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Le skipper Yannick Bestaven navigue sur son monocoque Imoca 60 "Maître Coq", le 7 octobre dans l'océan atlantique au large de La Rochelle |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec 73,4 milles (136 km) d'avance sur son dauphin Charlie Dalin (Apivia) et 154,4 (286 km) sur le troisième Thomas Ruyant (LinkedOut), Yannick Bestaven (Maître Coq IV) peut se réjouir d'aborder les fêtes en leader.
Il peut aussi appréhender le passage décisif qui l'attend : un anticyclone vient barrer la route qu'il longe jusqu'alors, le long de la zone d'exclusion antarctique, au Sud de laquelle il est interdit de se rendre, en raison de la présence potentielle d'icebergs.
L'apparition de l'anticyclone, synonyme de vents faibles et donc de vitesse réduite, pourrait toutefois constituer une aubaine pour l'Arcachonnais. En se glissant sous ces hautes pressions, il a l'occasion de prendre un chemin que ses poursuivants n'auront pas la chance d'emprunter.
Dalin et Ruyant devraient eux être contraints de contourner l'anticyclone par le nord, pour le laisser derrière eux le plus rapidement, ou le moins lentement possible.
La menace pèse derrière eux, avec un peloton de poursuivants mené par l'Allemand Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco), qui n'est plus qu'à 285,3 milles (528 km) de Bestaven.
Dans son sillage, la meute espère voir les hommes de tête ralentis par les conditions de navigation pour, pourquoi pas, fondre sur eux durant la traversée du Pacifique.
Burton dans la course
Parmi eux, on retrouve encore et toujours l'épatant Jean Le Cam (Yes We Cam !), cinquième de ce tour du monde en solitaire et sans escale à 61 ans, et premier navigateur du classement à ne pas être équipé de foils, ces appendices latéraux permettant de +voler+ au-dessus de l'eau.
Les poursuivants pourraient même revenir d'encore plus loin : Louis Burton (Bureau Vallée 2) est reparti à toute allure après avoir dû se dérouter vers l'île Macquarie pour effectuer des réparations, et a pu limiter la casse, pointant mardi soir 22 décembre à 794 milles (1.470 km) de Yannick Bestaven.
"Mon frère Nelson m'a rappelé qu'il y a quatre ans, il y avait 800 milles d'écart entre Armel (Le Cléac'h) et que ça s'était fini au coude-à-coude avec Alex Thomson, à qui il manquait un foil et qui avait eu un problème avec son J1 (voile d'avant)", confiait-il à la vacation.
Le skipper français a des raisons d'espérer, lui qui navigue avec le bateau... d'Armel Le Cléac'h, le précédent vainqueur, alors que son pilote automatique a redémarré après de longues heures de panne.
"Depuis, je l'ai protégé à fond de l'humidité, je l'ai bichonné comme ma femme, et pour l'instant ça marche", a-t-il plaisanté.