Vietnam : juguler la deuxième vague de COVID-19

Le journal indien Times of India vient de publier un article de S. D. Pradhan, ancien président du Comité conjoint de renseignements de l’Inde. Il a apprécié les mesures prises par le Vietnam pour juguler la deuxième vague de coronavirus. Résumé en français.

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Prélèvement d’échantillons pour le test du COVID-19 à Dà Nang (Centre).
Photo : Lê Lâm/ VNA/CVN

Selon l’article, la gestion efficace de la première vague de COVID-19 du Vietnam a reçu les félicitations de tous. Le pays a confirmé ses deux premiers cas le 23 janvier 2020 et comptait environ 350 cas au total à la fin du mois de juin. Grâce à des mesures opportunes, le pays a réussi à endiguer la propagation de la pandémie et, surtout, à n’enregistrer aucun décès.

Il s’agissait en effet d’une réalisation importante étant donné que le Vietnam partage une longue frontière terrestre avec la Chine et que les bateaux et navires chinois empiètent très fréquemment sa zone économique exclusive et ses eaux territoriales. Le Vietnam est un pays modèle pour sa réponse au coronavirus. Il a pris un certain nombre d’initiatives très tôt et a compris la nature du défi en considérant la pandémie comme un ennemi de l’humanité dont il fallait contenir la propagation.

Évacuation de 80.000 visiteurs à Dà Nang

Le pays a fermé ses frontières, appliqué les mesures de distanciation sociale et mis en place des centres de quarantaine. Il a effectué des recherches et contrôles rigoureux des contacts des personnes infectées aux 2e, 3e et 4e niveaux. Il a institué des politiques de quarantaine rigoureuses. Dès que la Chine a signalé son premier décès par coronavirus, le Vietnam a immédiatement mis en œuvre des contrôles de santé systématiques dans ses aéroports et la température corporelle de tous les visiteurs était contrôlée. Le pays a suspendu tous ses vols avec la Chine sans délai et n’a pas tardé à faire de même avec l’ensemble des vols internationaux. L’octroi de visas a également été arrêté. L’identification des foyers épidémiques et la mise en place des mesures nécessaires pour les isoler ont aussi commencé très tôt.

Comme d’autres pays, le Vietnam aussi a subit une deuxième vague de COVID-19. Après 99 jours sans aucun nouveau cas d’infection, le virus est réapparu le 25 juillet 2020 à Dà Nang, une ville côtière très touristique du Centre du pays après quoi l’épidémie s’est propagée rapidement dans plusieurs villes, dont Hanoï et Hô Chi Minh-Ville. À la mi-septembre,1.059 personnes étaient touchées, dont 35 perdaient la vie. Malgré tout, ces chiffres restent insignifiants par rapport à ceux d’autres pays.

Le gouvernement vietnamien a pris la décision radicale d’évacuer les 80.000 touristes à Dà Nang. La ville a également mené des campagnes de stérilisation à grande échelle et resserré le contrôle des déplacements.

Elle a aussi appliqué les mesures de distanciation sociale dans toute la ville et construit un hôpital de campagne de 500 lits pour recevoir les patients atteints du virus.

Comme lors de la première vague, la coopération des habitants encouragée par le biais d’un programme de sensibilisation a été l’un des facteurs décisifs du succès du pays. Les citoyens vietnamiens ont été invités à informer les autorités s’ils suspectaient l’un de leurs voisins d’avoir contracté la maladie. Les instructions du gouvernement vietnamien aux habitants de Hanoï de s’auto-isoler à leur domicile ont été rigoureusement appliquées.

Tous les citoyens et la commu-nauté des entreprises ont fait leur possible pour empêcher la propagation du virus et ont trouvé des moyens innovants pour lutter contre la pandémie. À Dà Nang, les autorités et les citoyens ont préparé conjointement une "carte d’infection" numérique pour que les habitants connaissent les points chauds à éviter et les établissements médicaux les plus proches.

Des tâches délicates à surmonter

Sensibilisation à la lutte contre le COVID-19 à Diên Biên (Nord).
Photo : Tuân Anh/VNA/CVN

Jusqu’à présent, la gestion réussie de l’épidémie par le Vietnam a démontré qu’une bonne préparation est efficace pour faire face aux maladies infectieuses et protéger les habitants.

Les facteurs responsables de ce succès comprennent les tests massifs, la recherche des cas contacts via des applications sur smartphone, les campagnes de sensibilisation publique efficaces, la participation des citoyens et la prise en charge de tous les aspects de l’impact négatif de la pandémie sur la société. On peut en conclure que le Vietnam s’est appuyé sur son expérience de la lutte contre le SRAS pour élaborer un plan global contre la pandémie. Le nombre de décès et de personnes infectées suggère que les autorités ont été transparentes dans leurs déclarations.

Le cas du Vietnam est un exemple dont on devrait tirer des leçons. La pandémie ne peut être vaincue que par des tests massifs à trois niveaux, un isolement strict des patients et des mesures de précaution respectées par les citoyens.

Cependant, le Vietnam doit encore faire face à quelques tâches délicates. La guerre contre le COVID-19 n’est pas encore terminée. Par conséquent, le pays doit poursuivre ses efforts. Comme il partage une frontière avec la Chine, le Laos et le Cambodge, un effort plus important doit être effectué dans le contrôle des immigrants illégaux susceptibles d’y apporter le virus. Lorsqu’un vaccin sera disponible, sa distribution exigera également une préparation préalable.

Parallèlement, la nécessité d’élever la capacité de détecter précocement. Les données collectées à ce jour devraient être utilisées pour cette tâche qui nécessite une coopération internationale. Il faut s’attaquer aux effets économiques négatifs de la pandémie, notamment sur les petites et moyennes entreprises. Les foyers pauvres et vulnérables sont également durement touchés et des mesures de protection sociale adéquates devraient être mises en place pour les soutenir.

Le secteur du tourisme devra également être assisté dans la période post-COVID-19. Dans le même temps, le Vietnam devrait se rendre attractif pour les entreprises qui souhaitent quitter la Chine et Hong Kong. Nous espérons que le Vietnam, avec sa vaste expérience de lutte contre les pandémies, sera en mesure de relever avec succès tous les défis mentionnés ci-dessus.


S. D. Pradhan/CVN

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