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| À l’entrée de la rue, les serpents, symboles de puissance, de force et d’intelligence, accueillent les visiteurs. |
Le 9 février, jour du réveillon du Têt, les commerces de Hô Chi Minh-Ville ont pour la plupart fermé leurs portes. Mais si certains ont décidé de ne pas prendre de vacances, ce sont surtout ceux du cœur de ville. Car les touristes européens consomment autant que d’habitude, et ignorent souvent que le pays tourne au ralenti pendant plusieurs jours. Et aussi parce que les Vietnamiens ne resteront pas tous chez eux ce soir, loin de là. Plus l’on se rapproche du centre, plus les motos se concentrent pour finalement créer un bouchon dans lequel les piétons essayent avec difficulté de se faufiler. Tous se rendent dans la rue florale Nguyên Huê. Une grande artère qui, chaque année, revêt ses plus beaux habits pour le plaisir des habitants de la ville.
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| Les habitants sont venus en famille, et beaucoup d'enfants portaient leurs habits de fête. |
Il est presque 18h00, la nuit va tomber. Amoureux, familles et amis arrivent par centaines pour se prendre en photo parmi les fleurs, profitant de ces derniers instants de soleil pour faire ressortir les couleurs de ce décor unique. À mesure que la lune monte dans le ciel, il est de plus en plus difficile de se mouvoir dans la foule. Les Vietnamiens sont maintenant quelques milliers, certains en tenue de fête, en particulier les enfants. Il faut presque faire la queue pour prendre une photo devant les parterres multicolores, ou pour observer les ateliers de to he (figurines en pâte de riz colorée), typiques du Têt.
Les commerçants profitent de ces moments de réjouissances pour arrondir leurs fins de mois : vendeurs de bijoux, de tissus, de barbes à papas, de bánh my, et marchands ambulants de boissons fraîches dans des glacières improvisées en polystyrène, tous participent à la fête, mais différemment.
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| De nombreuses lumières pour en mettre plein les yeux. |
Un peu plus loin, une grande scène accueille aussi ceux qui veulent un peu de spectacle : un concert en mémoire de l’offensive du Têt de 1968, une attaque surprise menée en 1968 par les forces combinées du Front national de libération du Sud Vietnam et de l'Armée populaire vietnamienne pendant la guerre du Vietnam. Les buts poursuivis étaient le soulèvement de la population sud-vietnamienne contre la République du Vietnam. Pendant une heure et demie, les spectateurs ont revécu en image et en musique l’évènement. La soirée a été clôturée par sept feux d’artifices tirés simultanément à minuit dans toute la ville.
Ce soir-là, sur les 7 millions de Saïgonnais, d’autres étaient à la maison, en famille, ou dehors, dans leur quartier, autour d’une grande tablée avec des voisins et des amis. Enfin, les derniers avaient quitté la capitale économique pour rejoindre leur ville natale quelques heures auparavant.
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| Un concert de commémoration à l’offensive du Têt de 1968. |
Le lendemain, premier jour du Nouvel An lunaire, l’année du serpent vit ses premières heures. Et contrairement à d’habitude, les rues de la ville tournent au ralenti, même si la circulation est loin d’être interrompue. Cela donne une véritable impression d’espace. La petite centaine de motos qui circule ne transporte pratiquement que des familles entières, parents et enfants à cheval sur leurs deux roues. Quand aux commerces ouverts, ce sont surtout ceux qui accueillent des étrangers, que ce soit des cafés, des restaurants ou des boutiques.
Mais à notre plus grande surprise, la nuit venue, à l’instar de la veille, le cœur de la ville s’est à nouveau rempli pour une nouvelle cession de photos dans la rue florale, «the place to be» pour les Vietnamiens de Hô Chi Minh-Ville pendant le Têt !
Texte et photos : Éloïse LEVESQUE/CVN