COP21
Vers un accord contraignant pour sauver notre planète

La 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) est en cours à Paris. L’objectif est d’aboutir, pour la première fois, à un accord universel engageant les États à lutter efficacement contre le dérèglement climatique. Concrètement, il s’agit de trouver des solutions pour limiter le réchauffement climatique à 2°C.

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La COP21 retient l’attention de l’opinion publique car elle intervient au moment où les manifestations du dérèglement climatique sont déjà tangibles. Au seuil de cette conférence, les Nations unies ont publié un rapport indiquant que les catastrophes naturelles, toujours plus fréquentes, avaient tué quelque 600.000 personnes en vingt ans.

Un chiffre similaire à celui des victimes du terrorisme. Lutter contre le changement climatique et lutter contre le terrorisme serait donc le même combat. Par ailleurs, selon l’Organisation météorologique mondiale, les années 2011 à 2015 représentent la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée, de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes ayant été influencés par le changement climatique.

Unanimité approuvée

La 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) est en cours à Paris.
La 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) est en cours à Paris. Photo : BTC/CVN

Étant parfaitement avisés des impacts négatifs du réchauffement climatique de la planète, les pays participants ont annoncé leurs réductions d’émissions de gaz à effet de serre dès la première journée de la conférence. Les engagements de la Chine et des États-Unis, les deux plus grands pollueurs du monde étaient les plus attendus. «Les pays riches doivent apporter un appui financier accru au-delà de 2020 aux pays en voie de développement pour les aider à lutter contre le réchauffement climatique», a souligné le président chinois Xi Jinping.

Son homologue américain Barack Obama a reconnu que les États-Unis, deuxième plus gros pollueur mondial après la Chine, devraient prendre une plus grande responsabilité dans la lutte contre le changement climatique. Le patron de la Maison Blanche a même appelé les dirigeants du monde à «être à la hauteur» des enjeux que pose le réchauffement inédit de la planète. Les Etats-Unis ont enfin annoncé une réduction de 28% de leurs émissions de gaz à effet de serre en 2030.

Le Vietnam a annoncé une réduction de 8% de ses émissions de gaz à effet de serre en 2030. Ce chiffre, a indiqué le Premier ministre Nguyên Tân Dung, pourrait s’élever à 25% à condition que le pays reçoive une aide efficace de la communauté internationale.

Lors de la COP21, de nombreuses initiatives permettant le développement des technologies vertes ou de la croissance verte dans les pays pauvres ont été prises. La France, les États-Unis, l’Inde et 17 autres pays ont promis de doubler leur budget destiné à la recherche et au développement des énergies propres pendant 5 ans.

La Banque mondiale s’est engagée à créer un fonds de 500 millions de dollars pour aider les pays en voie de développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le nouveau gouvernement canadien s’est engagé à contribuer au Fonds vert de l’ONU pour le climat à hauteur de 2,65 milliards de dollars. Le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et le Japon ont aussi annoncé une contribution nationale d’un milliard de dollars.

Des contraintes persistent

Le développement de l'énergie renouvelable contribue à la lutte contre du changement climatique.

Bien que la nécessité de lutter contre le dérèglement climatique recueille l’unanimité des pays présents, ils restent divisés sur un bon nombre de questions. En premier lieu, la répartition des responsabilités.

Les pays développés avec, à leur tête l’Union européenne et les États-Unis, entendent demander aux pays en voie de développement un même niveau d’engagement sur la réduction d’émissions de gaz à effet de serre que le leur, au motif que certains d’entre eux sont déjà riches.

Les pays en voie de développement ont en revanche insisté sur leur droit à la croissance et invoqué la responsabilité morale de l’Occident à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Dans leur transition vers une croissance durable, ils ont demandé l’aide et le soutien financier et technologique des pays développés.

Le financement est une autre contrainte. La communauté internationale va s’efforcer de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique et à favoriser les technologies "bas carbone". Or, force est de constater aujourd’hui que le montant promis par les pays riches n’atteint pas plus de 75 milliards de dollars. Or, les experts estiment que pour maintenir la hausse des températures sous la barre des 2 degrés Celsius, la somme de 100 milliards de dollars par an est déjà très insuffisante.

La nature juridique de l’accord provoque aussi la controverse. Le président français François Hollande souhaite un accord juridiquement contraignant tandis que les États-Unis s’y opposent. Pour rappel, deux semaines avant l’ouverture de la conférence, «que ce soit sur le climat ou sur n’importe quel autre sujet, les États-Unis n’ont jamais ratifié des accords qui prévoient des clauses avec sanctions», a affirmé le secrétaire d’État américain, John Kerry.

Si la signature de l’accord est presque une certitude, son ambition, elle, est loin de l’être.

VOV/VNA/CVN

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