>>En Russie, des mannequins âgés défient les stéréotypes de la retraite
Une femme âgée, en fauteuil roulant dans un couloir d'un Ehpad, le 5 juillet 2018 à Paris. |
"Nous attendons des annonces avant l'été, ça serait un ballon d'oxygène. Dans le cas contraire, nous saurons prendre nos responsabilités", a prévenu lors d'une conférence de presse Luc Delrue (FO), qui s'exprimait au nom d'un collectif regroupant dix syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, Solidaires, etc.) et l'association de directeurs de maisons de retraite et de services à domicile AD-PA.
Les 40.000 postes réclamés (la moitié dans les établissements, l'autre dans les services à domicile) correspondent à deux nouveaux postes par structure, et coûteraient 1,5 milliard d'euros d'argent public.
Le gouvernement a promis qu'il présenterait à l'automne un projet de loi sur la prise en charge de la dépendance des personnes âgées, sur la base d'un rapport qui préconise 80.000 postes supplémentaires dans les établissements d'ici 2024.
Or le secteur réclame des créations de postes "à très court terme, et pas dans quelques années", a souligné Pascal Champvert, de l'AD-PA. "Il en va de la dignité des personnes âgées, c'est intolérable ce qu'on leur fait vivre!", a-t-il commenté, observant que depuis les grèves de l'an dernier, "rien n'a changé, les résidents et leurs familles n'ont vu aucune amélioration".
Une délégation de l'intersyndicale a été reçue jeudi matin 4 avril à l'Élysée par la conseillère "solidarités et santé" du président Macron, Marie Fontanel. L'échange "s'est très bien passé", même si aucune réponse concrète n'a été apportée, selon M. Delrue.
Le représentant FO n'a pas voulu dire si une nouvelle grève pourrait être déclenchée en cas d'absence d'avancée - après deux mouvements massivement suivis début 2018. "Nous apprécierons la situation et déciderons de ce qu'il faudra faire pour nous faire entendre", a-t-il ajouté.
En janvier et mars 2018, des milliers de personnes se disant "à bout" avaient manifesté pour dénoncer la "maltraitance institutionnelle" des personnes âgées et réclamer des moyens.
Dans la foulée, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait annoncé une série de mesures, dont le renforcement de la présence d'infirmières la nuit dans les Ehpad, et le déblocage de 50 millions d'euros en 2018 pour les établissements en difficulté. Des mesures jugées insuffisantes par les salariés du secteur.
AFP/VNA/CVN