>>Tourisme : pour maintenir une forte croissance
>>L'intérêt des touristes étrangers s'infléchit à des villes côtières
>>Hausse continue du nombre de touristes étrangers au Vietnam en quatre mois
Entre janvier et avril, le nombre de touristes étrangers au Vietnam a enregistré une augmentation de 30,3% comparée à la même période de 2016. |
Ces quatre premiers mois de l'année, le Vietnam a réussi à attirer près de 4,3 millions de touristes étrangers. Parmi eux, les Asiatiques ont représenté près de trois-quarts du nombre total (3,065 millions), soit une hausse de 35% en glissement annuel. Particulièrement, le nombre de touristes chinois a battu un record avec plus de 1,27 million de personnes (soit un quart des touristes étrangers), en augmentation de 61,1%.
Le nombre de Cambodgiens, Malais, Japonais et Sud-Coréens a également connu une croissance considérable, alors que celui des Européens et Américains, une hausse très légère.
En se basant sur ces statistiques, on constate une transition dans la structure des touristes étrangers au Vietnam. S’il y a deux ans, les destinations comme Nha Trang, Phu Quôc et Dà Nang (Centre) étaient fréquentées principalement par les touristes russes et sud-coréens, elles accueillent actuellement bon nombre de Chinois. Ceux-ci arrivent souvent en tête dans les statistiques réalisées sur les sites vietnamiens.
«Il faut analyser et évaluer les raisons de la transition de la structure des voyageurs étrangers au Vietnam. Cette transition est due, soit à l’amélioration du tourisme national, soit à l’incertitude politique des pays voisins qui incite les visiteurs à venir au Vietnam», souligne Huynh Van Son, expert du tourisme. Et d’ajouter que la clarification des raisons de cette transition contribuera à déterminer les mesures convenables afin de bien exploiter les valeurs apportées par les touristes étrangers. «Si le mouvement des touristes est expliqué par les fluctuations enregistrées dans d’autres marchés, le tourisme vietnamien bénéficiera de bonnes chances. Nous pouvons exploiter les nouvelles vagues de voyageurs. L’augmentation du nombre de visiteurs nous demande d’améliorer les produits touristiques et de réorganiser les destinations», conseille Huynh Van Son.
«La Chine figure toujours dans la liste des marchés prioritaires du tourisme vietnamien grâce au nombre important de voyageurs, à la distance géographique favorable entre les deux pays», analyse le Pr-Dr Pham Trung Luong, ancien directeur adjoint de l’Institut national de recherche sur le développement touristique. «Pourtant, on constate un nombre très élevé de touristes chinois qui arrivent au Vietnam par voie terrestre et ne recouvrent pas aux services proposés par les agences de voyages. C’est pour cette raison que leurs dépenses touristiques ne sont pas considérables», ajoute-t-il. «Le marché chinois n’est pas stable. Chaque année, la Chine lance la liste des pays étrangers dans lesquels il faut limiter le voyage pour leurs citoyens. Il y a quelques fois, le Vietnam a été figuré dans cette liste. Alors, il ne faut pas trop dépenser à ce marché», souligne Pham Trung Luong.
Selon les experts, le Vietnam bénéficie d’une chance importante pour faire du tourisme une économie de pointe. |
Priorité aux marchés stables et potentiels
L’histoire du marché russe reste toujours une expérience précieuse. Il y a quelques années, un afflux de touristes russes a été enregistré dans les destinations du Sud du Vietnam. Ensuite, la baisse considérable du nombre de ces touristes a causé beaucoup de difficultés pour ces destinations. «Pour un développement durable du tourisme national, il faut renforcer les campagnes de promotion pour attirer les touristes des marchés potentiels, stables comme l’Inde, l’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et les pays de l’ASEAN», préconise Pham Trung Luong.
Malgré une augmentation considérable du nombre de touristes étrangers, les valeurs gagnées ne sont pas à la hauteur des potentiels. «Le tourisme national ne bénéficie pas d'investissements convenables», estime Trinh Quang Thang, vice-doyen du Département du tourisme de l’Université Van Lang (à Hô Chi Minh-Ville). Et d’expliquer : «Le tourisme est un secteur économique général, c’est-à-dire son succès peut entraîner et doper le développement des autres secteurs. Pourtant, le tourisme national est actuellement "manœuvré" par les compagnies et les agences de voyages étrangères. Alors, les gains ne sont pas élevés», analyse Trinh Quang Thang. Il conseille alors d'élaborer des politiques appropriées pour bien gérer les activités des voyagistes étrangers sur le marché vietnamien.
Pour sa part, Pham Trung Luong met l’accent sur la nécessité de préciser la capacité d’accueille des sites touristiques. "Cette précision contribuera à les exploiter convenablement", insiste-t-il.
L’expert Huynh Van Son préconise que le Vietnam peut suivre l’exemple de la Thaïlande et de Singapour où le tourisme se développe bien. Ces pays ont installé leurs bureaux de représentation dans les marchés touristiques de pointe afin de faciliter les campagnes de promotion. De plus, ils mettent l’accent sur la création des produits touristiques originaires au service des voyageurs.
Vân Anh/CVN