Aider les femmes malvoyantes à sortir de la pauvreté

Conscientes des multiples difficultés que rencontrent les femmes malvoyantes, des associations ont déployé de nombreux programmes pour les aider à sortir de la précarité.

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Dans le centre d’apprentissage de l’Association des malvoyants du district de Phu Vang, province de Thua Thiên-Huê (Centre).

En tant que malvoyante, Nguyên Thi Na, district de Khoai Châu, province de Hung Yên (Nord), rencontrait autrefois beaucoup de difficultés pour boucler ses fins de mois. Mais grâce à ses efforts et surtout aux aides de l’Association des malvoyants du district de Khoai Châu, ses conditions de vie et celle de sa famille se sont beaucoup améliorées ces dernières années.

Adieu à la précarité

«J’ai suivi un cours de massage organisé par l’Association des malvoyants du district puis j’ai bénéficié de prêts du Fonds national de l’emploi», confie-t-elle. Avant d’ajouter : «Je suis actuellement patronne d’un salon de massage qui a créé des emplois stables à beaucoup de personnes dans la même situation». Grâce à cet emploi, sa modeste masure a été remplacée par une maison en dur.

Comme Mme Na, Pham Thi Lan, domiciliée dans la province de Vinh Phuc (Nord), est devenue malvoyante après une grave maladie. Mais grâce à 10 millions de dôngs de prêts du Fonds national pour l’emploi, elle a investi avec succès dans l’élevage bovin et porcin. Ses 3 bœufs, 10 porcs et près de 300 poulets lui permettent de subvenir à ses besoins et de mettre de l’argent de côté. À l’image de Mmes Na et Lan, beaucoup de femmes malvoyantes ont pu sortir de la spirale de la précarité grâce à des prêts.

Nécessité d’aides de toute la société

Si la pauvreté, le chômage et un accès insuffisant aux services de santé et d’éducation touchent beaucoup de femmes handicapées, ces problèmes sont encore plus prégnants pour les femmes malvoyantes. À cela s’ajoute un facteur aggravant : beaucoup d’entre elles vivent en zone rurale. Pour les aider à vivre dignement, en 2006, l’Union des femmes du Vietnam et l’Association nationale des malvoyants ont signé un programme de coopération. Selon Dinh Viêt Anh, chef de la commission des femmes et enfants de l’Association nationale des malvoyants, en 10 ans, ce programme a obtenu des résultats encourageants: près de 5.000 femmes ont bénéficié de prêts du Fonds national pour l’emploi, des milliers d’autres ont suivi des cours d’apprentissage gratuits et ont pu ensuite trouver des emplois rémunérés entre 1,3 et 2,5 millions de dôngs par mois.

Remise de cadeaux à des malvoyants en situation difficile dans la province de Vinh Long (Sud).

En outre, l’Institut des femmes vietnamiennes, en coopération avec le Centre de formation et de réhabilitation fonctionnelle (Hanoï), a organisé trois cours de formation sur le petit artisanat, le massage et le management. «Les Associations locales des femmes aident celle des malvoyants à acheter les articles fabriqués pour créer un fonds de soins aux femmes et enfants en prévision du Têt», fait savoir Mme Viêt Anh.

Le mouvement de construction de «maisons du cœur», lancé en 2006 par l’Association nationale des malvoyants, a permis en 10 ans de construire des centaines d’habitations. Concrètement, l’Association des malvoyants de la ville de Hai Phong en a construites deux pour deux femmes célibataires, celle du district de Vu Ban, province de Nam Dinh, a fait de même pour Nguyên Thi Tam et les quatre membres de sa famille, tous malvoyants.

L’enseignement aux femmes malvoyantes de connaissances et savoir-faire de base pour les aider à trouver un emploi convenable font partie des activités de soutien que mènent la plupart des villes et provinces du pays. Grâce à quoi nombre d’entre elles ont pu surmonter leurs difficultés en intégrant des clubs de femmes handicapées ou des groupes de femmes indépendantes.

Mais malgré des conditions de vie qui s’améliorent, bien des femmes malvoyantes sont encore pauvres. «Afin d’améliorer leur situation financière et leur permettre de gagner en autonomie, il faut certes mobiliser l’aide et le soutien de l’État et des autorités locales, mais aussi de l’ensemble de la société», souligne Cao Van Thành, président de l’Association nationale des malvoyants.


Huong Linh/CVN

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