Affaire du clocher de Tam Toà à Quang Binh : qui sème le vent récolte la tempête

La police de la ville de Dông Hoi (Quang Binh, Centre) a ouvert le 21 juillet une instruction judiciaire contre 7 personnes pour "perturbation de l'ordre public dans le site des vestiges historiques de guerre du clocher de Tam Toà". Les 7 personnes ont été interpellées le même jour pour le même délit, ont annoncé le 28 juillet les services de sécurité.

Il s'agit de Mai Xuân Thu, 56 ans ; Cao Thi Tinh, 52 ans, domiciliés à la commune de Quang Truong, district de Quang Trach (Quang Binh) ; Nguyên Quang Trung, 36 ans ; Mai Long, 23 ans ; Hoàng Huu, 54 ans, de la commune de Quang Lôc, district de Quang Trach ; Hoàng Thi Ty, 21 ans, de la commune de Quang Minh, district de Quang Trach ; et Nguyên Van Dân, 35 ans, originaire de la province de Thanh Hoa, résidant à la ville de Dông Hoi où il exerce la menuiserie.

Ces personnes ont, avec environ 200 catholiques venus de différentes localités, le 20 juillet et avec préméditation, érigé de leur propre chef une construction dans les parages du clocher de Tam Toà, lieu reconnu par la mairie et l'évêché de Xa Doài (Nghê An) comme vestige historique et culturel. Informées, les autorités municipales de Dông Hoi se sont rendues sur place pour dissuader ces catholiques de poursuivre les travaux et leur demander de respecter le mémorandum signé entre le Comité populaire de la province de Quang Binh et l'évêché de Xa Doài (province de Nghê An), qui gère également les diocèses de Quang Binh. La maison construite illégalement a été démontée dès le matin du 20 juillet, quelques heures après son érection. Lors du démontage, certains chrétiens excités et violents ont entravé le travail de la police en exercice de leurs fonctions et des habitants laïcs, en les attaquant à coups de pierres et de bâtons.

Des catholiques excités fomentateurs de troubles

Les actes de vandalisme de ces catholiques ont été vivement condamnés par la population locale.

"Ces derniers temps, certains catholiques venus d'ailleurs se sont réunis pour célébrer illégalement des messes, selon Nguyên Van Tam, habitant du quartier de Dông My (Dông Hoi). Les autorités locales ont dressé un procès-verbal pour cette infraction mais ils ont continué de braver la loi. La construction le 20 juillet d'un édifice et l'installation d'une statue dans le secteur du clocher de Tam Toà ont été une atteinte grave à la loi". Cet habitant a déclaré que "tout citoyen est égal devant la loi" et que les catholiques n'échappent "pas à la règle". Il a fait savoir aussi que de nombreux habitants de Dông My, dont lui-même, se sont adressés aux autorités provinciales pour demander que les auteurs de troubles soient punis sévèrement.

Lê Viêt Phuc, enseignant retraité et domicilié dans le quartier de Dông My (Dông Hoi), raconte : "À 05h00 le20 juillet, alors que je faisais mon jogging matinal dans le secteur, j'ai vu des catholiques venus d'ailleurs construire illégalement un édifice. Je leur ai dit qu'ils enfreignaient la loi et qu'il fallait arrêter. Ils ont continué et m'ont même bousculé. S'il n'y avait pas eu de policiers, les habitants comme moi auraient été attaqués par ces excités".

Au début de l'année, au clocher de Tam Toà, se sont déroulés de nombreux rites religieux des catholiques de Dông Hoi, conduits illégalement par le prêtre Lê Thanh Hông, gestionnaire de la paroisse de Sen Bàng (district de Bô Trach, Quang Binh). Ces activités ont enfreint l'ordonnance sur la liberté religieuse, la Loi sur les biens fonciers, celle sur les patrimoines culturels du Vietnam et sont une violation patente des accords entre le Comité populaire de Quang Binh et l'évêché de Xa Doài.

Certains prêtres de l'évêché de Xa Doài, notamment Pham Dinh Phùng, chef de cabinet de l'évêché, sont allés plus loin en tenant, devant des catholiques d'autres diocèses, des propos calomnieux et mensongers, accusant notamment les policiers de Dông Hoi d'avoir battu des fidèles. Ces prêtres ont incité les catholiques de divers diocèses à se rendre à Dông Hoi pour prier, s'opposer aux forces de l'ordre, demander que les personnes ayant enfreint la loi soient relâchées et envahir le clocher de Tam Toà.

Les 7 personnes inculpées précitées ont pour leur part reconnu leurs faits de même que d'autres personnes impliquées dont le prêtre Lê Thanh Hông et Vo Thi Thu Thuy, 52 ans, domiciliée à Dông Hoi. Ces derniers avaient dirigé la construction illégale d'une maison dans l'enceinte du clocher de Tam Toà. Les inculpés ont demandé l'indulgence de l'État.

Le clocher de Tam Toà, vestige historique et culturel

L'église de Tam Toà a été construite en 1886 au service des catholiques de la ville de Dông Hoi. En 1954, après les accords de Genève, la majorité des chrétiens de Tam Toà ont quitté leur pays natal pour le Sud. Quant à l'église, elle a été détruite le 11 février 1965 lors d'un bombardement américain. Il en reste seulement le clocher, perforé de trous d'obus. Répondant aux souhaits de nombreux habitants, la mairie de Quang Binh a, le 26 février 1997, proclamé le clocher de l'église de Tam Toà vestige historique et culturel, preuve de crime de guerre.

Autre point important, le 23 octobre 2008, les représentants de la mairie de Quang Binh et de l'évêché de Xa Doài ont signé un mémorandum soulignant que les autorités locales et l'évêché "sont unanimes à reconnaître que le secteur de l'ancienne église de Tam Toà est actuellement un vestige historique et culturel, preuve de crimes de guerre. Les 2 parties s'engagent à le conserver en l'état au service des travaux d'études et de l'éducation de la jeune génération".

Si l'église a besoin de construire un édifice religieux, elle peut accomplir, conformément à la loi, les formalités de demande d'octroi d'un terrain, que la ville de Dông Hoi examinera en se basant sur les ressources foncières disponibles et son plan d'aménagement.

En effet, les autorités locales ont autorisé les catholiques de Dông Hoi à mener leurs activités religieuses au 58, rue Nguyên Du. Elles ont également donné à leurs services instruction de réfléchir aux fondements de la future église de cette ville et de présenter des terrains potentiels. Actuellement, 5 lieux ont été présentés à l'évêché de Xa Doài qui n'en a accepté aucun.

Thuân Thiên/CVN

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