>>Syrie: pause humanitaire de dix heures vendredi 4 novembre à Alep
Des cours sont dispensés dans des salles de classe souterraines à l'école Al-Hayat, dans un quartier nord de Damas, le 19 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les jours où aucune menace ne vient du ciel, le cours des choses est relativement normal dans cette ville de plus de 100.000 habitants, la plus importante de la banlieue de Damas. Les enfants se rendent en bande à l'école et les marchands de quatre saisons déploient leurs étals sur les marchés à ciel ouvert.
Mais lorsque commencent les bombardements, les familles se réfugient dans les abris. Elles se cachent durant la nuit et parfois jusqu'à l'aube si le pilonnage se poursuit sans répit sur cette ville assiégée depuis 2013.
Une vie s'organise alors sous terre, avec des salles creusées avec les moyens du bord et transformées en écoles improvisées, en salles de jeu, en boulangeries ou même en hôpitaux de fortune.
Abou Omar a construit sous son domicile un abri à quatre mètres de profondeur. Il est éclairé par une ampoule, les murs sont à nu. Sur le sol reposent des tapis, sur lesquels Abou Omar a déposé son service à café aux décorations dorées.
"Nous avons creusé nous-mêmes pendant 15 jours pour faire cet abri car il n'y a pas d'autres endroits pour nous protéger des bombardements", explique Abou Omar, le visage émacié.
Pas d'école
Les matins où les déflagrations causées par les raids se font entendre, ses neveux et nièces empruntent une échelle en bois branlante pour se rendre dans l'abri.
Des enfants syriens assistent à un cours dans une salle de classe souterraine de l'école Al-Hayat, dans un quartier nord de Damas, 19 octobre |
Des enfants syriens assistent à un cours dans une salle de classe souterraine de l'école Al-Hayat, dans un quartier nord de Damas, 19 octobre. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous allons habituellement à l'école, mais ça a été impossible ces derniers jours en raison des bombardements", témoigne Mohammad, scolarisé en classe primaire.
Ces jours-là, les enfants peuvent passer plusieurs heures sous terre. Ils s'occupent en faisant leurs devoirs ou en inventant des jeux.
Les bombardements matinaux empêchent également les agriculteurs de se rendre sur leurs terres à la lisière de Douma pour récolter des légumes. Les commerçants n'auront donc rien à offrir sur leurs étals et les familles rien à cuire.
Ces jours-là, les rues de Douma sont désertes, à l'exception d'ambulances qui foncent vers les lieux touchés par les raids.