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Des pompiers recherchent des survivants dans les décombres d'un immeuble d'habitation qui s'est effondré à Marseille, le 10 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans l'amas des gravats du 17 rue de Tivoli, les secouristes ont d'abord retrouvé deux corps dans la nuit de dimanche 9 avril à lundi 10 avril. Puis deux autres, dans la matinée. Et encore deux dans l'après-midi, ont indiqué les pompiers et le parquet de Marseille, qui a ouvert une enquête pour "homicides involontaires".
"Les opérations d'identifications se poursuivent", a précisé dans un communiqué le parquet. Et pour la première fois depuis le drame, les experts judiciaires "ont pu débuter leur travail pour identifier les causes de l’explosion". Pour des raisons de sécurité, ils n'avaient jusqu'alors pu accéder au site, trop dangereux.
Du côté des marins-pompiers, l'espoir subsistait encore de retrouver des personnes vivantes sous les décombres : "Nous avons bien sûr espoir de trouver des poches de survie, c'est ça qui nous anime", expliquait ainsi le lieutenant de vaisseau Adrien Schaller.
Dimanche soir 9 avril, lors d'une conférence de presse, la procureure de la République de Marseille avait évoqué huit personnes présumées disparues au 17 rue de Tivoli, qui ne répondaient à "aucun appel" de leurs proches. "Des personnes d'un certain âge et un jeune couple d'une trentaine d'années", avait précisé la magistrate au sujet des habitants de cet immeuble de quatre étages, comptant cinq appartements.
Deux personnes pourraient donc être encore sous les décombres, après l'écroulement de cet immeuble proche d'un quartier connu pour ses bars et restaurants.
Et les sauveteurs poursuivaient leur travail, sans relâche, aidés de chiens, de drones et de sondes thermiques. Au total, plus de 500 m3 de gravats ont déjà été évacués.
Face à ces "tragiques événements", Benoît Payan, le maire de la deuxième ville de France, a décidé de mettre en berne les drapeaux de l'hôtel de ville et de toutes les mairies de secteur. Des registres de condoléances seront ouverts.
Des équipes de secours sur les lieux de l'effondrement d'un immeuble d'habitation, le 9 avril à Marseille. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Lundi soir 10 avril, le cardinal-archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline, a présidé une veillée de prières à l'église Saint-Michel, proche du lieu du drame. "L'espoir, même s’il s'amenuise, doit demeurer jusqu’au bout", a-t-il lancé.
Explosion encore inexpliquée
Au total, près de 200 personnes, dont plusieurs familles, ont été évacuées par précaution d'une trentaine d'immeubles alentours. Lundi 10 avril, les habitants de 61 de ces 220 logements ont pu venir récupérer quelques effets personnels, en attendant de pouvoir peut-être bientôt y retourner définitivement.
Selon le capitaine de frégate Pascal, commandant des opérations de secours lundi, cette opération sera reconduite, pour d'autres personnes n'ayant pas encore pu récupérer leurs affaires. Et pour quelques habitants, de cinq ou six immeubles, ce sera même peut-être déjà le retour, "avec l'électricité mais peut-être sans le gaz", a cependant averti l'officier.
Pour les enfants du quartier, ce sera le retour à l'école, après le week-end de Pâques. Même si certains d'entre eux ne pourront pas rentrer ensuite à leur maison habituelle.
Les élèves de l'école élémentaire Franklin-Roosevelt, située rue de Tivoli, seront même privés de leurs salles de classe, ce bâtiment ayant été réquisitionné par les marins-pompiers pour installer leur poste de commandement. Ils seront répartis dans différentes écoles du quartier.
Carte zoomée de Marseille localisant l'immeuble qui s'est effondré dans le centre de la ville. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Comme souvent à Marseille, la solidarité s'est organisée. De nombreuses associations de parents d'élèves du quartier et des habitants se sont mobilisés pour proposer hébergement, vêtements et aide psychologique aux personnes évacuées par précaution d'immeubles environnants.
Dans une ville marquée ces dernières semaines par la multiplication de fusillades mortelles liées au narcotrafic ayant coûté la vie à plusieurs jeunes des arrondissements populaires, cet effondrement mortel a causé un nouveau choc.
Et l'enquête se poursuit pour déterminer les causes de l'explosion, une fuite de gaz faisant partie des pistes, selon les autorités.
"La déflagration a été ressentie partout dans la ville et encore plus ici dans le quartier du Camas, où l'impact a été considérable", a précisé lundi 10 avril Yannick Ohanessian, adjoint au maire pour la sécurité. "Ça a été d'une violence inouïe, et à ce titre, cela a fait bouger potentiellement les bâtiments adjacents, donc il faut être vigilants".
AFP/VNA/CVN