France
À deux jours des législatives, la Bourse de Paris termine sur sa pire performance mensuelle en deux ans

La Bourse de Paris a dévissé de 6,42% en juin, sa pire performance depuis juin 2022, mise à mal par la dissolution de l'Assemblée nationale et l'incertitude entourant la prochaine législature française.

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Vendredi 28 juin, à deux jours du premier tour des élections législatives, l'indice vedette CAC 40 a clôturé sur une perte de 0,68%, terminant à 7.479,40 points, son plus bas niveau depuis le 25 janvier.

La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'écart entre le taux d'intérêt à dix ans de la France et celui de l'Allemagne, la référence en Europe, est aussi le plus important depuis 2012.

Comme souvent constaté au cours de ce mois de juin, la Bourse française a nettement décroché vendredi 28 juin par rapport aux autres places européennes : Francfort a terminé en hausse de 0,14% et Londres en baisse de 0,19%, soutenues par des données conformes aux attentes des économistes sur l'inflation, notamment aux États-Unis. Sur le mois, ces deux places boursières se replient de moins de 1,5%.

Et le bilan trimestriel n'est guère meilleur pour la Bourse de Paris. Là encore, il faut remonter à deux ans, jusqu'au deuxième trimestre 2022, pour trouver une pire performance (-8,85%) que celle des trois derniers mois.

Sur les six premiers mois de l'année, la performance de la place parisienne est finalement négative (-0,85%), alors que le CAC 40 a pourtant battu ses records durant la période, grimpant jusqu'à 8.259,19 points en séance le 10 mai.

Vendredi 28 juin, comme depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée le 9 juin, les investisseurs ont surtout eu envie de limiter leur exposition aux placements qu'ils perçoivent comme les plus risqués, qu'il s'agisse des actions ou de la dette française, a expliqué Marine Mazet, analyste obligataire de Nomura.

Les sondages ont fourni une hiérarchie claire pour le scrutin. Selon le baromètre quotidien Ifop-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio, paru vendredi 28 juin, le Rassemblement national (extrême droite) est largement favori avec 36,5% des intentions de vote, devant l'alliance de gauche Nouveau Front populaire à 29% et le camp du président Emmanuel Macron, toujours distancé à 20,5%.

Toutefois, "le premier tour ne devrait pas éclaircir tous les horizons et il faudra prendre les projections de sièges avec des pincettes, car il y aura beaucoup de duels ou de triangulaires" et les alliances et reports de voix sont encore incertains, a souligné Mme Mazet.

Déjà peu confiant en la capacité de la France de ramener son déficit public sous le seuil des 3% de son produit intérieur brut (PIB) d'ici à 2027, le marché boursier craint la mise en œuvre de programmes économiques dispendieux.

Cela se ressentait aussi sur le marché obligataire : le taux d'intérêt de l'emprunt français à dix ans, l'échéance qui fait référence, a atteint son plus haut niveau depuis novembre et évoluait vendredi 28 juin à la clôture de la Bourse autour de 3,29%, contre 2,48% pour son équivalent allemand.

Banques en souffrance

Du côté des valeurs, la pire performance sur le mois sur le CAC 40 revient à la Société Générale, dont l'action a dévissé de près de 20%. Tout le secteur bancaire a souffert, avec une chute de plus de 14% pour le Crédit Agricole et de plus de 12% pour BNP Paribas.

Des valeurs sensibles en raison de leurs liens avec l'État ont aussi subi la défiance des investisseurs, comme Vinci (-14,04%) qui gère des concessions d'autoroute ou Engie (-1416%).

Airbus (-17,73%), après avoir abaissé ses objectifs financiers de 2024, et Eurofins Scientific (-15,91%), critiqué par un fonds spécialiste de la vente à découvert lundi, ont aussi trébuché sur l'ensemble du mois.

À peine trois entreprises ont conclu juin plus haut qu'elles ne l'avaient commencé : Kering (+6,72%), qui a rebondi mais dont l'action est un tiers plus bas qu'il y a un an, et, en très légère progression, Sanofi (+0,20%) et Capgemini (+0,05%).

AFP/VNA/CVN

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