Aider les entreprises textiles vietnamiennes à sortir de l'ornière

À cause de la récession économique mondiale, les entreprises textiles nationales se heurtent à maintes difficultés. Ainsi, de nombreuses PME sont menacées de fermeture par manque de commandes, annonce le ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC).

Selon le MIC, seules les grandes marques telles que May 10, Viêt Tiên, Nhà Bè… s'en tirent plus ou moins bien. Les autres doivent faire face à une chute des commandes, notamment pour les grands débouchés : les États-Unis (qui représentaient 55% des parts de marché des entreprises nationales exportatrices en 2008), des pays de l'Union européenne... Pis encore, plusieurs importateurs obligent les producteurs nationaux à abaisser leurs prix de 10%. Pour beaucoup d'entreprises du secteur, la question de licenciements collectifs se pose, avec plus de 2 millions d'emplois menacés. Toutes les entreprises membres de l'Association du textile-habillement du Vietnam (ATHV) font leur possible pour décrocher de nouveaux contrats, même à faibles profits ou travailler en sous-traitance avec des entreprises étrangères.

"De septembre 2008 à janvier 2009, aucun contrat d'exportation n'a été signé. Nous cherchons à nous réorienter vers le marché national et ses 86 millions de consommateurs, en faisant grand cas de la valorisation de notre marque. À mon avis, il s'agit-là d'une nouvelle orientation que devraient suivre beaucoup de producteurs nationaux", déclare Vuong Quang Ngoc, directeur de la Compagnie par actions de confection de Sai Dông (Sadoga).

"Mon entreprise s'intéresse à la Russie, un débouché tout aussi potentiel et surtout moins exigeant que beaucoup d'autres, confie Pham Xuân Hông, directeur général de la compagnie Saigon 3. Ce pays était le débouché traditionnel des entreprises nationales dans les années 1980. Ces dernières ont beaucoup à y gagner". Une délégation d'entreprises russes du secteur textile vient de sonder le marché vietnamien et une foire-expo des produits vietnamiens exportables est d'ores et déjà prévue en Russie en septembre. L'an dernier, les entreprises textiles vietnamiennes ont exporté vers ce pays pour plus de 700 millions de dollars. L'objectif pour cette année est d'atteindre un milliard de dollars.

Néanmoins, ce marché prometteur présente 2 défauts majeurs : manque de système de paiement électronique officiel (e-paiement) et taxe d'importation sur les produits textiles assez élevée (20 dollars/kg).

Au dire d'experts, bien que la Russie, l'Afrique et le Moyen-Orient constituent des marchés prometteurs, il n'en demeure pas moins que les produits vietnamiens y subissent une concurrence acharnée des produits chinois. Pour s'y faire une place à long terme, les entreprises textiles nationales devront mieux cerner les habitudes de consommation dans ces pays.

Une batterie de mesures drastiques

À présent, bon nombre de géants nationaux du secteur du textile-habillement comme Viêt Tiên, May 10... se heurtent au manque de matières premières. Elles doivent donc les importer, surtout de Chine. D'où des coûts de production élevés et une compétitivité plombée sur le marché international. Le chef du gouvernement Nguyên Tân Dung a, lors d'une récente séance de travail avec le Groupe du textile-habilement du Vietnam et l'ATHV, mis l'accent sur la nécessité de créer dans le pays une chaîne de fournisseurs de matières premières, d'investir davantage dans le développement des produits exportables à haute valeur tels que vêtements haut de gamme pour femmes et de planifier la culture à large échelle du cotonnier. Selon le Premier ministre, dans le contexte de récession économique mondiale, l'industrie du textile-habillement ainsi que chacune des entreprises du secteur doivent procéder à un choix judicieux de leur éventail de produits pour cibler au mieux les attentes des consommateurs.

Quant à Lê Quôc Ân, président de l'Association du textile-habillement du Vietnam, il juge nécessaire d'"accélérer les exportations vers le Japon, avec lequel le Vietnam vient de signer un accord de partenariat stratégique". Sans oublier de mieux exploiter le marché domestique, fort de 86 millions de consommateurs. À son avis, il faut aussi une "coordination étroite entre stylistes de mode, producteurs et vendeurs au détail". Sans oublier le "rôle de la publicité dans le pays et sur les débouchés étrangers importants".

Pour sa part, le MIC a soumis au Premier ministre Nguyên Tân Dung une demande de prélèvement d'un pour cent du montant des exportations pour aider financièrement les ouvriers des entreprises textiles exportatrices. En outre, dans le but d'élargir le marché, ce ministère a proposé une enveloppe de 20-25 milliards de dôngs afin que l'ATHV organise des programmes de promotion dans plusieurs pays (Afrique, Japon, Europe de l'Est, Amérique du Sud…).

Une bonne nouvelle pour les entreprises nationales : un centre d'approvisionnement en matières premières et de pièces d'appoint, de la Compagnie par actions de confection de Saigon N°2, vient d'être créé dans la mégalopole du Sud. Deux autres centres similaires du Groupe du textile-habillement du Vietnam seront bientôt opérationnels à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville.

Résultat des 4 premiers mois de l'année

Sur les 4 premiers mois de l'année, le pays a exporté pour 2,6 milliards de dollars de produits textiles, soit une hausse de 2% en glissement annuel. Environ 70% des produits exportés s'écoulent en Afrique et Europe. Pourtant, les commandes provenant de ces 2 débouchés ont tendance à baisser. Grâce aux efforts des entreprises, la valeur des exportations vers la Chine et l'Asie du Sud-Est a fait un bond de 20% en glissement annuel. Les entreprises exportatrices continuent de rechercher de nouveaux débouchés pour atteindre les 9,5 milliards de dollars fixés par le gouvernement pour cette année. Avec les États-Unis comme cible principale.

Lê Hà/CVN

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