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Viet Doan hier et aujourd’hui. |
Photo: CTV/CVN |
Viet Doan, membre de la Fédération internationale de bodybuilding et fitness (IFBB), constitue un exemple à suivre pour tous les athlètes vietnamiens souhaitant progresser et s’imposer en Men’s Physique.
Le Men’s Physique est une des catégories du bodybuilding où les concurrents ont un volume musculaire plus "raisonnable" que dans les catégories classiques. Taille fine, larges épaules et dos en V: ce sont les trois critères pour définir un amateur de Men’s Physique. Viet Doan, 1m88, répond parfaitement à ces critères. Ses épaules sont même trois fois plus larges que sa taille!
En 2017, Viet Doan a vu sa carrière sportive prendre un nouveau tournant. Lors de sa première participation à une compétition de grande envergure, le bodybuilder australien d’origine vietnamienne a décroché l’argent au tournoi Arnold Classic Europe. Il est devenu champion d’Australie l’an dernier, ce qui lui a ouvert les portes des professionnels et de la compétition annuelle Arnold Classic 2019 organisée en mars dans l’Ohio (États-Unis).
Viet Doan confie qu’il se sent honoré d’être le premier Australien à concourir dans la catégorie Men’s Physique. "Les critères sont différents de ceux d’un bodybuilder", souligne-t-il. Les juges cherchent un physique musclé, sec, athlétique et esthétique. L’athlète est aussi jugé sur sa façon de poser, sa prestance, sa confiance, son look, etc.
Viet Doan est l’un des meilleurs concurrents australiens en bodybuilding, catégorie Men’s Physique. |
Photo: CTV/CVN |
Né à Canberra, capitale de l’Australie, Viet Doan pratique la musculation depuis quinze ans. Les films d’Arnold Schwarzenegger, acteur américano-autrichien et ancien culturiste professionnel, ne sont pas étrangers à la naissance de cette passion. "À l’école, je figurais souvent dans le groupe d’élèves les plus petits et les plus maigres. Ma croissance a vraiment commencé en 1998, à l’âge de 17 ans. En 2000, je mesurais 1m88 pour 58 kg", se souvient-il.
"Enfant, vous aspirez toujours à devenir grand et musclé. Mais jamais je n’aurais pensé atteindre la taille que j’ai maintenant", dit-il avec un large sourire.
Selon Viet Doan, le Men’s Physique est une catégorie où l’on est en compétition contre soi-même. Outre des programmes d’entraînement intensifs, les athlètes doivent s’astreindre à un régime alimentaire draconien, souvent pénible, pour être prêt le jour J.
"En compétition, les gens pensent que vous êtes en pleine forme alors qu’en réalité, vous êtes bien faible", estime-t-il. Car trois mois avant chaque épreuve, c’est le "protocole de sèche". Le but est de réduire au maximum les concentrations en graisse et en eau dans l’organisme afin de faire apparaître le plus clairement possible la masse musculaire. On veut littéralement être "écorché" (très sec). Viet Doan reconnait que les concurrents suivent souvent des pratiques potentiellement dangereuses, telles que se priver de liquides deux jours avant la compétition.
Une bonne génétique
Viet Doan confie qu’il se sent honoré d’être le premier Australien à concourir dans la catégorie Men’s Physique. |
Photo: CTV/CVN |
La sèche soumet l’organisme à un stress et à des restrictions progressives mais intenses qui deviennent de plus en plus difficiles à supporter, autant sur le plan physique que psychologique. Les compétiteurs arrivent à un état de santé critique pour perdre les derniers grammes de gras et d’eau!
"Pour être honnête. Ce n’est pas le sport le plus sain. Les entraînements intenses, le régime alimentaire draconien, les mois de sèche… le corps encaisse beaucoup", déclare-t-il.
Viet Doan déclare que l’entraînement et la compétition sont pour lui une sorte de dépendance. "Une fois que vous commencez à avoir des résultats, vous êtes définitivement accro", insiste-t-il. Il poursuit: "Vous avez toujours en tête ce souci de votre apparence. C’est un objectif sans fin. Même si vous y arrivez, vous pensez toujours que cela peut être amélioré".
Toujours selon ses dires, certains bodybuilders utilisent parfois des moyens artificiels, comme par exemple des injections d’hormones. "Je n’ai aucune idée de ce que les autres prennent, chacun fait ce qu’il veut de son corps", affirme-t-il. À côté de la qualité des entraînements et de la diététique, il reconnaît le rôle important de la génétique dans son succès, affirmant que ses résultats ne sont pas atteignables par tous.
Viet Doan confie qu’il ne se refusait pas parfois de petits écarts alimentaires, histoire de se faire plaisir. Mais sa force mentale est mise à rude épreuve lors des grands dîners familiaux. "Ma famille, ma mère, mes oncles et mes tantes disent: +Mange ça, mange ça. Oh, pourquoi ne peux-tu pas manger ça? Juste un petit peu?+. Les gens ne réalisent pas les sacrifices qu’exige notre sport".
Son prochain objectif, ce sont les Championnats du monde de bodybuilding catégorie Men’s Physique, où il espère bien décrocher la timbale.