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>>Tennis : Simona Halep renonce au tournoi de Palerme
La joueuse de tennis tchèque Petra Kvitova lors d'un tournoi d'exhibition le 26 mai à Prague. |
8 mars : c'est la date à laquelle remontent les derniers matches officiels sur les circuits professionnels, en l'occurrence deux finales dames, à Lyon, en France, et à Monterrey, au Mexique.
Depuis, plus de son et plus d'image, exhibitions en tous genres mises à part, à cause de la crise sanitaire mondiale qui chamboule complètement la saison 2020. Le prestigieux tournoi californien d'Indian Wells a été le premier à être annulé début mars. Ont suivi le report à l'automne de Roland-Garros (27 septembre - 11 octobre) et l'annulation historique de Wimbledon, en plus des suspensions à rallonge des circuits ATP et WTA.
Si on sait désormais qu'aucun tournoi n'aura lieu en Chine d'ici la fin de l'année, la lumière est réapparue mi-juin, quand l'US Open a acté son maintien à ses dates initiales, à partir du 31 août, mais à huis clos et amputé de ses qualifications, et que WTA et ATP ont fixé une date de reprise en ce même mois d'août, dès le 3 côté dames. Les joueurs doivent eux patienter jusqu'au 22.
"Si ça se passe mal..."
C'est ainsi que le modeste tournoi palermitain, niché derrière une haie de bougainvillées fuschia et cerné de montagnes irradiées par le brûlant soleil sicilien, hérite de la lourde tâche d'inaugurer la cohabitation entre tennis et COVID-19.
Dans un tel contexte, il s'agit clairement d'un test grandeur nature.
"La WTA nous a prévenues que ces deux premières semaines (à Palerme à partir de lundi 3 août, et à Prague et Lexington, aux États-Unis la semaine suivante, ndlr), ce sont des tournois tests", confirme la joueuse française Chloé Paquet (174e), stoppée au premier tour des qualifications du tournoi sicilien samedi.
L'enjeu : "voir si c'est viable d'organiser des tournois dans ces conditions", résume une autre joueuse française, Fiona Ferro (53e), engagée elle dans le tableau principal.
"On sait que si ça se passe bien, il pourra y en avoir d'autres, reprend Paquet. Si ça se passe mal, le calendrier pourrait peut-être être revu... On en est conscients."
Tests immédiats à l'arrivée, puis renouvelés tous les quatre jours, masques obligatoires à part pour jouer et manger, entourage limité à une personne, consigne passée, sans les interdire formellement, de limiter au maximum les contacts entre joueuses et avec l'extérieur... : on cherche à se donner toutes les chances de réussite.
"C'est sûr que ça n'a rien à voir avec avant, compare Paquet. Avant, on pouvait sortir (de l'hôtel), se retrouver au resto après les matches... Là, ça fait un peu moins rêver."
100% européen
Le joueur de tennis allemand Jan-Lennard Struff lors du tournoi "Bett1Aces" à Berlin, le 13 juillet. |
"Mais on est vraiment contentes de pouvoir rejouer et reprendre notre métier, ça nous incite à respecter toutes ces règles" sanitaires, souligne-t-elle.
Illustration du casse-tête des restrictions de déplacements internationaux pour le tennis mondial, à la fois largement globalisé et itinérant, le plateau du tableau principal est 100% européen.
L'envie de jouer, elle, ne manque pas : le tournoi italien, même parmi les plus modestes du circuit principal et qui accueillera 350 spectateurs par jour au maximum (pour une capacité de 1500), a attiré trois joueuses du top 20. Dont la Croate Petra Martic (15e), "heureuse de voir que c'est réellement possible de reprendre parce que je n'y croyais pas il y a encore une semaine ou deux".
Simona Halep est elle privée de cette reprise. Attendue comme tête d'affiche, l'ex-N°1 mondiale et double lauréate en Grand Chelem (Roland-Garros 2018 et Wimbledon 2019) a été rattrapée par la quatorzaine dernièrement imposée par les autorités italiennes aux personnes ayant récemment séjourné en Roumanie ou en Bulgarie, et a renoncé à faire le voyage.
Autre rebondissement d'avant-tournoi : la WTA a rapporté samedi après-midi 1er août, à quelques minutes du début des qualifications, qu'une joueuse avait été testée positive au COVID-19 et placée à l'isolement, sans révéler son identité. Comme un rappel que l'édifice reste fragile.