Aide ménagère, un métier à fort potentiel

La demande pour des aides ménagères ne cesse de croître. Paradoxalement, le métier a encore du mal à recruter à cause notamment de son image. Un secteur en plein dynamisme, qui pourrait profiter aux 1,1 million de chômeurs actuels.

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Nguyên Thi No travaille actuellement pour quatre familles sud-coréennes.
Photo : TN/CVN

La pénurie d’aides ménagères reste un sujet brûlant pour les familles ayant à charge des personnes âgées et des enfants. Tout comme pour les sociétés spécialisées dans le placement d’aides ménagères, particulièrement touchées au début et à la fin de l’année.

Thach Thi Thanh Nhàn, directrice de la sarl Khang Gia qui offre le service d’aides ménagères dans l’arrondissement de Go Vâp à Hô Chi Minh-Ville, explique que sa compagnie reçoit chaque jour 10 appels. Et pourtant, son entreprise ne peut répondre qu’à 10% des demandes.

Selon Kim Phung, responsable du Centre d’orientation et d’apprentissage et de placement pour les jeunes de Hô Chi Minh-Ville, les besoins en aides ménagères sont élevés chez eux, soit 50 travailleurs par mois et pour un revenu moyen mensuel situé entre 3,5 et 5 millions de dôngs. Pourtant, ils ne peuvent répondrent qu’à un tiers des besoins, un phénomène qui s’empire en début d’année.

Lê Thanh Hang, domiciliée dans le 2e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, s’est retrouvée dans une situation des plus délicates. Depuis trois mois, elle n’a en effet toujours pas trouvé d’aide ménagère pour s’occuper de son enfant en bas âge.

«Malgré notre revenu modeste, nous devons tout de même engager une aide ménagère avec un salaire de 5 millions de dôngs par mois pour s’occuper du dernier petit membre de la famille. Il n’est hélas pas facile d’en trouver», partage M. Manh, père de Thanh Hang.

Une difficulté partagée par Trân Van Hiêu, domicilié dans l’arrondissement de Binh Thanh. Il y a quatre ans, il avait engagé une aide ménagère pour s’occuper de son nouveau-né. «Après quelques temps, elle ne respectait plus le contrat de travail, prétextant que son métier est une profession libérale. En d’autres termes, elle a pensé qu’elle pouvait décider du planning. J’ai dû me résoudre à la renvoyer», partage Trân Van Hiêu.

Une nouvelle voie pour améliorer son salaire

Actuellement, le revenu des aides ménagères ne cesse d’augmenter, dépassant même celui de métiers exigeant des diplômes. Une motivation supplémentaire qui pousse des personnes à changer de carrière.

Nguyên Thi No, originaire de la province d’An Giang, travaille à Hô Chi Minh-Ville depuis six ans. Elle travaillait auparavant pour quelques compagnies dans les zones industrielles. Par hasard, l’une de ses amies l’a présentée à une famille sud-coréenne en tant qu’aide ménagère. Son implication dans cette nouvelle activité lui a permis d’être présentée à quatre autres familles sud-coréennes. Un changement plus que positif selon Thi No. «Je suis contente de ma vie actuelle. Auparavant quand j’étais ouvrière, j’avais peu de temps pour m’occuper de ma famille en raison de l’augmentation du nombre d’heures de travail supplémentaires. Sans oublier que le salaire était bas. Actuellement, mon revenu varie entre 6 et 7 millions de dôngs par mois. Et mieux encore, j’ai plus de temps pour ma famille», confie-t-elle.

Thanh Ni, originaire de la province de Thua Thiên-Huê, était il y a encore trois ans vendeuse au Centre commercial Diamond Plaza. En raison de son revenu modeste, elle a décidé d’abandonner son travail pour suivre un cours d’anglais. L’apprentissage d’une nouvelle langue lui permet aujourd’hui de travailler pour deux familles étrangères. Son revenu s’élève actuellement à 8 millions de dôngs pour quatre heures de travail par jour, trois fois par semaine.

Des formations qui peinent à attirer

Les travailleuses dans une foire de l’emploi à Hô Chi Minh-Ville.
Photo : Phuong Vy/VNA/CVN

Toutes les personnes interrogées estiment que le métier d’aide ménagère offre de bonnes perspectives pour augmenter le salaire. Or, la plupart des jeunes ne souhaitent pas l’exercer, car peu valorisant sur le plan professionnel. «Le salaire d’une aide ménagère est plus élevé que celui de d’autres métiers, et pourtant, je ne veux pas le faire. Je pense que ce métier convient plutôt aux chômeurs», partage Thy, une ouvrière d’une compagnie de couture. Pour Hang, comptable, ce métier est plutôt réservé aux travailleurs non qualifiés.

En raison du manque d’élèves, Hô Chi Minh-Ville compte peu d’écoles ou de centres organisant des cours de formation. Selon Bùi Thi Minh Tâm, directrice ajointe de l’école de la formation professionnelle Lê Thi Riêng, l’institution n’a pas réussi à recruter un seul élève dans ce métier depuis quelques années, et ce malgré la publicité. De plus, plusieurs cours de formation gratuits dans le domaine, financés par le Département général de la formation professionnelle, sont peu fréquentés.

Trân Anh Tuân, directeur adjoint du Centre municipal de prévisions des besoins en ressources humaines et de l'information pour l’emploi de Hô Chi Minh-Ville reconnaît que dans le contexte actuel, il devient impératif d’augmenle nombre d’aides ménagères. Une situation des plus urgentes pour la mégapole : sur les

10.000 demandes annuelles, le marché arrive à peine à couvrir 30% des besoins.

Huong Linh/CVN

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