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Les États membres de l'ONU doivent adopter le premier traité international pour protéger la haute mer. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ce sera une immense réussite, déjà célébrée lors de la finalisation du texte en mars. Mais l'adoption le formalise et ouvre le chemin vers les prochaines étapes", a déclaré Liz Karan, de l'ONG Pew Charitable Trusts.
En mars, après plus de 15 années de discussions, dont quatre années de négociations formelles, les États membres avaient enfin réussi à se mettre d'accord, à l'issue de deux nouvelles semaines de négociations marathon, troisième "dernière" session en un an.
Le texte, alors gelé sur le fond, a depuis été passé au crible des services juridiques et traduit pour être disponible dans les six langues officielles de l'ONU.
"Des océans en bonne santé, depuis les eaux côtières jusqu'à la haute mer et aux fonds marins, sont essentiels pour la santé, le bien-être et la survie humaines", a commenté un groupe de scientifiques dans la revue The Lancet, notant que la haute mer représente plus de 60% de la surface des océans mais aussi 95% de leur volume.
Alors que les écosystèmes marins sont menacés par le changement climatique, les pollutions et la surpêche, la science a prouvé l'importance de protéger tout entier cet océan foisonnant d'une biodiversité souvent microscopique, qui fournit la moitié de l'oxygène que nous respirons et limite le réchauffement en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines.
Carte représentant les zones prioritaires à protéger selon les ONG Pew et High seas Alliance, ainsi que les zones économiques exclusives et au-delà, la haute mer (eaux internationales). |
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La haute mer commence où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des États, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes et n'est donc sous la juridiction d'aucun État.
Même si elle représente près de la moitié de la planète, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental, au profit des zones côtières et de quelques espèces emblématiques.
Outil phare du nouveau traité : la création d'aires marines protégées dans ces eaux internationales.
"Course à la ratification"
Aujourd'hui, environ 1% seulement de la haute mer fait l'objet de mesures de conservation. Mais en décembre à Montréal, l'ensemble des États de la planète s'est engagé à protéger, d'ici 2030, 30% des terres et des océans de la planète.
Si le traité est adopté, alors "la course pour la ratification commence et l'objectif de protéger au moins 30% des océans d'ici 2030 reste à notre portée", a commenté Chris Thorne, de Greenpeace.
Le nouveau traité sur "la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale" introduit également l'obligation de réaliser des études d'impact sur l'environnement des activités envisagées en haute mer.
Aujourd'hui, environ 1% seulement de la haute mer fait l'objet de mesures de conservation. |
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Le texte n'en dresse pas de liste, mais cela pourrait aller de la pêche au transport, en passant par de potentielles activités controversées comme l'exploitation minière sous-marine ou la géoingénierie visant à limiter le réchauffement.
Le traité établit également le principe du partage des bénéfices des ressources marines génétiques collectées en haute mer, qui a cristallisé les tensions jusqu'à la dernière minute en mars.
Les pays en développement qui n'ont pas les moyens de financer de très coûteuses expéditions et recherches ont obtenu le principe d'un partage "équitable" des ressources marines génétiques, que ce soit l'accès aux données scientifiques ou une part des bénéfices anticipés de la commercialisation de ces ressources - qui n'appartiennent à personne - dont entreprises pharmaceutiques ou cosmétiques espèrent tirer des molécules miracles.
Une fois le texte adopté, restera à savoir combien de pays décideront de monter à bord.
Les ONG estiment que le seuil de 60 ratifications pour entrer en vigueur ne devrait pas être trop difficile à atteindre, la Coalition pour une haute ambition de ce traité, menée par l'UE comptant déjà une cinquantaine de pays, dont le Japon, le Chili, l'Inde ou le Mexique.
Mais 60 est loin de l'universalité prônée par les défenseurs de l'océan qui espèrent que l'élan politique autour de l'adoption ne retombera pas.
"Après l'adoption, une ratification et une mise en œuvre rapides sont cruciales !", a plaidé sur Twitter la coalition d'ONG High Seas Alliance, appelant à donner la priorité à l'océan "tous les jours".
AFP/VNA/CVN