>>L'Italie a toujours besoin de réformes, selon l'OCDE
>>L'OCDE dévoile l'enquête Pisa sur l'éducation, une référence
Le secrétaire général de l'OCDE, José Angel Gurria, le 21 novembre 2018 à Paris. |
Le secrétaire général de l'OCDE, José Angel Gurria, le 21 novembre 2018 à Paris. |
L'aide au développement a connu une baisse de 2,7% l'an dernier par rapport à 2017, pour s'établir à 149,3 milliards de dollars, a indiqué l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), qui a constaté que "l'aide bilatérale" accordée aux pays les moins avancés a baissé de 3% et qu'elle a même chuté de 4% pour l'Afrique.
Ces comparaisons sont établies à partir de l'ancienne méthode de calcul des flux financiers. L'institution, basée à Paris, a changé cette année de mode de calcul pour mieux mesurer les transferts effectifs d'aide. Selon cette nouvelle méthode, le montant de l'aide au développement s'est élevé à 153 milliards de dollars l'an dernier.
"Cet affaiblissement de l'aide publique est particulièrement inquiétant car il fait suite à des données montrant que les apports privés en faveur du développement diminuent également", a regretté le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, cité dans un communiqué.
"Les pays donateurs ne tiennent pas leur engagement en faveur d'une augmentation du financement du développement pris en 2015, ce qui augure mal de notre capacité à concrétiser les Objectifs de développement durable à l'horizon 2030", a-t-il prévenu.
Cette baisse de l'aide des pays plus riches aux plus défavorisés est également jugée "alarmante" par Julie Seghers, de l'organisation Oxfam international.
"L'aide totale accordée par les pays riches en 2018 n'est qu'à peine supérieure à la fortune de l'homme le plus riche du monde, Jeff Bezos (...). Il est scandaleux que la plupart des pays riches ne parviennent toujours pas à atteindre le niveau d'aide au développement promis il y a plus de 50 ans".
"Les pays les plus riches ne peuvent pas tourner le dos aux plus démunis", a-t-elle dénoncé dans un communiqué.
Selon l'OCDE, l'aide a reculé dans une douzaine de pays l'an dernier, en raison notamment "d'une baisse du nombre d'arrivées de réfugiés", les replis les plus marqués ayant été observés en Autriche, Finlande, Grèce, Italie, Japon et Portugal.
En revanche, 17 pays donateurs ont augmenté leur contribution, parmi eux la Hongrie, l'Islande et la Nouvelle-Zélande qui ont enregistré les "hausses les plus marquées".
Selon les chiffres de l'OCDE, l'aide au développement de la France a rebondi de 4,4% l'an dernier "en raison d'une augmentation globale de ses programmes d'aides" à 12,2 milliards de dollars. Avec 0,43% du Revenu national brut (RNB), elle reste encore loin de l'objectif de 0,7% recommandé par les Nations unies.
Plusieurs pays l'ont atteint voire dépassé: la Suède (1,04%), le Luxembourg (0,98%), la Norvège (0,94%), le Danemark (0,72%) et le Royaume-Uni (0,7%). En dehors des pays membres de l'OCDE, la Turquie avec 1,1% et les Emirats arabes unis avec 0,95% ont eux aussi dépassé l'objectif.
Pour Friederike Röder, directrice UE et France de l'ONG One, citée dans un communiqué, "ces chiffres confirment la tendance à la hausse amorcée par la France, mais c'est encore trop timide, et elle prend de plus en plus de retard".
"La France doit intensifier ses efforts dès maintenant pour atteindre l'objectif fixé par le président de la République d'allouer 0,55% du RNB à l'APD d'ici à 2022. C'est d'autant plus nécessaire en cette année de présidence du G7, alors que d'autres pays donateurs se désengagent et que la coopération internationale est remise en cause par certains", a-t-elle insisté.