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En avril, Apple a reçu un permis des autorités de Californie pour tester des véhicules autonomes. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Steve Jobs, le co-fondateur d'Apple décédé en 2011, avait secrètement envisagé une voiture Apple dès 2008, selon la presse. Depuis des années, les spéculations vont bon train et l'Apple Car est devenue quasiment un mythe: on en parle beaucoup sans savoir si elle existera.
Mi-juin, le patron Tim Cook a pour la première fois confirmé son intérêt: "on se concentre sur les systèmes (de conduite) autonomes" car "c'est de loin le projet le plus important dans l'intelligence artificielle".
Il avait alors pointé les trois vecteurs considérés comme l'avenir de l'automobile: l'électrique, l'autonomie et l'autopartage ("ridesharing"), qui représentent un marché potentiel gigantesque, selon les analystes.
Avant ces déclarations, le groupe avait reçu en avril un permis des autorités de Californie (ouest des États-Unis) pour tester des véhicules autonomes.
'Plusieurs options'
Autre piste, Tim Cook avait évoqué, suite à un investissement d'un milliard de dollars l'an dernier dans Didi, le "Uber chinois", "des choses stratégiques que les deux entreprises peuvent faire ensemble".
Si l'intérêt d'Apple pour l'automobile est certain, comment le groupe va-t-il négocier ce virage?
Dans une note, les analystes de Morgan Stanley voient "beaucoup d'options possibles": collaborer "avec des entreprises d'autopartage", "des loueurs de voitures", faire "des partenariats avec des équipementiers" ou grâce à "son propre système d'apprentissage automatique des machines ("machine learning")", l'intelligence artificielle - voire tout cela à la fois, ajoute la note.
Selon la presse, Apple s'est associé au loueur de voitures Hertz pour tester des véhicules autonomes.
Quant à racheter un constructeur automobile, Carolina Milanesi, de Creative Strategies, est sceptique : "ce n'est pas leur domaine de compétence" et l'investissement, même avec les énormes moyens financiers d'Apple (250 milliards de dollars en banque), serait un saut dans l'inconnu. Pour elle, c'est "maîtriser la technologie de la conduite autonome" qui intéresse Apple.
Cette technologie est "une première étape", abonde Morgan Stanley, qui rappelle que le groupe a l'habitude d'avoir la main à la fois sur le "software", la partie logicielle de ses produits, et le "hardware", l'appareil lui-même.
Si Apple se lançait dans l'élaboration d'une voiture, estime Carolina Milanesi, la question serait de savoir "s'ils veulent la vendre aux particuliers ou créer un service, type autopartage ou +louez une Apple Car pour la journée+".
On est "beaucoup trop loin" d'un marché grand public pour les voitures autonomes, pense-t-elle : l'idée d'un "service" aurait "plus de sens" pour Apple car cela lui permettrait d'avoir "une vitrine" dans l'intelligence artificielle.
Sans compter qu'il a pris du retard sur d'autres, notamment Waymo (Google/Alphabet), qui teste déjà des voitures autonomes auprès du public. De nombreuses sociétés technologiques travaillent sur l'autonomie, de même que beaucoup de constructeurs automobiles.
AFP/VNA/CVN