>>Vendée Globe : Dalin tient bon la barre dans le Grand Sud
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Charlie Dalin à bord de son monocoque Apivia près de Port-la-Forêt, le 19 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le vent sifflait dans le mât, les rafales étaient impressionnantes. J’étais vraiment à la limite, il y a eu quelques heures assez tendues", a raconté Dalin (Apivia) jeudi matin 10 décembre lors d'une vacation avec la direction de course.
À 36 ans, le marin normand découvre les mers du Sud et, cette année, elles sont particulièrement coriaces ! Le novice sur le tour du monde en solitaire ne s'est pas laissé impressionner et a affronté d'une main de maître les éléments, dans la nuit de mercredi dans la plus grosse tempête depuis le départ du Vendée Globe, le 8 novembre.
"Je suis encore un peu fatigué de ma nuit de tempête. Heureusement que cette nuit (mercredi 9 à jeudi 10 décembre), j’ai eu un peu moins de vent que prévu, ça m’a permis de bien récupérer", a poursuivi Dalin.
À la barre d'un bateau de dernière génération équipé de foils (grands appendices permettant au voilier de presque voler), il a su résister à la tempête tout en avançant vite.
"Je suis soulagé d’avoir réussi à parer à cet obstacle. C’est vrai que les conditions étaient très engagées. J’étais toujours en train de trouver un compromis pour aller vite", a-t-il relevé, ajoutant même : "À un moment, je ne savais plus quoi faire pour ralentir parce que le bateau allait vraiment vite".
Ses galons de navigateurs
Le navigateur français Fabrice Amedeo, à bord de son monocoque "Newrest - Arts et fenêtres", lors d'une sortie en mer, le 26 juin au large des côtes de La Trinité-sur-Mer. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Résultat : Dalin mène toujours la flotte pour le dix-septième jour de suite. Il devance, jeudi 10 décembre en fin de journée, Thomas Ruyant (LinekdOut) de 198 milles nautiques (363 km) alors que la course en est à son 32e jour.
"Je viens peut-être de gagner mes galons de navigateur des mers du Sud. Après, il reste du temps et des tempêtes et il faut les prendre les unes après les autres mais je suis content d’avoir franchi celle-là", a reconnu Dalin.
Le navigateur a dans son viseur le deuxième des trois caps mythiques du tour du monde, le cap Leeuwin (pointe Sud de l'Australie), dont il pourrait franchir la longitude dans la nuit de dimanche 13 à lundi 14 décembre.
Kevin Escoffier ne connaîtra pas ce frisson. Le marin, dont le bateau s'était brisé en deux le 30 novembre, est arrivé jeudi matin 10 décembre sur l'Île de La Réunion, après avoir été sauvé par un autre concurrent, Jean Le Cam, puis avoir été récupéré par la frégate Nivôse il y a quatre jours.
"Merci à la Marine nationale, merci à mon ami Jean Le Cam", a déclaré Kévin Escoffier, accueilli par une trentaine de personnes juste après avoir posé le pied sur le quai de la base navale militaire du port Ouest, port d'attache de la frégate Nivôse.
Le skipper, qui garde le sourire vêtu d'une tenue de la marine nationale, a expliqué qu'il était "partagé entre la déception d'avoir dû abandonner le Vendée Globe" et le fait d'avoir vécu "une belle histoire humaine avec Jean Le Cam (...) et une belle histoire humaine avec les marins sur le Nivôse".
Jeudi 10 décembre a été une journée compliquée pour Fabrice Amedeo(Newrest - Art & Fenêtres). Son second ordinateur vient de tomber en panne alors que le premier est déjà hors service. Il ne reçoit plus d'information météo ce qui est évidemment particulièrement handicapant. Le skipper tente de réparer.