>>La Russie annonce l'expulsion de diplomates de 23 pays
>>La Russie expulse 60 diplomates américains et ferme le consulat des États-Unis à Saint-Pétersbourg
Un bus de diplomates expulsés et leurs familles quitte l'ambassade de Russie à Washington le 31 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une cinquantaine d'hommes, femmes et enfants ont été vus quitter en début d'après-midi l'enceinte de l'ambassade de Russie à Washington à bord d'un autocar, qui s'est dirigé vers l'aéroport.
Familles comprises, 171 personnes devaient quitter les États-Unis dans la journée et le gouvernement russe a fourni deux avions pour leur transport, dont l'un fera une brève escale à New York.
Simultanément, les camions de déménagement se sont succédé dès samedi 31 mars matin devant le consulat des États-Unis à Saint-Pétersbourg, tandis que le drapeau américain a été retiré du fronton.
Et faisant encore monter la tension d'un cran, Moscou a annoncé samedi 31 mars que le Royaume-Uni devrait réduire son personnel diplomatique en Russie de plus de 50 personnes, dans le cadre de la vague d'expulsions croisées liées à l'empoisonnement le 4 mars sur le sol britannique de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia.
Cette demande de réduction des effectifs diplomatiques, dont Moscou n'a pas précisé les modalités, intervient après l'expulsion par la Russie de 23 diplomates britanniques qui ont déjà quitté son territoire.
"La Russie a suggéré la parité. La partie britannique a plus de 50 personnes en excédent" dans ses représentations diplomatiques, a déclaré la porte-parole russe du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova.
Moscou, qui a convoqué vendredi 30 mars les ambassadeurs de 23 pays pour leur signifier les mesures d'expulsion prises à l'encontre de leurs diplomates, a donné à cette occasion un mois à Londres pour réduire son personnel diplomatique en Russie au même niveau que celui des missions diplomatiques russes au Royaume-Uni.
L'ambassadeur britannique en Russie, Laurie Bristow, s'est vu remettre une note de protestation en lien avec "les actions provocatrices et infondées de la partie britannique qui a été l'instigatrice de l'expulsion injustifiée de diplomates russes par divers États", selon le ministère.
À Londres, une porte-parole du Foreign Office s'est bornée à déclarer samedi 31 mars : "nous étudions les implications des mesures annoncées par le ministère russe des Affaires étrangères".
Rajoutant aux tensions entre les deux capitales, le Royaume-Uni a annoncé samedi 31 mars que sa police aux frontières avait perquisitionné à bord d'un avion russe dans un aéroport londonien, suscitant l'indignation de la Russie.
Londres a assuré qu'il s'agissait d'une procédure "routinière", mais Moscou a dénoncé une "nouvelle provocation flagrante" relevant d'une "politique hostile" des autorités britanniques.
Vague d'expulsions
Des employés du consulat américain de Saint-Pétersbourg, dont la Russie a annoncé la fermeture, chargent des meubles et du matériel dans un camion le 31 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Londres impute à la Russie l'empoisonnement à Salisbury (Sud-Ouest de l'Angleterre) de Sergueï Skripal et de sa fille malgré les démentis de Moscou qui clame son innocence et a demandé la convocation d'une "session extraordinaire" du Conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
La vague d'expulsions croisées, la plus importante de l'histoire, concernant au total environ 300 diplomates de part et d'autre, a débuté le 14 mars avec l'annonce par Londres de l'expulsion de 23 diplomates russes et de la suspension des contacts à haut niveau.
La Russie a ordonné trois jours plus tard l'expulsion de 23 Britanniques et la fermeture des activités du British Council en Russie ainsi que du consulat du Royaume-Uni à Saint-Pétersbourg.
Les États-Unis ont ensuite annoncé le renvoi de 48 diplomates russes attachés à l'ambassade de Russie à Washington et de 12 autres travaillant à la mission russe à l'ONU. Ils ont également décrété la fermeture du consulat russe à Seattle (Nord-Ouest).
Expulsions croisées de diplomates après l'empoisonnement de Sergeï Skripal au Royaume-Uni le 4 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Jeudi 29 mars et vendredi 30 mars, Moscou a annoncé l'expulsion d'au moins 121 diplomates d'autres pays en poste en Russie dont 60 pour les États-Unis qui doivent également fermer leur consulat à Saint-Pétersbourg.
Au total, les États-Unis et d'autres pays, notamment de l'Union européenne, ainsi que l'Otan ont annoncé l'expulsion de plus de 150 diplomates russes. En représailles, Moscou a pris des mesures identiques envers un nombre équivalent de diplomates de ces États.
La France, l'Allemagne, le Canada et la Pologne ont chacun annoncé l'expulsion par la Russie de quatre de leurs diplomates. D'autres pays, dont l'Australie et l'Ukraine, se sont également vus intimer des expulsions de diplomates.
Parallèlement, Londres a annoncé samedi 31 mars étudier la demande de la Russie d'obtenir un accès consulaire à Ioulia Skripal.
"Nous examinons des demandes d'accès consulaire conformément à nos obligations découlant du droit international et national, y compris les droits et les volontés de Ioulia Skripal", a déclaré une porte-parole.
L'hôpital de Salisbury où est soignée Ioulia Skripal, 33 ans, a précisé jeudi 29 mars que son état de santé s'améliorait "rapidement". Selon la BBC, elle est consciente et en état de parler. Son père Sergueï, 66 ans, reste dans un état critique mais stable.
AFP/VNA/CVN