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Le roi du Carnaval de Nice ouvre le 137e défilé, le 11 février 2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après une édition 2020 tronquée par le virus et une année blanche en 2021, l'événement, qui célébrait sa 137e édition, a retrouvé un public ravi. Et ce d'autant plus que ce traditionnel rendez-vous, dont la première édition remonte à 1873, est l'un des trois plus importants au monde avec ceux de Rio de Janeiro et de Venise, et surtout l'un des rares carnavals à se tenir cette année.
Les 5.000 privilégiés qui avaient réservé à temps leurs places, gratuites, ont pu assister assis dans des gradins à la cérémonie d’ouverture, ouverte au son des batucadas et d'un feu d'artifice.
Quelques-uns des chars des batailles de fleurs ou du corso carnavalesque ont ensuite défilé, suivis des troupes de danseurs et de tous les bénévoles ou professionnels impliqués dans la manifestation. Et pour ceux qui n'avaient pu réserver leur place, il ne restait plus qu'à se hisser sur la pointe des pieds pour apercevoir le roi du carnaval, un géant juché sur un aigle niçois en guise de trône.
Dans l'après-midi, Niçois et touristes ont profité de l'installation, pour la première fois, d'un village du carnaval, pour s'amuser en famille.
"Ça fait plaisir que la carnaval revienne, c'est emblématique de la ville", relevait Justine Airaut, venue avec son petit Hector de 5 ans déguisé en cosmonaute: "C’est la première fois qu'il vient au carnaval, l'an dernier j'avais été déçue de ne pas pouvoir l'y amener".
Visite virtuelle en 3D
Une reine du 137e Carnaval de Nice défile pour la cérémonie d'ouverture des festivités, le 11 février 2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Oui, l'an dernier, le carnaval m'a manqué, mais comme beaucoup de choses", remarque Patrick Louis, un retraité niçois de 59 ans venu expérimenter une visite virtuelle des coulisses de la fabrication des chars au moyen de lunettes 3D, tuant le temps en attendant que sa petite-fille revienne de l’atelier maquillage.
Si, selon lui, le carnaval d'aujourd’hui n'est plus comme celui de sa jeunesse, "une fête familiale où l'on emmenait les enfants et où on marchait dans 20 à 30 centimètres de confettis sur l’avenue Jean-Médecin", "ça reste bien pour la ville, même si aujourd’hui c'est plus un spectacle touristique".
Invités par la ville à défiler avec leurs drôles de chapeau et des sabots aux pieds, des carnavaliers belges de La Louvière ne boudaient pas non plus leur bonheur. "C'est un honneur d’être ici, une fierté, et en même temps, revêtir le costume nous fait plaisir après deux ans d’interruption", indiquait Maurizio Vernino, de la société royale des Gilles de Bouvy, venu avec près d’une centaine de compatriotes sur la Côte d’Azur. En Belgique, leur carnaval, qui se tient le 27 mars, a été annulé lors des deux dernières éditions et n’est pas encore certain d’avoir lieu cette année.
À Nice, le carnaval, qui rassemble habituellement 200.000 spectateurs, ne pourra, jauge oblige, accueillir que 85.000 spectateurs payants cette année, a précisé Magali Altounian, adjointe au maire en charge du rayonnement : "Mais le coup d’envoi est réussi, on avait envie de faire la fête, on en était privés depuis deux ans et là on va enfin pouvoir s’amuser et se retrouver", se félicitait l’élue.
Un important dispositif de sécurité, avec 200 policiers nationaux et 90 policiers municipaux, a été mobilisé pour parer, a indiqué le maire Christian Estrosi, "à toute menace contre les biens et les personnes" tout en assurant également "la sécurité sanitaire" avec, tant que faire se peut dans un événement aussi festif, le respect minimal des gestes barrières.