L'occasion de revisiter les patrimoines et de réfléchir à leur conservation et à leur valorisation. Nguyên Huu Toàn, chef adjoint du Département des patrimoines du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, a accordé une interview à l'Agence Vietnamienne d'Information.
Quelle est la situation des patrimoines du Vietnam ?
Nombre sont dans un état de dégradation en raison des conditions climatiques, des guerres... L'État, directement par l'intermédiaire du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, a prix plusieurs politiques afin de remédier à cette situation. Des milliers de vestiges ont bénéficié d'investissements. Ce qui est important, c'est que le pays a su mobiliser la participation de toute la société, qu'il s'agisse des particuliers, entreprises et organisations du pays comme de l'étranger pour la protection et la mise en valeur de ces patrimoines. Les efforts doivent toutefois être poursuivis car notre pays dispose d'un vaste patrimoine historique et culturel, alors que leur protection pose nombre de difficultés, en premier lieu de financement. Chacun sait que de telles opérations sont particulièrement coûteuses... Autre difficulté également, d'ordre scientifique et technique. Tout cela implique du temps...
Nombre de nos trésors ont été classés à l'UNESCO et d'autres dossiers sont en attente. Mais certains considèrent que la valorisation des ces patrimoines ne donne pas encore des résultats escomptés. Qu'en pensez-vous ?
Cela ne m'apparaît guère pertinent. De fait, la protection des patrimoines n'est pas aisée comme je vous l'ai déjà dit, et il en est plus particulièrement ainsi de ces patrimoines mondiaux. Au Vietnam, plusieurs de ceux-ci ont été mis en valeur et ils ont contribué au développement socioéconomique local. La société a bien participé à la protection de la baie d'Ha Long, de l'ancienne cité impériale de Huê, de l'ancienne cité de Hôi An, etc. Et c'est dans un tel processus de sauvegarde que le niveau de vie de la population s'améliore progressivement. Je pense que l'élection de la baie d'Ha Long en tant que l'une des sept nouvelles merveilles naturelles du monde prouve les succès du Vietnam en terme de protection de son patrimoine. Actuellement, le pays attend une décision de l'UNESCO sur le hat xoan (chant printanier) pour que cet art folklorique soit inscrit à la liste des patrimoines immatériels à préserver d'urgence de l'UNESCO. Si la décision de l'UNESCO est positive, le pays devra publier un plan d'action pour sa protection et sa promotion.
L'Année touristique 2012 va arpenter le chemin des patrimoines. Le tourisme et le patrimoine peuvent-ils font bon ménage ?
Le développement touristique sur la base du patrimoine national est une bonne solution, permettant croissance économique et de valorisation de ce dernier. Mais il présente une limite évidente : un afflux trop important entraînera inévitablement sa dégradation. Cela implique donc une sérieuse préparation préalable afin de concilier développement du tourisme et protection du patrimoine, ce que le pays a déjà eu l'occasion de faire à plusieurs reprises. Cela a d'ailleurs été l'une des motivations de la création d'un ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme... Ces dernières années, nous avons coopéré étroitement avec les organisations et administrations du tourisme afin de promouvoir les patrimoines du Vietnam auprès des touristes comme de la société toute entière, cette fois pour leur sauvegarde.
Ces dernières années, le Vietnam a davantage présenté les patrimoines nationaux, avec davantage de publications pour les présenter. Les cadres chargés de leur présentation au sein des musées ou des vestiges eux-mêmes reçoivent de plus en plus une formation spécifique. Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme en coopération avec les administrations et organisations concernées, dont le ministère de l'Éducation et de la Formation, l'Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh, l'Association des femmes vietnamiennes, l'Association d'encouragement aux études, a mis en place le modèle "École citoyenne", lequel implique les élèves dans la protection du patrimoine historique et culture de leur région.
Phuong Mai/CVN