>>Les zones économiques spéciales, facteur d’essor de l’économie
Le modèle de zone économique spéciale (ZES) et celui de zone administrative ont été introduits dans la Constitution du Vietnam. L’Assemblée nationale a chargé le ministère du Plan et de l’Investissement d’élaborer le projet de loi sur les zones administratives et économiques spéciales.
Le district insulaire de Vân Dôn (province de Quang Ninh, Nord) offre de larges potentialités pour devenir une future zone économique spéciale. |
Créée en 1979, la ZES Vung Tàu-Côn Dao a été dissoute en 1991 pour la création de la province de Bà Ria-Vung Tàu. À présent, trois ZES sont en projet dans trois régions du pays : Vân Dôn (province de Quang Ninh, Nord), Bac Vân Phong (province de Khanh Hoà, Centre) et Phu Quôc (province de Kiên Giang, Sud). Selon le Département de gestion économique du ministère du Plan et de l’Investissement, les projets de création des ZES Vân Dôn et Bac Van Phong sont achevés et ont été soumis au gouvernement. Les trois ZES se concentreront dans le développement de services prestataires, dans le tourisme, dans les activités financières...
Le Vietnam possède un grand atout en matière d’économie maritime et insulaire avec plus de 50 ports, 40 baies et 3.000 îles de toute envergure. Grâce à ses 3.260 km de côtes, le Vietnam se trouve parmi les 10 pays au plus grand indice de longueur de côte dans le monde. Ainsi, l’édification des ZES pour créer des pôles de développement et pour l’application expérimentale des législations est une importante directive du Parti et de l’État du Vietnam, souligne Vuong Dinh Huê, chef de la Commission de l’économie du Comité central du Parti communiste du Vietnam.
À présent, le pays compte une zone économique ouverte Chu Lai et 18 zones économiques côtières. Ces zones ont obtenu des succès notables sur le plan des investissements et dans la création d’emplois. Pourtant, les résultats sont encore loin de ceux espérés. «Il est temps de lancer le modèle de zone administrative économique spéciale avec une législation adaptée qui permet à ces futures zones de se distinguer des autres zones économiques du pays et de l’étranger», précise Vuong Dinh Huê.
ZES, un outil efficace
Selon les experts, le Vietnam est en retard par rapport aux autres pays de la région en ce qui concerne la création de ZES pour attirer l’investissement direct étranger.
Le district insulaire de Phu Quôc a été aménagé en zone administrative et économique spéciale. |
Une ZES est une enclave dans laquelle les lois économiques sont plus libérales que celles pratiquées dans le reste du pays, et donc plus avantageuses pour les entreprises, explique Trân Dinh Thiên, directeur de l’Institut de l’économie du Vietnam. Les entreprises peuvent s’y installer à bon compte, produire et exporter sans «tracasseries bureaucratiques» grâce à certaines mesures mises en place par les autorités du pays. Ces leviers leur permettent de mieux maîtriser leurs coûts d’investissement, de financement et d’exploitation, qui sont considérablement réduits par rapport à un environnement économique «classique». Ces mesures incitatives se traduisent le plus souvent par des réductions fiscales qui se matérialisent, par exemple, par la création d’une zone franche sans taxes ni droits de douane, ou encore par des aides directes à l’installation comme une prime à l’investissement ou la fourniture de terrains et de locaux à prix réduits.
Les ZES ont vu le jour en Chine il y a une trentaine d’années. Selon les experts, ces zones économiques ont fait leur preuve en favorisant le démarrage économique chinois dans les années 80. Depuis, les pays émergents et en développement suivent ce modèle. On a donc vu naître des milliers de ZES un peu partout dans le monde. Le Brésil, le Pérou, l’Iran, l’Inde, la Jordanie, les Émirats arabes unis, le Kazakhstan, le Pakistan, les Philippines, la Russie, l’Ukraine, la Pologne, les Philippines, la Corée du Sud et des pays africains comme le Gabon, la République démocratique du Congo, le Kenya et la Zambie, sont autant de pays qui ont tenté l’expérience des ZES avec l’espoir d’importer de nouvelles technologies et de nouveaux modes de gestion économique.
Les ZES peuvent être un outil efficace dans le cadre d’une stratégie de croissance globale misant sur la compétitivité et les investissements directs étrangers. L’Amérique du Sud et l’Asie comptent déjà de véritables succès en la matière. Expérience à suivre au Vietnam.
Thê Linh/CVN