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Des membres de l’Orchestre philharmonique du Qatar se produisent depuis leur balcon pour ponctuer la monotonie de la distanciation sociale dictée par le nouveau coronavirus, le 17 avril à Doha. |
Habitués à jouer devant des salles pleines, les quatre musiciens ravissent depuis trois semaines chaque vendredi les oreilles d'un public plus clairsemé, des Qataris confinés chez eux qui se sont pressés aux fenêtres pour les applaudir. Outre des airs d'opéra, ils interprètent aussi des chansons plus connues, comme Can You Feel the Love Tonight d'Elton John.
"Chacun joue un peu", raconte Nicole Pressler, flûtiste principale de l'Orchestre philharmonique du Qatar. Tout est "très spontané", précise-t-elle. Une harpiste, une violoniste et un trompettiste - tous de proches voisins - alignent leurs notes avec elle pendant une trentaine de minutes. Aussi loin que portent leurs instruments, les habitants de the Pearl (La Perle), une île artificielle aux résidences chics, applaudissent les musiciens. Et parfois, les auditeurs se mettent à danser sur les balcons non loin.
"Cela nous rend heureux de jouer. Nous sommes des amis et des collègues séparés par la distance mais unis. Et l'orchestre me manque encore plus", confie Nicole Pressler. Fondé en 2007, l'Orchestre philharmonique du Qatar a vu ses représentations annulées dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus. Les autorités qataries ont aussi fermé les bars, restaurants, cinémas et mosquées.
Mais rien ne peut empêcher la musique d'adoucir les mœurs, comme le prouve le concert des quatre musiciens. "C'était bien, il n'y avait pas beaucoup d'écho et le public est de plus en plus nombreux", salue en fin connaisseur Kurt Meister, directeur de l'orchestre. Le Qatar a dit avoir enregistré 4.663 cas de maladie COVID-19, dont sept décès.
AFP/VNA/CVN