À Cà Mau, elle traque les guêpes

La chasse aux essaims de guêpes est un travail risqué, généralement réservé aux hommes. Pourtant, dans la forêt d'U Minh Ha, province de Cà Mau, une femme a choisi cet emploi pour gagner sa vie.

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Quách Kim Y avec sa tenue de protection. 
Photo : DV/CVN

Quach Kim Y, âgée de 28 ans, est originaire de la commune de Nguyên Phich, district d’U Minh de la province de Cà Mau (delta du Mékong).

Sa famille est si pauvre qu’elle n’a pas de terrain pour construire sa propre maison. Elle vit donc dans une petite maison sur le terrain d’un de ses proches avec les dix autres membres de sa famille, répartis sur trois générations.

Kim Y a quitté l’école en 9e classe pour travailler en tant que vendeuse et femme de ménage. “Ma mère était malade toute l’année et ne pourrait rien faire. Mon père et mon frère allaient pêcher tous les jours, mais les revenus de la famille sont assez précaires, donc j’ai dû trouver un travail pour répondre aux besoins de ma famille”, se souvient Kim Y.

Une vie difficile

À l’âge de 22 ans, Kim Y s’est mariée et a déménagé dans la ville natale de son mari. Ce dernier est pêcheur et ses revenus ne sont pas stables. La vie du jeune couple était très difficile. Pour subvenir à leurs besoins, elle est allée dans la forêt pour installer des pièges et des filets pour attraper des rongeurs et oiseaux.

“En installant des pièges dans la forêt, j’ai vu de nombreuses ruches d’abeilles mellifères, alors j’ai décidé de les chasser pour le miel”, raconte-t-elle.

Au cours de sa chasse aux abeilles mellifères, elle a découvert de nombreuses ruches de guêpes, dont certaines étaient très grandes. Kim Y se demandait comment chasser les guêpes car le prix de leurs chrysalides était très élevé, de 350.000 à 750.000 dôngs (15 à 32 USD) le kilo.

Après avoir consulté des infor-mations sur Internet pour apprendre à les attraper, elle a acheté une combinaison de protection pour 400.000 dôngs (17 USD) pour commencer ce travail.

“Je pensais qu’en chassant quelques essaims, je pourrais récupérer mon investissement. J’ai donc décidé de me lancer dans ce nouveau métier”, partage-t-elle.

Depuis deux ans, tous les jours à 04h00 du matin, Kim Y se lève et part en forêt chercher des guêpes. “J’ai appris ce métier en autodidacte. Après une période de travail, j’ai maintenant l’expérience et en regardant la direction du vent, je peux deviner où se trouvent les ruches”, informe-t-elle. Avant d’ajouter : “Lorsque je vais dans la forêt, je dois repérer les quelques guêpes volant à la recherche de nourriture, puis les suivre pour trouver leur ruche. Pendant la saison sèche, il faut se rendre dans une zone avec de l’eau pour les observer s’abreuver puis deviner l’emplacement des essaims”.

Chaque fois que Kim Y va dans la forêt pour chasser les guêpes, elle doit vérifier soigneusement sa combinaison de protection car si elle est déchirée, les guêpes peuvent la piquer.

Risques non négligeables

Quách Kim Y lors d’une chasse aux ruches de guêpes.
Photo : CTV/CVN

“Une fois, à cause de ma négligence, je n’ai pas vu un nid et je l’ai touché. Les guêpes sont sorties et m’ont tellement piquée que je me suis évanouie, se rappelle-t-elle. Heureusement, quelqu’un m’a trouvé et a appelé ma famille pour m’amener à temps à l’hôpital. Après cela, j’ai dû faire une pause d’un mois et j’ai pensé à abandonner ce métier car c’était trop dangereux et j’ai des enfants à charge. Mais ensuite, à cause du fardeau économique, je l’ai continué”.

De plus en plus de gens se livrent à la chasse aux guêpes car ce travail apporte un bon revenu ce qui pousse Kim Y à s’enfoncer plus profondément dans la forêt où il y a peu de présence humaine.

“Je vais à moto ou en canoë. Parfois, quand je vois des guêpes voler, je les suis pendant des kilomètres en pataugeant dans les eaux de crue et la boue glissante”, fait savoir la chasseresse.

La chasse aux guêpes peut se faire toute l’année, et parfois Kim Y peut attraper plus de dix essaims par mois. Si quelqu’un l’indique un lieu, elle ira de toute façon.

Parce qu’elle dispose des outils et d’une combinaison de protection, Kim Y aide également les populations locales à démonter les nids dans leurs entrepôts et leurs jardins.

“J’essaie d’économiser de l’argent pour louer une forêt afin d’élever des abeilles pour le miel. Cela m’aidera à gagner un revenu stable pour m’occuper de mes enfants”, souhaite-t-elle.

Bien qu’elle semble douce, Kim Y est une femme forte, qui refuse la précarité et accepte le danger de la chasse aux guêpes pour gagner sa vie.

Huong Linh/CVN

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