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Feu vert à l'application provisoire à partir du 1er janvier de l'accord post-Brexit. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les ambassadeurs des États membres de l'Union européenne "ont unanimement approuvé l'application provisoire au 1er janvier 2021", a tweeté un porte-parole de la présidence allemande de l'UE. Les gouvernements des États membres doivent formellement endosser et signer l'accord d'ici à mardi 29 décembre 15h00 (14h00 GMT), a-t-il précisé.
À Berlin, une porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Ulrike Demmer, a confirmé que "l'Allemagne peut accepter l'accord négocié", à l'issue d'une conférence téléphonique du gouvernement sur le texte. Idem à Paris, où l'Élysée précise que la France sera dès le premier jour "très vigilante" envers la bonne mise en œuvre de l'accord.
L'approbation formelle des Vingt-Sept pourrait être marquée "mardi soir 29 décembre ou mercredi 30 décembre" par une visioconférence des chefs d'État et de gouvernement, de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du président du Conseil européen (l'instance représentant les 27) Charles Michel, selon une source diplomatique.
Le texte sera publié au Journal officiel de l'UE d'ici jeudi 31 décembre pour permettre son entrée en vigueur au 1er janvier. Son application ne sera que temporaire à cette date, en attendant sa ratification par le Parlement européen qui n'interviendra qu'en 2021. L'accord prévoit une application provisoire jusqu'au 28 février à moins qu'une autre date butoir ne soit décidée de concert par les deux parties.
Ratification en mars ?
Les chefs des groupes politiques au Parlement européen, à l'issue d'un échange lundi avec le président de l'institution David Sassoli, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le négociateur de l'UE Michel Barnier, ont proposé "une courte extension" de ce délai. Sans fixer de date précise, ils souhaitent que la ratification ait lieu en mars, le temps de pouvoir analyser le document long de 1.250 pages.
À défaut d'un accord britannique pour ce report, "l'option de secours serait d'organiser une séance plénière extraordinaire (pour se prononcer sur l'accord) fin février, possiblement le 23 février", indique un compte-rendu de leur réunion consulté par l'AFP. Les eurodéputés ont par ailleurs déploré que la conclusion d'un accord de dernière minute n'ait pas permis de délibérations parlementaires avant la fin de l'année: cette application provisoire "doit rester une exception" et "ne constitue pas un précédent", ont-ils averti.
Calendrier des principales étapes du Brexit en 2020-2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les députés britanniques ont, eux, été convoqués ce mercredi 30 décembre en vue de débattre de l'accord, ce qui s'annonce comme une formalité étant donné la majorité dont dispose le gouvernement conservateur de Boris Johnson et le soutien de l'opposition travailliste.
"Priorités partagées"
"Nous sommes impatients de voir la ratification formelle de l'accord et de travailler ensemble sur des priorités partagées, comme la lutte contre le changement climatique", a tweeté le Premier ministre britannique Boris Johnson après un entretien avec Charles Michel. Ce dernier a fait part d'une même impatience à "coopérer" avec Londres "sur le COVID, sur un possible traité sur les pandémies", "sur le climat avant la COP26" à Glasgow en 2021, et "sur des dossiers de politique étrangère en tant qu'alliés partageant des valeurs communes".
Londres et Bruxelles sont parvenus le jeudi 24 décembre, à l'issue de négociations harassantes, à un accord de libre-échange post-Brexit, permettant in extremis d'éviter un "no deal" potentiellement dévastateur pour leurs économies. La période de transition, en cours depuis la sortie du Royaume-Uni de l'UE en janvier 2020, se termine fin décembre avec la sortie des Britanniques du marché unique.
Avec ce partenariat économique et commercial, l'UE offre à Londres un accès sans droits de douane ni quotas à son marché de 450 millions de consommateurs, mais prévoit des sanctions et mesures compensatoires en cas de non-respect de ses règles en matière d'aides d'État, d'environnement, de droit du travail et de fiscalité pour éviter tout dumping.
Le compromis difficilement trouvé sur la pêche prévoit une période de transition jusqu'en juin 2026, à l'issue de laquelle les Européens auront progressivement renoncé à 25% de leurs prises dans les eaux du Royaume-Uni. Il suscitait lundi 28 décembre la colère des pêcheurs britanniques qui se disaient "trahis" et "sacrifiés" par Boris Johnson.
AFP/VNA/CVN