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Installation des urnes dans un centre de vote à Kaboul le 25 août 2014 avant l'élection présidentielle en Afghanistan. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le scrutin aurait dû se tenir en 2015, un an après la dernière présidentielle, sans jamais être organisé, puis il avait été programmé pour juillet 2018 avant d'être finalement repoussé à l'automne en raison de nombreuses difficultés logistiques et sécuritaires.
Il doit permettre de renouveler les 249 députés - élus en 2010 - pour un mandat de cinq ans. Il sera normalement suivi d'une élection présidentielle au printemps 2019.
Simultanément, se tiendront les élections régionales dans les quelque 400 districts des 34 provinces, dont nombre échappent au contrôle du gouvernement.
"Organiser des élections n'est pas chose facile en Afghanistan" a remarqué le président de la Commission Abdul Badi Sayad, lors d'une conférence de presse. "La première étape consistera à enregistrer les votants à partir du 14 avril puis ce sera le tour des candidats", a-t-il précisé.
Les électeurs, dont le nombre précis est encore inconnu sur une population estimée à 30 millions d'Afghans, seront enregistrés avec leur carte d'identité, la tazkira. Mais de nombreux citoyens en sont dépourvus, notamment les déplacés de guerre.
L'ONU a entrepris de son côté un nouveau comptage officiel de la population dont le résultat n'a pas encore été rendu public mais qui pourrait conduire à redessiner les circonscriptions pour tenir compte des nouvelles densités de peuplement dues aux déplacements et migrations.
Pour ces raisons, et à cause de l'insécurité croissante dans le pays, notamment du risque très fort d'attentats, la tenue de ce scrutin est encore jugé très incertaine par de nombreux observateurs. Mais au sein de la communauté internationale, les États-Unis, principaux bailleurs qui fournissent également l'essentiel des 16.000 forces occidentales de l'OTAN, ainsi que les Nations unies et l'Unon européenne, estiment qu'elles doivent se tenir sans nouveau retard.
La Mission de l'ONU en Afghanistan (MANUA) a d'ailleurs salué dimanche 1er avril l'annonce d'une date officielle comme "un pas important" et rappelé que les donneurs internationaux financeront l'enregistrement des électeurs à hauteur de 28,4 millions de dollars (90% du total). Le territoire afghan est cependant disputé aux autorités par plusieurs groupes insurgés, dont les talibans et le groupe État Islamique.
Les forces gouvernementales gardent le contrôle d'environ 40% du territoire, notamment autour des capitales provinciales, mais des pans entiers lui échappent, notamment dans les provinces du Sud comme le Helmand ou l'Uruzgan, dans l'Est et dans le Nord.
AFP/VNA/CVN