À l'inverse de l'homme, le bonobo préfère les dominateurs aux doux gentils

Le bonobo, plus proche cousin de l'homme dans le règne animal, est davantage attiré par des personnalités dominatrices et insensibles que par des êtres doux et gentils, selon les conclusions d'expériences publiées jeudi 4 janvier dans Current Biology.

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Le bonobo est attiré par les personnalités dominatrices.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les chercheurs ont été surpris par ces observations car le bonobo, nettement moins agressif que le chimpanzé, est considéré comme un animal pacifique disposé à la coopération.

Selon eux, cette étude conforte l'idée que la tendance à éviter des individus agressifs et maltraitant les autres est l'un des comportements qui différencient les humains des autres espèces.

Même dès trois mois, l'être humain montre une capacité à distinguer les personnes gentilles des "méchantes" et préfère interagir avec des individus disposés à aider les autres, avaient montré de précédentes études.

Pour déterminer si le bonobo partageait ces mêmes traits sociaux, des scientifiques de l'université Duke en Caroline du Nord ont effectué une série de tests avec des bonobos adultes du sanctuaire Lola Ya en République démocratique du Congo.

Ils ont notamment montré à 24 bonobos un dessin animé où un personnage tente avec difficulté de gravir une colline. Arrivent ensuite deux protagonistes : l'un cherche à l'aider, l'autre le pousse pour le faire reculer.

Les chercheurs ont ensuite placé un morceau de pomme sous une représentation imprimée de chacun des deux protagonistes, pour voir vers lequel les bonobos se dirigeraient en premier.

Autre expérience : une vidéo montre un humain jetant une peluche trop loin pour pouvoir la récupérer. Une deuxième personne intervient pour lui rendre le jouet mais un troisième individu s'en empare et l'emporte avec lui.

Nouveau choix pour les bonobos : accepter le morceau de pomme du voleur ou celui du bon samaritain ?

Contrairement aux humains, ces primates sont toujours allés vers les sujets agressifs et asociaux.

Pour les scientifiques, les bonobos pourraient voir dans la rudesse un signe de statut social élevé et chercheraient tout simplement à se ranger du côté des individus dominants.

"Ça paye d'avoir des alliés puissants", ont-ils résumé.

Chez les humains, la mise à l'écart de ceux qui brutalisent les autres aide à éviter les mauvais partenaires et décourage aussi ces comportements dominateurs par crainte d'être rejeté socialement.

Pour les scientifiques, privilégier les individus sociables et avenants est la clé au sein des sociétés humaines pour travailler harmonieusement à grande échelle.

AFP/VNA/CVN

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