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Le minaret de la mosquée de Tsingoni à Mayotte, le 14 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À Tsingoni, ancienne capitale royale au centre de Mayotte, des fidèles à l'instar d'Abdillahi Salim continuent pourtant de faire leurs cinq prières quotidiennes dans cette salle aux murs blancs et bleu ciel. "C'est là que mon père et mon grand-père priaient. Je ne me vois pas prier ailleurs", insiste l'homme âgé d'une soixantaine d'années.
Badirou Abdou, la cinquantaine et élu de la commune, est plus à l'aise dans la nouvelle salle construite en 2004 à l'étage, où s'étalent des tapis rouges. "L'humidité, la poussière, le manque de ventilation, je ne supporte pas, j'ai développé des allergies. Et j'ai encore la forme pour monter les escaliers".
Un programme de rénovation estimé à deux millions d'euros, conduit par la mairie et soutenu par l'État est en cours pour cette mosquée classée aux Monuments historiques de France depuis 2016. Elle est la plus ancienne en activité en France. À Mayotte, département français de l'Océan indien, la majorité de la population (95%) est musulmane.
"Les inscriptions à côté du mihrab attribuent la construction de cette mosquée en 1538 par le sultan Insa. À part le côté ouest, l'architecture est restée la même depuis cette époque", explique Ambass Ridjali, directeur du service culturel de la commune de Tsingoni.
Mais "les fouilles de l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) en vue de sa rénovation ont révélé une occupation du site dès le XIIIe siècle et l'existence d'un lieu de culte datant du XIVe, ce qui en fait une contemporaine de Notre-Dame de Paris", s'enthousiasme-t-il.
AFP/VNA/CVN