Avec comme objectif de réaliser le Plan général de développement socio-économique des provinces côtières du Centre vers 2020 et la Stratégie maritime du Vietnam à l'horizon 2020, une des missions de ces localités est de transformer les cités urbaines de la région en pôles maritimes.
Ainsi, la ville de Ðà Nang devrait-elle devenir le centre économique maritime du Centre et du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), ainsi qu'un des trois plus grands centres du genre dans le pays. Conscient de son rôle important dans la région, Ðà Nang a acquis ces dernières années une nouvelle dimension, des agglomérations urbaines de 500 à 1.000 ha ayant vu le jour. Elle est devenue une cité de première catégorie au niveau national, la locomotive économique du Centre.
Décidée à poursuivre sur cette lancée, Ðà Nang se penche sur le développement de la voirie urbaine, dont la construction réussie du pont au-dessus du fleuve Hàn, le premier pont tournant du Vietnam. Selon le directeur adjoint de l'Institut d'aménagement des constructions du Service de la construction de Ðà Nang, Thái Ngoc Chung, "ce pont revêt une grande signification en matière d'aménagement". Pour la première fois en effet, le système d'infrastructures techniques est passé de l'autre côté du fleuve, permettant de repousser les limites urbaines. Cela a donc permis aux nouvelles zones de se développer. "Le plus important changement, c'est que d'une ville qui tournait le dos à la mer, Ðà Nang lui fait maintenant face", affirme Bùi Huy Trí, chef du Bureau de gestion des aménagements du Service municipal de la construction. Plus de la moitié des quartiers ont été réhabilités, créant ainsi de meilleures conditions de vie pour environ 60.000 familles. Plus de 3.000 ha de maisons précaires situées sur la rive Est du fleuve Hàn et le long du littoral de Thuân Phuoc ont été remplacées par de nouveaux quartiers et voies de communication.
Huê, ville festivalière
Étant l'une des provinces faisant partie de la Région économique de pointe du Centre, Thua Thiên-Huê possède des paysages somptueux de grande valeur historique et des patrimoines culturels mondiaux que sont l'ensemble des monuments architecturaux de Huê (reconnu en 1993 par l'UNESCO) et la musique royale - nha nhac Huê (2003). La ville de Huê est déterminée comme la ville du festival, du tourisme, un centre culturel et économique de la région centrale.
Ces dernières années, le réseau urbain de Thua Thiên-Huê s'est bien développé, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. La province compte actuellement dix centres urbains (une ville et neuf bourgs), dont l'espace a été élargi et réparti de façon relativement harmonieuse sur l'ensemble des zones et le long des axes de développement Nord-Sud et Est-Ouest. La plupart des cités urbaines sont dotées d'un schéma directeur.
Pour rapprocher davantage la campagne de la ville et diminuer la pression que supporte cette dernière, Thua Thiên-Huê s'intéresse beaucoup à l'établissement d'une connexion entre ces 2 zones. Il s'agit de construire des infrastructures pour de petites agglomérations urbaines et rurales, de développer des complexes industriels, de petite industrie artisanale et des villages de métier afin d'accélérer la restructuration de l'économie rurale. Ces infrastructures socio-économiques rurales et la construction urbaine ont permis d'améliorer la qualité de vie des habitants.
Phú Yên, un pôle d'attraction de l'investissement étranger
Malgré de nombreuses difficultés dues aux calamités naturelles qui sévissent régulièrement, Phú Yên - une province située au Sud du Centre - parvient toujours à maintenir une croissance annuelle du PIB de l'ordre de 13-13,5%. Les secteurs clefs sont industrie-construction (avec une croissance de 17-18%), services (+ 13-14,5%) et agriculture-sylviculture-pêche (+ 4-5,5%).
Les résultats obtenus par Phú Yên ont pu l'être grâce au rôle prépondérant de l'aménagement du développement socio-économique en général et de celui de la construction en particulier. La province a demandé à son Service de la construction d'établir et de gérer les planifications du bâtiment. La plupart des bourgs des districts possèdent un POS qui a été modifié en fonction du développement des centres urbains et administratifs.
Rien que pour la capitale provinciale de Tuy Hoà, afin de réaliser une nouvelle percée en matière d'aménagement et de développement urbain, le Service de la construction de Phú Yên a invité un bureau d'études étranger à élaborer un projet de modification de l'aménagement général de la construction de la ville et de ses environs, et un plan détaillé de la nouvelle cité urbaine au Sud de la ville.
Grâce à une bonne planification, de grands groupes et organisations économiques cherchent des opportunités d'investissement dans cette localité méridionale du Centre.
Fin 2009, Phú Yên figurait au 7e rang des dix provinces et villes du pays les plus attractives en termes d'investissements étrangers, avec un montant total de quelque 8,73 milliards de dollars.
Exploiter les atouts touristiques
Parler du Centre, c'est parler d'une région possédant de nombreux sites pittoresques, vestiges historiques et culturels. Parmi les quatre patrimoines culturels mondiaux du Vietnam reconnus par l'UNESCO, trois sont situés dans cette région. Une occasion rêvée pour les provinces côtières du Centre de développer le tourisme.
Ces dernières années, cette industrie sans fumée a pris son éveil dans la plupart des localités. Outre le "point d'appui" que constituent les patrimoines culturels mondiaux que sont l'ancienne cité impériale de Huê (province de Thua Thiên-Huê), le sanctuaire Cham de My Son et la vieille cité de Hôi An (province de Quang Nam), la région centrale est aussi connue pour ses belles plages comme Lang Cô (Thua Thiên-Huê), Son Trà, Non Nuoc (Ðà Nang)... De plus, d'autres zones touristiques comme Vung Rô (Phú Yên), Côn Co (Quang Tri), Cù Lao Chàm (Quang Nam), l'île de Ly Son (Quang Ngai)... sont actuellement ciblées par des voyagistes qui espèrent en faire bientôt des sites de découverte attrayants pour les visiteurs nationaux comme étrangers. Plusieurs localités du Centre ont réussi à créer des traits bien marqués dans le développement touristique. D'abord, c'est Huê - la première ville du festival du Vietnam - avec ses patrimoines culturels comme la musique royale (Nha nhac), les cérémonies en l'honneur des génies de la Terre et du Riz (Xa Tac), du Ciel et de la Terre (Nam Giao), le concours des Docteurs, la fête des áo dài (tunique traditionnelle des Vietnamiennes), la légende de la Rivière des Parfums... Ces derniers ont été restitués pour devenir des produits culturels distingués, attirant ainsi des voyageurs des quatre coins du globe. Chaque année, Thua Thiên-Huê en accueille plus de deux millions et le tourisme est devenu une force motrice du développement socio-économique continu de la province.
Pour sa part, l'"Itinéraire des patrimoines de Quang Nam" est un produit touristique créé à partir des valeurs culturelles du sanctuaire Cham de My Son et de la cité antique de Hôi An. Lors de son développement, cette dernière a abouti à établir sa propre marque, capable d'attirer les touristes de par sa renommée. Des bases solides donc pour que Hôi An table sur 4 à 5 millions de voyageurs en 2015, soit quatre fois plus qu'à présent.
Hôi An est non seulement une vieille cité, mais encore un modèle de centre urbain touristique où activités culturelles, écologiques et de protection de l'environnement sont étroitement liées. Tourisme et commerce représentent 65% du PIB local. "S'il n'y avait pas de tourisme, Hôi An serait encore pauvre. Jusqu'à quand ? On ne sait pas. Le tourisme a apporté un nouveau souffle à Hôi An pour en faire une ville jolie et poétique, bien que petite", affirme le maire Lê Van Giang.
En fait, le tourisme a permis de générer des gains considérables et de nombreux emplois en faveur des locaux. Mme Ánh, propriétaire d'une boutique de souvenirs sise au 54B, rue Nguyên Thi Minh Khai, en est un bon exemple. Sa famille a ouvert ce magasin depuis que Hôi An a commencé à faire du tourisme. "Auparavant, ma famille vivait de l'agriculture qui est pénible et qui rapporte peu. Maintenant, notre revenu a augmenté de cinq à six fois, voire dix fois en haute saison touristique", partage-t-elle.
Développer les secteurs industriel et tertiaire
Outre l'essor touristique, les provinces côtières du Centre ont connu ces dernières années un développement économique spectaculaire. Le plus bel exemple est la zone économique de Dung Quât (province de Quang Ngai). Quatorze ans après sa création, elle est en passe de devenir un nouveau pôle d'attraction des investissements. Jusqu'au mois de mars 2010, 140 projets y ont été autorisés, d'un montant total de 10,7 milliards de dollars.
En 2009, la valeur de la production industrielle, du commerce et des services dans la zone économique de Dung Quât a atteint 6.500 milliards de dôngs (environ 325 millions de dollars), et le chiffre d'affaires à l'exportation, 120 millions de dollars. Quelque 2.800 milliards de dôngs (140 millions de dollars) ont été reversés au budget local, soit près de 69% de la perception totale de la province. Environ 12.000 emplois locaux ont été créés.
Avec Dung Quât, la zone économique ouverte de Chu Lai a aussi contribué à transformer la physionomie de Quang Nam. Cette zone compte actuellement 60 projets d'investissement, d'un montant total de plus de 1,2 milliard de dollars, dont 35 sont déjà opérationnels, créant plus de 8.500 emplois stables. Rien que sur les cinq premiers mois de l'année, huit projets ont été autorisés, d'un investissement réuni de 274 millions de dollars, soit 140% du montant total des projets autorisés en 2009.
On voit que le Centre est en pleine phase d'urbanisation, de développement des zones économiques et industrielles, de restructuration économique en vue d'améliorer la qualité de vie des habitants. Tout est prêt pour un vrai décollage. On verra !
Minh Quang/CVN