>>À New York, un homme-ordures pour éveiller les consciences
Exposition "Vies d'ordures" au Mucem de Marseille, le 20 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La fabrique des ordures à grande échelle et l’apparition d’une "poubelle monde" est relativement récente. "La croissance exponentielle des déchets a un demi-siècle, pas plus", explique le commissaire de l’exposition "Vies d’ordures" qui dure jusqu’au 14 août, l’ethnologue Denis Chevallier. Elle est aussi inégalement répartie : le sud de la Méditerranée produit ainsi deux fois moins de déchets que le Nord (242 kg par habitant et par an contre 481 kg).
À partir de 450 objets, documents, cartes, films, photos issus des collections du Mucem et du musée du quai Branly, à Paris, ou collectés dans plusieurs pays du bassin méditerranéen, le visiteur passe d’une économie de la récupération, dans laquelle les objets gardent une valeur et sont réutilisés, à une économie de la surconsommation et du tout jetable.
Symboles de ce tout jetable, les sacs plastiques, mis sur le marché dans les années 1960, et interdits en France depuis 2016, ont été conservés dans les collections du Mucem. Un échantillon coloré est présenté dans l’exposition.
À côté des déchets visibles, accumulés sous forme de montagnes de détritus malodorantes, des déchets invisibles sont tout aussi nocifs. "Le plastique ne disparaît pas, mais se décompose en infimes particules. Il n’y a pas un endroit en Méditerranée, l’une des mers les plus polluées du monde, où l’on ne trouve pas de plastique", constate le chercheur Yann-Philippe Tastevin, co-commissaire de l’exposition.
"On le retrouve dans le nid des cormorans et l’estomac des tortues. 100.000 animaux meurent chaque année d’avoir ingéré du plastique", s’alarme-t-il.