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>> France : enchères des vins des Hospices de Beaune après les records de 2022
Des amateurs de vin participent à la vente des Hospices de Beaune, est de la France, le 13 décembre 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plus de 800 enchérisseurs d'Europe, d'Amérique et de plus en plus d'Asie se donnent une nouvelle fois rendez-vous dimanche 19 novembre à 14h30 dans la "capitale" des vins de Bourgogne, Beaune (Côte d'Or), dans l'espoir de mettre la main sur un prestigieux Pommard, Corton ou autre Meursault.
Les recettes engendrées sont destinées à la conservation du patrimoine tel que l'Hôtel-Dieu médiéval de Beaune, mais aussi à la modernisation de l'équipement des quatre hôpitaux et six Ehpad que comptent les Hospices, soit un millier de lits.
Une "pièce", comme on appelle un fût en Bourgogne, coûte de plus en plus cher : de 2018 à 2022, le prix moyen a plus que doublé, passant de 16.849 à 35.980 euros pour l'équivalent de 288 bouteilles de 75 cl. Et ce qui est vendu n'est pourtant qu'un vin primeur, qui sort tout juste des vendanges.
Au prix adjugé, il faut non seulement ajouter les commissions d'enchères mais aussi le coût de l'élevage en fût, d'un à deux ans, puis de sa mise en bouteilles.
Cela ne freine pas une demande sans cesse en hausse : en 2022, la vente avait engrangé près de 29 millions d'euros, plus du double du record de 2018 (14 millions).
Un nouveau plus-haut semble cette année difficile car le millésime 2023 a fourni moins de fûts qu'en 2022 : 753 contre 817.
"La récolte en grappes a été abondante" mais beaucoup de raisins ont dû être jetés en raison de la pourriture due aux orages, ou du flétrissement dû aux périodes de canicule, a expliqué Ludivine Griveau, régisseur du domaine viticole des Hospices, qui recouvre 60 hectares.
Le nombre moins important de lots pourrait cependant pousser encore le prix moyen de la pièce, sous le vif enthousiasme des amateurs, d'autant plus difficile à réfréner qu'il s'agit d'une bonne cause.
Des barriques de vin avant la vente des des Hospices de Beaune le 20 novembre 2022 . |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plus de 2.800 euros la bouteille
L'institut ne reçoit en effet aucune aide de l'État pour ces dépenses, entièrement financées par les vignes confiées en legs et dons à l'établissement depuis sa fondation en 1443.
"Comme la grande majorité des hôpitaux publics, nous sommes confrontés à un manque de personnels médicaux et soignants, à la vétusté des équipements et des bâtiments...", liste Guillaume Koch, directeur des Hospices.
De plus, et comme chaque année, les plus anciennes enchères caritatives de vin au monde, initiées en 1859, ont réservé le plus important des lots à une cause autre que les Hospices.
Pour cette 163e édition, c'est au "bien-vieillir" que reviendra le bénéfice d'un fût d'exception, tant par le contenu (un Mazis-Chambertin Grand Cru) que par le contenant : la "pièce" a été façonnée dans un chêne de 220 ans ayant servi à la reconstruction de la flèche de Notre-Dame de Paris.
"15,5 m de ce chêne ont été utilisés pour la flèche et le reste, environ 4 mètres, était juste ce qu'il fallait pour un fût", a expliqué Antoine de Thoury, président de la tonnellerie Cadus, qui a façonné le tonneau.
Le produit de cette vente sera versé à deux associations. La Fondation pour la recherche médicale (FRM) et l'Initiative pour la recherche sur la longévité en bonne santé (IRLB).
La vente de ce fût, appelé "pièce de charité" ou "pièce des présidents", représente traditionnellement le moment fort des enchères.
Réservée aux enfants malades l'an dernier, elle avait été adjugée 810.000 euros, soit plus de 2.800 euros la bouteille.
Pour booster cette enchère, elle sera animée par Thierry Lhermitte, l'acteur du film fétiche Le Père Noël est une ordure ou des Bronzés, ainsi que Michel Cymes, médecin animateur d'émissions de santé du petit écran. Le premier est le parrain de la FRM, le second de l'IRLB.
AFP/VNA/CVN