fragile trêve commerciale.
Il s'agit là d'une nouvelle étape dans un conflit vieux de 14 ans entre Boeing et Airbus, via les États-Unis et l'Europe, qui s'accusent mutuellement devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de verser des aides illégales à leurs champions aéronautiques respectifs.
L'UE avait prévenu dans la foulée que "dans le différend parallèle concernant Boeing", elle comptait, elle aussi, "prendre rapidement des mesures" de représailles.
Selon plusieurs sources européennes vendredi 12 avril, elle rendra publique mercredi 17 avril une liste de produits américains susceptibles d'être taxés à hauteur de 20 milliards d'euros.
Mais il reviendra à un arbitre désigné par l'OMC de déterminer "le montant des droits de rétorsion", qui sera moins important que ces 20 milliards, ont-elles expliqué.